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pour défendre le peuple lybien et nos valeurs....

Publie le dimanche 29 mai 2011 par Open-Publishing
5 commentaires

Au terme du G8, le président français Sarkozy a annoncé qu’il se rendra à Benghazi avec le premier ministre britannique Cameron, car « nous avons les mêmes idées ». Essentiellement une : « La médiation avec Kadhafi n’est pas possible ». Le président Obama a exprimé la même idée : « nous ne lâcherons pas tant que le peuple libyen ne sera pas protégé et l’ombre de la tyrannie disparue ». En termes plus sobres, ils s’apprêtent à occuper la Libye.

Et tandis que le G8 demande à Tripoli « la cessation immédiate de l’utilisation de la force », l’OTAN intensifie les incursions aériennes qui, en moins de huit semaines, ont dépassé les 8.500. Elles partent pour la plupart des bases du sud de l’Italie, approvisionnées par les autres. Pise est continuellement survolée par des C-130J et autres avions cargos qui, depuis l’aéroport militaire (italien, NdT) transportent aux bases méridionales les bombes et les missiles de la base étasunienne de Camp Darby (préfigurant ainsi ce qui se passera quand entrera en fonction le Hub aérien national, par où transiteront tous les militaires et tous les matériels dirigés vers les théâtres d’opération). Que les attaques aériennes soient la préparation du débarquement, est confirmé par l’entrée en action des hélicoptères français Tigres, probablement flanqués d’Apaches britanniques.

Plus significative encore est l’arrivée en Méditerranée d’un important groupe naval d’attaque, guidé par le plus puissant et moderne porte-avions nucléaire de la classe Nimitz, baptisé George H.W. Bush, en l’honneur du président qui en 1991 fit dans le Golfe la première guerre de l’après guerre froide (nous en sommes aujourd’hui à la cinquième). Long de 333 mètres et large de 40, il a à bord 6 mille hommes, 56 avions (qui peuvent décoller à 20 secondes l’un de l’autre) et 15 hélicoptères, et il est doté des systèmes de guerre électronique les plus sophistiqués. C’est donc une grande base militaire mobile : il a deux réacteurs à eau pressurisée PWR A4W/A1G, dont la vapeur actionne les turbines des quatre hélices. Une centrale nucléaire qui, bien qu’ayant à bord des réacteurs plus dangereux que ceux de Fukushima, entrera dans la baie de Naples et dans d’autres ports.

[L]

Le porte-avions George H.W. Bush est flanqué d’un groupe de bataille formé de chasseurs torpilleurs lance-missiles Truxtun et Mitscher, des croiseurs lance-missiles Gettysburg et Anzio et de huit escadrilles aériennes. Il va renforcer la Sixième flotte dont le commandement est à Naples, se joignant à d’autres unités, parmi lesquelles les sous-marins nucléaires Providence, Florida et Scranton. S’est joint aussi à la Sixième flotte un des plus puissants groupes d’attaque amphibie, conduit par le USS Bataan, qui à lui seul peut débarquer 2 mille marines, dotés d’hélicoptères et avions à décollage vertical, artillerie et chars d’assaut. Le bâtiment est flanqué de deux autres navires d’assaut amphibie, le Mesa Verde et le Whidbey Island, qui a effectué du 13 au 18 mai une visite à Taranto (Région Pouilles, NdT). Ce dernier a à son bord quatre énormes véhicules de débarquement à coussins d’air qui, avec un rayon d’action de 300 miles, peuvent transporter rapidement jusque sur la côte 200 hommes à la fois, sans que le navire soit en vue. Tout est prêt, donc, pour le débarquement « humanitaire » en Libye. Aux Européens l’honneur de débarquer les premiers, sous l’aile protectrice du porte-avions Bush.

Edition de samedi 28 mai 2011 de il manifesto

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Messages

  • quels sont encore ceux qui pensent que le but de l’occident est d’aider le peuple libyens ?
    Et Melenchon qui a soutenu l’intervention.................

  • Les dirigeants occidentaux continuent à faire ce qu’ils savent le mieux faire : la guerre aux peuples.

    • Le droit d ingerence humanitaire a encore frappe... d abord z envoient le sparadrap.... Suivent les bombes par milliers comme des pere Noel hors saison. Pour eclairer la nuit. Ca frappe, on riz jaune, parle printemps. Quand surviennent ensuite les drones, les helicos dont le bruit est couvert par de grands discours a de larges banquets nommes sommets au choix a huit ou vains sur la stabilite mondiale ou la securite des rebelles ...
      SAV assure par blackwater et cie a coup de milliards de dollars-euros... Merci qui... Merci gentil contribuable, fier d’avoir au passage su sacrifier sa securite sociale et ses hopitaux de proximite... pour installer... le dictateur suivant, juste un peu plus docile et sensible aux inflexions sarkophage d’un Cameron obamise a Nobelisable.

  • Livré au débat, sans que ce texte corresponde à une opinion que je puisse partager quant à ce que j’y note comme de très "pro-Khadafi"

    A.C.

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    Traduction d’un article Ellen Brown.

    Plusieurs chroniqueurs ont noté le fait étrange que les insurgés libyens ont pris le temps en mars, pendant leur rébellion, et cela avant même d’avoir un gouvernement, de créer leur propre banque centrale. Robert Wenzel a écrit dans Economic Policy Journal :
    « Je n’avais jamais entendu parler d’une création de banque centrale en juste quelques semaines par un soulèvement populaire. Tout ça donne à penser que nous avons là un peu plus qu’un groupe de rebelles en guenilles courant ça et là, et qu’il y a des influences d’un genre plutôt subtil ».

    Alex Newman a écrit dans le New American : « Dans un communiqué publié la semaine dernière, les rebelles ont rapporté les arrêtés d’une réunion tenue le 19 mars. Entre autres choses, les révolutionnaires hétéroclites ont annoncé la désignation de la Banque centrale de Benghazi comme autorité compétente dans les affaires monétaires de Libye, et la nomination d’un gouverneur à la Banque centrale de Libye, avec un siège provisoire à Benghazi ». Newman a cité John Carney, le rédacteur en chef de CNBC, qui a demandé, « 
    Est-ce la première fois qu’un groupe révolutionnaire crée une banque centrale alors qu’il est toujours en pleine lutte contre le pouvoir politique établi ? Cela semble indiquer parfaitement l’extraordinaire puissance que sont devenus les banquiers centraux à notre époque ».

    Une autre anomalie concerne la justification officielle du soulèvement armé contre la Libye. Il s’agirait soi-disant de violations de droits humains, sauf que les témoignages sont des arguties. Selon un article du 28 février
    du site de Fox News :
    « Tandis que l’ONU s’acharne fiévreusement à condamner le guide libyen, Muammar Kadhafi, pour sévices graves contre les manifestants, l’organisme Human Rights Council s’apprête à approuver un rapport élogieux pour la Libye en matière de droits de l’homme.

    Son compte-rendu félicite la Libye pour avoir amélioré les possibilités éducatives, pour avoir fait des droits de l’homme une « priorité » et pour avoir amélioré son cadre « constitutionnel ». Plusieurs pays, dont l’Iran, le Venezuela, la Corée du Nord et l’Arabie Saoudite, mais aussi le Canada, accordent à la Libye des points positifs pour les protections juridiques qu’elle offre à ses citoyens — qui sont à présent en révolte contre le régime et se heurtent à des représailles sanglantes ».

    Malgré tout ce qu’on pourrait dire le peuple libyen semble être en plein essor. Une délégation des corps médicaux de Russie, d’Ukraine et de a rédigé un appel aux dirigeants russes, Medvedev et Poutine, selon lequel, après s’être habitués à la vie libyenne, leur
    impression était qu’il existait peu de pays où l’on pouvait vivre dans un pareil confort :
    « Les Libyens ont droit à des soins gratuits, et les hôpitaux offrent les meilleurs équipements médicaux du monde. L’éducation en Libye est gratuite et les jeunes capables ont la possibilité d’étudier à l’étranger aux frais du gouvernement. Quand un jeune couple se marie, il reçoit 60.000 dinars libyens (environ 50.000 US dollars [au cours du 13/4/2011]) d’aide financière. Les prêts d’État sont sans intérêts et, comme le montre la pratique, [leur remboursement est] sans limite de temps. Grâce aux subventions gouvernementales le prix des voitures est beaucoup plus bas qu’en Europe, et elles sont d’un prix abordable pour toutes les familles. L’essence et le pain coûtent une misère, aucun impôt pour ceux qui s’occupent d’agriculture. Calmes et paisibles, le Libyen n’est guère enclin à la boisson et est très religieux.
    Ils ont observé que la communauté internationale avait été mal informée au sujet de la lutte contre le régime. « Dites-nous, » disaient-ils, « qui ne voudraient pas d’un tel régime ? »

    Même s’il s’agit juste de propagande, on ne peut nier au moins une réalisation très populaire du gouvernement libyen : Il a amené de l’eau dans le désert en construisant le plus grand et le plus cher projet d’irrigation de l’histoire, le GMMR (Great Man-Made River) de 33 milliards de dollars. Bien plus que le pétrole, l’eau est essentielle à la vie en Libye. Le GMMR fournit de l’eau potable et d’irrigation à 70 pour cent de la population. Il la pompe au sud de la Libye, dans la gigantesque nappe phréatique nubienne, pour les populations côtières à 4.000 km au nord. Le gouvernement libyen a réalisé au moins quelques bonnes choses.

    Une autre explication de l’agression contre la Libye, c’est que « tout ça n’est qu’une question de pétrole », mais cette théorie est aussi problématique. Comme l’indique le National Journal, le pays produit environs 2 % du pétrole mondial. L’Arabie saoudite seule dispose d’une capacité suffisante pour compenser toute perte de production si le pétrole libyen venait à disparaître du marché. Et si tout ça n’est qu’une question de pétrole, pourquoi se précipiter pour installer une nouvelle banque centrale ?

    Un autre bout d’info troublante circulant sur le net, est l’interview du général étasunien (retraité) Wesley Clark, faite par Democracy Now en 2007. Il y affirme que près de dix jours après le 11 septembre 2001, un général lui a dit que la décision de partir en guerre contre l’Irak avait été prise. Surpris, Clark a demandé pourquoi. « Je ne sais pas ! » a été la réponse. « Je pense qu’ils ne savent pas quoi faire d’autre ». Plus tard, le même général lui a dit qu’ils projetaient s’emparer de sept pays en cinq ans : l’Irak, la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan, et l’Iran.

    Qu’ont en commun ces sept pays ? Dans le domaine bancaire, ce qui ressort, c’est qu’aucun d’entre eux n’apparaît sur la liste des 56 membres de la Banque des règlements internationaux (BRI). Cela les place manifestement à l’abri du grand nez de l’instance de contrôle des banques centrales en Suisse.

    Il se pourrait que les plus renégats du lot soient la Libye et l’Irak, les deux qui ont été effectivement attaqués. Ecrivant sur Examiner.com, Kenneth Schortgen Jr. a noté que, « Six mois avant que les Etats-Unis ne s’engagent en Irak pour abattre Saddam Hussein, celui-ci a accepté l’euro à la place du dollar pour son pétrole, et est devenu un danger pour l’hégémonie du dollar comme monnaie de réserve, et sa domination en tant que pétrodollar ».

    Selon un article russe intitulé : « Bombardement de la Libye Punition de Kadhafi pour sa tentative de refus du dollar », Kadhafi a fait un coup audacieux similaire : Il a lancé un mouvement destiné à refuser le dollar et l’euro, et demandé aux pays arabes et africains d’utiliser une autre monnaie à la place, le dinar d’or. Kadhafi a proposé de constituer un continent africain uni, avec 200 millions de gens utilisant cette monnaie unique. Cette idée a été approuvée par de nombreux pays arabes et la plupart des pays africains au cours de l’année dernière. Les seuls opposants sont la République d’Afrique du Sud et les principaux États de la Ligue arabes.

    Cette initiative a été perçue négativement par les Etats-Unis et l’Union européenne, avec le président français, Nicolas Sarkozy, qualifiant la Libye de menace pour la sécurité financière de l’humanité, mais, pas du tout perturbé, Kadhafi a poursuivi son effort visant à créer une Afrique unie.

    Et cela nous ramène à l’énigme de la banque centrale libyenne. Dans un article publié par Market Oracle, Eric Encina observe :
    « Fait rarement mentionné par les politiciens et les pontes des médias : La Banque centrale de Libye appartient à 100% à l’État... Actuellement, le gouvernement libyen crée sa propre monnaie, le dinar libyen, par l’intermédiaire de sa propre banque centrale. Peu de gens se risquent à dire que la Libye est un pays souverain doté d’immenses ressources, capable d’alimenter ses propres besoins économiques. Problème majeur pour les cartels bancaires mondialiste, pour faire du business avec la Libye, ils doivent passer par la Banque centrale libyenne et sa monnaie nationale, un lieu où ils n’ont absolument aucune emprise ni moyen d’influencer. C’est pourquoi le renversement de la Banque centrale de Libye pourrait bien ne pas figurer dans le discours d’Obama, de Cameron et de Sarkozy, bien qu’elle figure certainement en tête de liste de l’agenda mondialiste visant à absorber la Libye dans sa ruche de nations serviles ».

    La Libye n’a pas que du pétrole. Selon le FMI, sa banque centrale a près de 144 tonnes d’or dans ses coffres. Reposant sur des actifs pareils, qui a besoin d’une BRI, d’un FMI et de leurs arbitrages ?

    Tout cela incite à examiner de près les règles de la BRI et leurs effets sur les économies locales. Un article sur le site de la BRI indique que, dans le réseau de gouvernance de la Banque centrale, les banques centrales sont présumées avoir comme unique ou principal objectif de « préserver la stabilité des prix ». Elles doivent être indépendantes du gouvernement pour assurer que les considérations politiques n’interfèrent pas dans cette mission. « Stabilité des prix » veut dire maintenir stable la fourniture de l’argent, même en accablant le peuple d’une dette extérieure. Les banques centrales sont dissuadées d’augmenter la masse monétaire en imprimant de l’argent pour l’utiliser au bénéfice de l’État, soit directement, soit sous forme de prêts.

    En 2002, sur Asia Times, dans un article intitulé « The BIS vs national banks » Henry Liu affirmait : « Les règlements de la BRI servent uniquement à renforcer le système bancaire privé international, même si cela met en danger les économies nationales. La BRI fait aux systèmes bancaires nationaux ce qu’a fait le FMI aux régimes monétaires nationaux. Sous la mondialisation financière, les économies nationales ne servent plus les intérêts nationaux.

    …Les investissements directs étrangers libellés en devises étrangères, principalement en dollars, ont condamné de nombreuses économies nationales à un développement déséquilibré penchant vers l’exportation, ne faisant que payer des intérêts libellés en dollars aux investisseurs, sans guère de bénéfices nets pour les économies nationales ».
    Il ajoutait, « Tout gouvernement appliquant la théorie de la monnaie d’État peut financer tous ses besoins de développement pour le maintient du plein emploi, sans inflation, avec sa propre monnaie nationale ». La « théorie de la monnaie d’État » fait référence à l’argent créé par les gouvernements à la place des banques privées.

    L’hypothèse derrière la règle interdisant d’emprunter à la banque centrale appartenant au gouvernement, c’est que ce serait inflationniste, alors que l’emprunt d’argent existant auprès de banques étrangères ou du FMI ne le serait pas. Or, en réalité, qu’elles soient publiques ou privées, toutes les banques créent sur leurs registres l’argent qu’elles prêtent. La plupart des nouveaux fonds d’aujourd’hui proviennent de prêts bancaires. L’emprunt auprès de la banque centrale du gouvernement a l’avantage d’être réellement sans intérêt. Il a été démontré que l’élimination des intérêts réduits le coût des projets publics de 50% en moyenne.

    Et il apparaît que le système libyen fonctionne ainsi. Selon Wikipedia, la mission de la Banque centrale de Libye, inclue « l’émission et la régulation des billets et pièces en Libye » et « la gestion et l’émission de tout emprunt d’État ». Appartenant entièrement à l’État, la banque de Libye peut émettre la monnaie nationale et la prêter pour les besoins de l’État.

    Ça pourrait expliquer d’où la Libye tire l’argent nécessaire pour fournir une éducation et des soins médicaux gratuits, et faire à chaque jeune couple un prêt d’État, sans intérêts, équivalent à 50.000 dollars. Cela pourrait aussi expliquer comment le pays a trouvé 33 milliards de dollars pour construire le Grand fleuve artificiel.

    Les Libyens s’inquiètent des frappes aériennes de l’OTAN qui s’approchent dangereusement des pipelines, menaçant d’une autre catastrophe humanitaire.

    Donc cette nouvelle guerre, est elle une guerre pour le pétrole ou pour le système bancaire ? Peut-être les deux – avec l’eau aussi. Avec de l’énergie, de l’eau et un crédit abondant pour développer l’infrastructure nécessaire pour y accéder, une nation peut se libérer de l’emprise des créanciers étrangers. Et il se pourrait que ce soit le vrai danger libyen : La Libye pourrait bien montrer au monde ce qui est possible. La plupart des pays n’ ont pas de pétrole, mais la mise au point de nouvelles technologies pourrait les rendre autonomes en énergie, en particulier si le coût des infrastructures est divisé par deux grâce à l’emprunt auprès de la banque qui leur appartient. L’indépendance énergétique permettrait de libérer les gouvernements de la nasse des banquiers internationaux, et de la nécessité de vendre la production nationale aux marchés étrangers afin de rembourser les prêts.

    Au cas où le régime Kadhafi chuterait, il serait intéressant de voir si la nouvelle banque centrale se joint à la BRI, si l’industrie pétrolière
    nationalisée est vendue à des investisseurs, et si l’éducation et les soins de santé continuent d’être libres.