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50° anniversaire du Putsch raté d’avril 1961 : OCCASION de revenir sur la GUERRE d’ALGERIE et le P.C.F

Publie le dimanche 24 avril 2011 par Open-Publishing
4 commentaires

Sur le 24 Avril 1961 on se reportera à

http://fr.wikipedia.org/wiki/Putsch_des_G%C3%A9n%C3%A9raux

AVANT-PROPOS

J’avais "promis" à je ne sais plus quel camarade de revenir sur ce sujet,suite à son jugement sur l’activité du PCF.

Au -delà du nécessaire besoin permanent de revisiter l’histoire pour tenter de restituer un maximum d’éléments contradictoires d’analyse, au -delà de ce que des acteurs de cette période (c’est mon cas) apportent de précisions subjectives, eu égard au parcours politique des uns et des autres, BellaCiao est un site suffisamment "pluraliste" de l’extrème-gauche pour qu’on puisse pousser le bouchon de l’analyse collective, sans crainte de se tirer dessus entre camarades anticolonialistes.
Je sais que je défends une vision de l’Histoire qui n’est pas majoritaire ici, voire qui peut choquer parce qu’elle prend à contre -pied certaines "certitudes".
Pas toujours nées d’un vécu mais héritage de ce qui a constitué un sujet de polémique sévère entre le PCF etd’autres forcespolitiques, d’autres mouvements d’intellectuels , polémiques souvent attisées par des controverses ou, selon moi, la Guerre d’Algérie n’était parfois que prétexte pour enfoncer le clou des anathèmes.

Histoire de lancer le débat, quelques rappels, forcèment SUBJECTIFS ! :

1 /Tous comptes faits de sa naissance en 1920 au 1Juillet 1962, date de l’indépendance de l’Algérie, seul en tant que PARTI dit "institutionnel" , ayant eu prétention à gérer les affaires(et d’ailleurs ayant participé à des gouvernements entre 1830 et la fin de la guerre) seule l’action du Parti communiste (ex PC-SFIC ou PCf depuis 1943) a permis qu’aujourd’hui en Algérie , se dire "communiste" éveille sympathie de la part des forces progressistes..

Seul le PCf-et sur le plan syndical la CGT - ont d’un point de vuede "masse" et au plus près dela classe ouvrière, été en pointe et très courageusement, afin que les politiques coloniales , tant sous la 4° que sous de Gaulle, soient finalement mises en échec.

Aujourd’hui encore, en Algérie, au- delà de divergence sur lesquelles je reviendrai et que nous débattrons sans concession, le peuple algérien , s’il ne confond pas la répression sauvage du Colonialisme et le "peuple français" c’est , disons à 80 pour cent, parce que la France a eu un PC influent actif, une organisation de jeunesse communiste "couillue" et intelligente , une extraordinaire capacité à endiguer le racisme, une rigueur d’analyse - dont on analysera les "failles"- qui peut expliquer, selon moi, que l’Algérie est devenue indépendante plus vite , très certainement, que si elle avait fait partie, par exemple, du Commonwelth..

2/ La Guerre d’Algérie a commencé ..en 1830 et non pas le 1 novembre1954.
Le mouvement de libération algérien n’a jamais été d’un processus permettant à ceux qui se disaient socialistes puis communistes(àpartirde1920) d’en avoir une lecture et une compréhension qui auraient pu, peut être, aider mieux et plus vite à s’extraire d’une situation de"colonie" faussement distincte d’autres portions de l ’Empire colonial français.

On se re-penchera sur les témoignages des époques successives, en la matière. On n’oubliera pas non plus que l’internationalisme est une notion que de nombreux révolutionnaires opposaient aux revendications « nationalistes » portées par l’intelligentziades pays colonisés.

LE PCF et ses « retards »

Il est incontestable que leP arti Communiste français –il le reconnait dans plusieurs ouvrages- a commis des erreurs souvent tragiques face à la montée du nationalisme algérien.

Contrairement à ce que fut son attitude avec l’Indochine( ce qui lui vaudra d’être chassé du gouvernement Ramadier en 1947)le Parti communiste n’adopte pas un soutien sans faille au mouvement national algérien-

On retiendra notamment une totale incompréhension des évènements de SETIF.en mai 1945

Une raison ?

Alors que ce sont des communistes comme Ho Chi Minh qui sont à la tête de la révolte en Indochine, en Algérie , c’est la petite bourgeoisie qui, en 1954 déclenche et encadre la « rébellion ».

N’oublions pas on plus que le PCF (comme d’ailleurs certains groupes trotskystes) entretient alors des rapports des plus fraternels avec Messali Hadj, leader historique..qui très vite sera la cible du jeune F.L.N ;
Certes on notera qu’en ALGERIE, le journal communiste, » l’Echo Républicain, traite les responsables de l’insurrection de "provocateurs" et "d’agitateurs inconscients"

Même si quelques mois plus tard le PCA approuvera et aidera le FLN.
Le Secrétaire du PCA, Paul Caballero, organise très vite une aide logistique pour les rebelles par le biais du Secours Populaire Algérien (SPA).
(Le 20 Juin 1955 : Le PCA décide de s’engager dans la lutte armée à coté du FLN. Paul CABALLERO est arrété et le PCA interdit.)

Mais s’agissant de la position du PARTI COMMUNISTE, voici un texte que tous ceux qui ont décidé que le PCF avait passé sa vie à se tromper, à trahir le mouvement ouvrier français et international devraient relire :

http://www.ena.lu/

C’est l’HUMA du 3Novembre 1954

Extrait : j’ai ôté la partie qui traite du Maroc et de laTunisie pour alléger la citation)

« Le drame algérien

Après la Tunisie et le Maroc, voici que le sang coule en Algérie.

Il s’agit là, sans aucun doute, d’un événement extrêmement grave qui s’inscrit parmi les conséquences logiques de la politique gouvernementale en Afrique du Nord. Voyons les faits.

Le 31 juillet dernier, le président du Conseil se rendait d’un coup d’aile de Paris à Tunis pour proclamer « l’autonomie interne de l’Etat tunisien ».

Dans le même temps, on accentue la répression en Tunisie. Des régions entières sont ratissées. De véritables opérations de guerre se développent, comportant l’utilisation de blindés, d’aviation et de « spécialistes » retour d’Indochine.

A qui fera-t-on croire que de telles pratiques sont conciliables avec une véritable négociation ? Et comment ne pas comprendre que les patriotes tunisiens, à qui ont souvent été faites des promesses qui n’ont jamais été tenues, n’entendent plus être dupés ? D’autant que ces patriotes ne peuvent pas ne pas voir ce qui se passe dans les autres pays d’Afrique du Nord, et particulièrement au Maroc.

Quant à l’Algérie, le ministre de l’intérieur vient de faire un voyage dans ce pays. Il a beaucoup parlé. Il a même prononcé ce qu’il a appelé lui-même un « discours-programme » dans lequel, suivant Le Monde, il a souligné « la primauté de l’économique et du social dans l’œuvre à accomplir en Algérie ». C’est là chose courante pour tous ceux qui considèrent l’Algérie comme « trois départements français ».

Mais les Algériens, quelles que soient leur idéologie et leur origine, savent qu’il s’agit là d’un slogan ridicule, uniquement destiné à camoufler la réalité coloniale, et d’ailleurs démenti chaque jour par les faits.

M. Mitterrand a parlé de l’habitat, des salaires, du développement économique. Tous ces problèmes intéressent beaucoup les Algériens. Mais ceux-ci sont payés pour savoir que ces problèmes ne se résoudront pas dans le cadre d’un régime dont ils peuvent apprécier 125 années de « bienfaits ».

Or M. Mitterrand n’a pas dit un mot de ce que désire par-dessus tout l’immense majorité des Algériens : la fin du régime colonial.

En niant qu’existe en Algérie un problème politique, le ministre de l’Intérieur ne pouvait pas ignorer qu’il prenait exactement la position de ses prédécesseurs, position condamnée à la fois par l’ensemble des partis algériens et par bon nombre d’habitants de l’Algérie d’origine européenne, honnêtes ou simplement sensés.

D’autres initiatives gouvernementales ont aussi profondément heurté les Algériens. Par exemple, les déclarations du président du Conseil sur l’installation, dans leur pays et au Sahara, d’usines franco-allemandes d’armement. Installation sur laquelle il n’est pas question, bien entendu, de demander l’avis des Algériens… Mais ces derniers ne l’entendent plus de la sorte. Quand donc comprendra-t-on que de telles méthodes sont périmées ? A plus forte raison lorsqu’il s’agit d’implanter, dans un pays qui veut se débarrasser du colonialisme qui l’étouffe, un autre impérialisme, l’impérialisme germanique, dont la doctrine repose, tout comme il y a vingt ans, sur l’odieux racisme hitlérien.

Le gouvernement savait parfaitement où le menait une telle politique. Depuis plusieurs semaines, M. Chevallier, maire d’Alger et secrétaire d’Etat aux Forces armées, s’est rendu, à diverses reprises dans le Constantinois, afin de « mettre en place les forces de l’ordre ». Il y a quinze jours, le résident général en Tunisie et le gouverneur général de l’Algérie se réunissaient en conférence à Constantine en vue de coordonner la répression dans les deux pays. Le journal Alger Républicain annonçait, la semaine dernière, de vastes déploiements de forces armées dans le Sud et le Sud-Est constantinois. Pourquoi, dans ces conditions, qualifier les événements actuels de « surprise » ou — plus encore — de « nouveau tremblement de terre », ainsi que le fait d’hypocrite Franc-Tireur ?

En réalité, les événements d’Algérie, tout comme ceux de Tunisie et du Maroc, sont le fait de la néfaste politique qu’on s’obstine à pratiquer Outre-Méditerranée. Et l’emploi massif de la force, vers lequel on s’oriente, ne résoudra rien. Bien au contraire, il ne fera qu’aggraver encore la situation.

La seule solution — nous ne cessons de le répéter — c’est de faire droit aux légitimes revendications à la liberté des peuples tunisien, marocain et algérien.

Quant à l’Algérie, les interlocuteurs ne manqueront certainement pas, à partir du moment où on acceptera de discuter des problèmes politiques qui se posent. Et où on admettra que ces problèmes ne peuvent se résoudre, en aucun cas, en dehors des principaux intéressés, ceux-ci ne se trouvant pas actuellement dans une Assemblée algérienne préfabriquée.

Telle est la voie à suivre, la seule conforme à la fois à la justice et à la raison, la seule répondant aux intérêts des pays d’Afrique du Nord et de la France, la seule capable de faire des peuples jusqu’ici opprimés « des amis et des alliés », suivant l’expression de Maurice Thorez en février dernier.

Le 9 juin 1954, alors qu’il n’était pas encore président du Conseil, M. Mendès-France déclarait, à la tribune de l’Assemblée nationale : « …Tout nous conduit à réformer audacieusement notre politique en Afrique du Nord, pour éviter, là-bas, l’éclosion d’un drame qui serait pire, hélas ! que le drame indochinois. ».

Les peuples tunisien, marocain et algérien ne sauraient se satisfaire de promesses.

Nous voici aujourd’hui devant le drame.  »

FIN de CITATION.

Qui, aujourd’hui n’admettra avec moi, que si le Pouvoir avait écouté le PCF , on eut évité le drame ?
Mais , m’objectera t-on , " ton P.C " ne parle pas d’indépendance.

C’est vrai.

Mais..le propre Ferhat ABBAS ,qui sera plus tard Président du Gouvernement Provisoire en exil dela République Algérienne,, est il plus « lucide »que les communistes français ?

Relisons :

source :

http://www.jijel-archeo.123.fr/html/histoire/personnalites/ferhat-abbas/ferhat-abbas.html

Ferhat Abbas est dubitatif face au déclenchement de l’insurrection du 1er novembre 1954 par le FLN (Front de Libération Nationale) . Lors d’une recontre avec Jacques Soustelle, il lui déclare : « Nous sommes tous des Fellaghas. Ceux qui sont courageux ont pris les armes, ceux qui le sont moins sont en face de vous »(fin de citation)

Il est vrai que F.H est un « bourgeois » et que longtemps les imbéciles qui prolongèrent la boucherie algérienne se servirent d’un discours de ce futur dirigeant de ’Indépendance de son pays , ..datant de 1936
Je le cite pour mémoire :

« Et cependant je ne mourrai pas pour la patrie algerienne parce que cette patrie n’existe pas ? ».

Quelques lignes plus loin, il dit : « Personne d’ailleurs ne croit sérieusement à notre nationalisme. Ce que l’on veut combattre derrière ce mot, c’est notre émancipation économique et politique. »

Fin de citation

Comme quoi....

Ce qui demeure pour moi, une tragédie, lié à sa stratégie mortifère , c’est le vote par le PCF des pouvoirs spéciaux à G.MOLLET.

Nous y reviendrons surement ;

Cette décision fait partie des quelques raisons qui m‘ont personnellement interdit l’adhésion à la JC et au PCF..jusqu’à ce que
j’ "amnistie " le Parti en 1968 ..

 :))

Conclusion provisoire :

LE PARTI COMMUNISTE jusqu’au bout a t-il été ou non l’élément décisif de mobilisation populaire qui imposa la fin de la GUERRE ?

On me reprendra , je n’en doute pas.. !

(Evitez la gégène, mes camaros !!)

 :))

S’ils ne furent pas SEULS à contribuer à la victoire du peuple algérien, je suis de ceux qui affirment que l’activité des militants communistes fut DECISIVE ;

Je dirais même de façon provocatrice, que la Fédération de France du FLN aurait certes eu de plus grandes difficultés à organiser la RESISTANCE. , sans des centaines d’individus , courageux « porteurs devalises » , sans la voix des"121"..,mais que, sans l’action de masse du PCF et de la CGt, en particulier dans laclasse ouvrière, le drame algérien aurait été cent fois plus sanglant pour nos peuples et le fin du cauchemar eut été bien plus longue à « vivre »..

Dire cela ce n’est pas simplement un devoir de mémoire pour les dizaines de milliers de militants qui se sont exposés, et dont certains sont morts, àCharonn eou ailleurs..

C’est simplement, , une façon de marteler que la VERITE est toujours révolutionnaire.
Mais que pour que collectivement, on puisse écrire une Histoire au plus proche du « réel » il faut que le débat , même âpre et sans concessions soit au rendez vous permanent ;

C’est avec ce souci de laisser à chacun la possibilité de réagir que j’attendrai pour re-intervenir.

Fraternellement

A.C

Ayant cité ABBAS je conseillela lecture de

• Guerre et révolution I : La nuit coloniale. Julliard, Paris, 1962.

• Autopsie d’une guerre : L’aurore. Garnier, Paris, 1980

• L’indépendance confisquée. Flammarion, Paris, 1984

Bien entendu Henri ALLEG et ses3 tomes imposants , édités aux Temps actuels sous le titre" la GUERRE d’ ALGERIE " ont longtemps constitué pour moi un repaire de repères..

Mais son dernier bouquin que j’ai déjà cité sur B.C mérite le détour :

’Mémoire algérienne’ est un témoignage sur les mouvements politiques et le climat social en Algérie à la veille de l’Indépendance.

C’est aussi un hommage chaleureux aux anciens compagnons de lutte
....
Pour fayoter avec ceux que mon article a énervé(si, si. ;je le sais. qu’il doit yen avoir un ou deux..)

 :))

.......... je conseille VIVEMENT.

Les camarades des frères.
Trotskistes et libertaires dans la guerre d’Algérie
de Sylvain Pattieu

aux Editions Syllepse, Collection Utopie critique

voir ici :

http://revuesocialisme.pagesperso-orange.fr/s5algerie.html

Messages

  • Sur l’Algérie comme sur tout, la position des uns ne se comprend vraiment que si on la compare à la position des autres. En France, et depuis qu’elle existe "l’école de la République" apprend , à tous les jeunes français aussi bien que l’Alsace-Lorraine a été volée à la France (Tour de France par deux enfants) que "le soleil ne se couche jamais sur l’empire français". Cette réalité, qui moule le peuple français, sera très difficile à dépasser. Seul, depuis sa naissance, le PC est anti-colonialiste sur le papier et dans les faits (soutien à Abdel Krim en 27), mais en pratique, la question ne se posera concrètement qu’après la Libération, en Indochine d’abord, puis en Algérie.

    En Indochine la "métropole", comme on dit alors, pèse bien moins lourd qu’en Algérie. Le soutien au Viet Minh (commandé par un des fondateurs du PCF) est, dès le début, total, et ne pose aucun pb (Par exemple dans une commune voisine de la mienne, le maire communiste, refusera que le nom d’un des enfants de la commune, tué par le Viet Minh, soit inscrit sur le monument aux morts, ce qui ne l’empêchera pas d’être toujours réélu jusqu’en 83)

    En Algérie la situation est autre. Exploitation coloniale de la majorité berbéro-arabe (10 millions) exacerbée certe, mais présence aussi d’une minorité européenne (1 million), urbaine pour l’essentiel, qui doit travailler pour vivre. Les capitalistes exploiteurs en Algérie ont toujours un pied, et souvent les deux, en Métropole. En Algérie le prolétariat est coupé en deux, les sous prolétaires indigènes et les aristos-prolos que sont les pieds noirs. L’échec du PC, et du FLN, est de n’avoir pas su (PC) ou pas voulu (FLN) réaliser l’union des prolos algériens. L’Algérie actuelle paye toujours le départ des travailleurs européens de 62 ! (En juillet 62 il ne reste qu’un toubib à Alger....)

    Pourquoi ? Simplement parce que si la bourgeoisie française a perdu la guerre elle est quand même parvenue, grâce aux exactions militaires et à l’OAS, à diviser les prolos algériens sur la base ethnique, européens d’un coté, arabes de l’autre. Et ce alors que la plupart des pieds noirs n’étaient pas d’origine française mais essentiellement espagnole et italienne. Les PC A et F avaient bien vu le coup, mais la faiblesse politique du FLN (Ben Bella, Boudiaf.... exeptés) n’a pas permit de combler le fossé creusé par la bourgeoisie, petite et grande, métropolitaine.

    Même si, après coup, il est facile, et évident, de regretter le vote des pouvoirs spéciaux, on ne peut, décemment, y voir un quelconque ralliement du PC à l’idée de "l’Algérie Française" !

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