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CHU de Perpignan : la colère d’une infirmière

Publie le mardi 26 avril 2011 par Open-Publishing

La grève s’amplifie à l’hôpital de Perpignan. Une infirmière nous exprime sa colère :

Le laboratoire est l’initiateur de ce mouvement. Il est en grève depuis plus d’un mois et cherche à négocier chaque semaine avec la DRH sans avoir encore obtenu de solution. Jeudi dernier, le 22 avril, ce sont tous les corps de métiers de l’Hôpital qui étaient en grève. Le personnel dénonce le non remplacement pour les départs en congés (notamment les congés maternités), un non respect des plannings ainsi que les arrêts maladies qui ne sont pas remplacés.

Suite à la mobilisation du 22 avril, le directeur de l’Hôpital nous a reçu dans la salle du réfectoire de l’Hôpital. Après un résumé bref et simple de la situation par une représentante de la CGT, le Directeur prend la parole et s’exprime sur un ton agressif et hautain qu’il gardera tout le long de l’entrevue. Ses premiers mots sont : « Oui, vous êtes fatigués ! Et bien moi aussi je suis fatigué ! (exclamation de tous les manifestants...) Oui ! On se moque toujours de la fatigue des autres ! »

Les mêmes difficultés sont rencontrées dans tous les services. Les cadres font un bilan de leur situation auprès de la DRH mais n’obtiennent pas les remplacements demandés. Les agents viennent travailler sur leurs repos et accumulent de la fatigue et des heures qu’ils ne peuvent pas récupérer. Alors que le travail reste le même, les équipes de soin sont moins nombreuses et s’essoufflent.

Pour le Directeur, ses doléances ne sont que des cas particuliers. Certains congés maternité n’ont jamais été remplacés jusqu’à ce que la personne reprenne son service, de très nombreux arrêts de plusieurs mois sont toujours assurés par le reste de l’équipe, parfois deux en même temps.

Le Directeur parle de quotas, de budget. Le gouvernement a baissé les subventions de plusieurs millions d’euros mais attend de chaque établissement des bénéfices plus importants. Le Directeur devient alors un gérant face à ses travailleurs, sourd aux arguments sur la qualité de soins en perte et un service public détérioré. Il faut être solidaire pour répondre aux exigences du gouvernement et arrêter de se plaindre face à nos difficultés. Pour économiser le budget, le laboratoire ne dois effectuer qu’un certain nombre d’actes par jour et ne dois plus répondre aux demandes jugées "inutiles". Mais comment sélectionner les demandes plus nécessaires que d’autres face à une prescription médicale ?

Pour économiser le personnel, les nouveaux agents ne sont plus doublés par les équipes avant de commencer à travailler dans un service, ce qui favorise les erreurs. Les membres du gouvernement ou notre directeur accepteraient-ils d’être pris en charge par une infirmière nouvellement diplômée qui ne maîtrise pas les pathologies et ignore tout de l’organisation et des pratiques du service ? Alors que la formation est insuffisante et la charge de travail de plus en plus lourde, la moindre erreur retombera toujours sur le personnel qui l’a commise et non sur le manque de formation et de temps d’adaptation...

Pour conclure ce bilan sur la situation de notre hôpital, je citerai une de mes collègues révoltée après cette entrevue : « Aux prochaines élections, ne te trompe pas de bulletin ! ». Une nouvelle mobilisation est prévue ce jeudi.

Marianne, Infirmière à l’Hôpital de Perpignan.

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