Accueil > Derrière l’emballement médiatique...

Derrière l’emballement médiatique...

Publie le jeudi 19 mai 2011 par Open-Publishing

"Depuis dimanche matin, la mise en accusation de Dominique Strauss-Kahn suscite un emballement médiatique où malheureusement la victime semble oubliée.

La présomption d’innocence doit évidemment toujours être défendue mais on aimerait qu’elle s’applique au même titre à tous ceux et celles qui sont arrêtés et condamnés avant d’être jugés car ils ne sont ni riches ni connus. De ce point de vue, la compassion entendue autour de DSK est plus que disproportionnée.

On oublie deux choses  : une des caractéristiques des auteurs de violences faites aux femmes c’est d’être «  monsieur tout le monde  » et socialement intégré, c’est pour cela que communément dans ce type de situation on entend «  un homme comme lui ne peut pas faire cela  », avec un a priori contre la parole de la victime. Lutter contre ces préjugés est un combat permanent du mouvement féministe.

L’autre aspect est la combinaison des deux rapports de domination, d’abord celui qui est lié à la domination masculine, rapport d’oppression transversal à l’ensemble des classes sociales et des sphères de la société, ainsi que celui qui est imposé par les puissants bénéficiant du pouvoir économique, social et/ou politique. Les femmes victimes de violences découlant de cette double oppression se taisent le plus souvent et ne portent pas plainte. Le prix à payer paraît, pour elles, le plus souvent trop fort.

Tout ce cirque médiatique ne fera pas oublier que DSK, comme patron du FMI, participe aux politiques libérales qui défendent les intérêts des capitalistes contre ceux des exploitéEs. Chef d’une institution située au plus haut niveau du pouvoir, il était le mieux placé dans la course à l’investiture socialiste. Le PS le présente comme le champion de la régulation du système, fort d’une excellente gestion de la crise. Il incarne en réalité la politique que nous combattons et qui, en Europe, fait payer la crise notamment aux peuples grec et portugais. Mais l’affaire DSK ne modifie pas le programme du PS, compatible avec l’ensemble de ses candidates et candidats, incompatible avec une politique de rupture, répondant aux besoins de la majorité de la population.

Même si nous défendons la présomption d’innocence, qui est malheureusement à géométrie variable, la solidarité du NPA va en premier lieu à toutes celles qui subissent viols, agressions sexuelles, notamment en raison de leur statut d’exploitée dans le monde du travail".

Anne Leclerc

http://www.npa2009.org/category/tout-est-%C3%A0-nous/journal/hebdo-tout-est-%C3%A0-nous-103-190511