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Perpignan : Comme un air de révolution (acte II)

Publie le mardi 31 mai 2011 par Open-Publishing

Manifestation. Le chômage, la précarité, la cherté de la vie poussent aujourd’hui l’ensemble de la jeunesse à se révolter et à refuser d’être la génération sacrifiée.

Depuis dimanche soir, et malgré une interdiction décidée par les autorités espagnoles au prétexte de la journée de réflexion précédant les élections locales, des milliers de personnes occupent la place de la Puerta del Sol, à Madrid (voir rubrique internationale). Une protestation citoyenne impulsée par la jeunesse ibérique qui a très rapidement gagné toutes les classes sociales du pays. Le cœur de cette révolte est l’indignation contre le système politique espagnol, contre la corruption, contre les récents plans d’austérité du gouvernement Zapatero, contre une politique du FMI qui écrase les populations.

La contestation espagnole commence à gagner toute l’Europe et franchit déjà nos frontières.

Le ras le bol de toute une génération gagne aujourd’hui tout le territoire national. Qui a dit que les jeunes ne s’intéressent pas à la politique ? Ils ne s’intéressent peut-être pas à une forme archaïque de lutte pour le pouvoir par quelques ambitieux qui croient en leur destin personnel comme nous le montre malheureusement l’actualité du moment.

La crise, le chômage, les problèmes sociétaux révèlent aujourd’hui qu’il y a des aspirations nouvelles de la jeunesse. Dans les pays arabes, ce sont les jeunes qui font la révolution, en Espagne ils s’appellent « les indignés » et revendiquent plus de social et moins d’actionnaires. En France, de nombreuses villes voient des rassemblements spontanés qui commencent à émerger, et à réunir chaque jour des centaines de personnes.

A Paris, c’est l’occupation de la Concorde, à Montpellier c’est l’esplanade Charles de Gaulle. Cette situation reflète un véritable malaise d’une génération qui refuse d’être sacrifiée sur l’autel du libéralisme, comme cela est dit très clairement dans leurs communiqués : « Depuis le début de la crise financière en 2008, nos gouvernants ont décidé de mettre à genoux les peuples au lieu de faire payer les banques. Les démocraties européennes ont été séquestrées par les marchés financiers internationaux. Nous sommes pris à la gorge par les plans d’austérité qui se multiplient partout en Europe. Le chômage a explosé et plonge dans la précarité et la misère des millions de personnes. La crise touche tout le monde. En France, alors que les profits du CAC 40 ont doublé, le chômage des jeunes atteint 25 %. En Espagne, c’est 40 % des moins de 35 ans qui sont sans emploi ».

Les « indignés » de Perpignan

La protestation a gagné timidement notre département avec l’occupation de la place de la République par une cinquantaine de personnes. Initié par le mouvement « démocratie réelle maintenant », l’objectif affiché était clairement de faire écho aux mobilisations espagnoles de l’autre côté de la chaine des Pyrénées-Orientales.

On pouvait constater la présence de nombreuses personnalités, comme Jacqueline Amiel Donat ou encore Jean Boucher pour le NPA mais également des organisations comme celle des jeunes communistes ou de la CNT. Chaque personne présente pouvait ainsi librement s’exprimer à l’aide d’un mégaphone mis à la disposition de tous.
Certains intervenants ont décrit leurs colères, d’autres leurs galères. Les plus tenaces ont décidé de camper jours et nuits. Hélas, ce fut de courte durée car dès le lendemain, et sous l’injonction de Pierre Parrat, adjoint à la sécurité, les policiers municipaux ont ordonné la levée du camp. Il faut avouer qu’il est bien difficile d’occuper une place lorsque seulement une poignée reste pour la nuit.

L’initiative cependant perdure et personne ne peut prédire de la réussite ou de l’échec d’un tel rassemblement. Restons optimistes car comme le dit le proverbe, les petits ruisseaux font les grandes rivières.

Auteur : Farid Mellal

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