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La CGT va porter plainte après la découverte de la décharge sauvage d’amiante de Saint-Alban

Publie le lundi 30 mai 2011 par Open-Publishing
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La CGT va porter plainte cette semaine auprès du procureur de la République de Toulouse pour "mise en danger de la vie d’autrui" après la découverte d’un dépôt illégal d’amiante dans une entreprise de Saint-Alban (Haute-Garonne), une commune de l’agglomération toulousaine, a-t-on appris dimanche de source syndicale.

Cinq des quatorze salariés de l’entreprise Gerlero et Fils ont exercé jeudi leur droit de retrait pour "mise en danger des salariés". Selon un représentant de la CGT-Construction en Haute-Garonne, "près de 500 tonnes d’amiante, conditionnées sous des films déjà fortement dégradés, sont entreposées au sein de l’entreprise, située dans une zone d’activités de Saint-Alban". Les salariés estiment que cette décharge existe depuis 2002.

La préfecture de la Haute-Garonne a indiqué dimanche à l’Associated Press que deux procédures ont été ouvertes. La première met en demeure Gerlero de "mettre ses installations en adéquation avec ses activités et respecter ses obligations vis-à-vis de la réglementation". La société a trois mois à compter de fin avril pour s’y conformer, a-t-on précisé en ajoutant que si rien n’est fait, l’Etat prélèvera un cautionnement, c’est-à-dire de l’argent, pour faire réaliser ces mises aux normes.

La seconde procédure, déclenchée après le contrôle de l’Inspection du travail, concerne la mise en oeuvre de mesures de protection des salariés de Gerlero. "Si l’entreprise ne fait rien, elle encourt des sanctions pénales", a averti la préfecture.

La société Gerlero et Fils est agréée pour démonter les matériaux contenant de l’amiante, mais n’est pas autorisée à les entreposer. Elle doit normalement transporter ces déchets vers des centres de stockage spécialisés et agréés.

"Nous craignons pour notre santé, pour celles des riverains mais aussi pour l’environnement", a déclaré un salarié de Gerlero à l’AP sous couvert d’anonymat. "Au fil des années, cette amiante finit par se désagréger et devient friable. Le danger ne cesse de se préciser pour les salariés de la zone d’activité mais aussi pour les habitants. La mairie de Saint-Alban a été alertée. Les pouvoirs publics et les instances compétentes comme l’Inspection du travail et la médecine du travail sont déjà intervenus", dit-il.

Une entreprise voisine du site de Gerlero avait déjà fait un signalement en septembre 2010 auprès de la mairie de cette commune de 6.000 habitants. La mairie a simplement confirmé que le dossier était actuellement entre les mains des pouvoirs publics.

La médecine du travail, qui a visité les locaux de l’entreprise en février dernier, a constaté dans un courrier "la présence de (sacs) Big Bag éventrés et le stockage de plaques de fibro-ciment en plein air". Et de pointer "un danger grave et imminent pour les salariés présents sur ce site, mais aussi pour les riverains et les commerces présents autour de cette zone en fonction des vents dominants".

La direction de Gerlero et Fils s’est refusé à tout commentaire. Selon la CGT-Construction, elle invoque une situation financière proche du dépôt de bilan pour justifier son inaction.

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20110529.FAP9005/la-cgt-va-porter-plainte-apres-la-decouverte-de-la-decharge-sauvage-d-amiante-de-saint-alban.html