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Communiqué : La direction du PCF parvient péniblement à imposer Mélenchon.

Publie le mardi 21 juin 2011 par Open-Publishing
6 commentaires

Jean-Luc Mélenchon, un socialiste, mitterrandien, maastrichien sera le candidat d’un PCF dilué dans le Front de gauche à l’élection présidentielle de 2012.

C’est une nouvelle étape du processus de destruction du PCF et de ce qu’il représente, d’intégration dans le réformisme et la social-démocratie.

Cependant, les derniers mois ont montré, plus fortement, que des dizaines d’organisations du PCF, des milliers de militants ne l’acceptent pas. Ils constituent autant de bases de résistance pour faire resurgir le PCF dont les travailleurs et le pays ont besoin.

L’équipe dirigeante du PCF a peiné pour arriver à ses fins. Elle n’a trouvé, dans un vote interne sous contrôle et sous influence, que l’approbation d’un adhérent sur six (deux-tiers d’abstention).

C’est peu de dire que la personnalité et les positions de Mélenchon, qui sont celles du Front de gauche, n’ont suscité aucun engouement.

Les pressions des directions, à commencer par les annonces du secrétaire national Pierre Laurent, ont été d’une inconcevable lourdeur. Aucun débat national n’a été organisé. Dès le départ, la discussion a été orientée unilatéralement. La résolution du Conseil national du 8 avril la refermait sur les deux candidatures « Front de gauche ». Pendant des mois, les communistes n’ont reçu du CN ou de l’Huma aucun élément d’information sur tout autre choix.

Plus fondamentalement, la direction du Parti a annulé le congrès prévu justement en juin 2011. Elle a empêché les communistes de définir leurs objectifs pour 2011 et 2012, d’élaborer démocratiquement un programme communiste, qui aurait dû être la base de notre recherche de rassemblement.

Elle a choisi d’enfermer le débat interne dans des questions de personne, des enjeux politiciens et électoralistes, à l’opposé de ce que devrait porter le vote communiste.

Les marchandages, qui continuent, avec le PG pour les places aux législatives illustrent lamentablement la « nouvelle façon de faire de la politique » du Front de gauche.

Dans ce contexte, le choix que nous avons pris collectivement de présenter la candidature d’Emmanuel Dang Tran a été salutaire. A contre-courant du cadre imposé des débats, dans les limites où notre voix a pu se faire entendre, nous avons engagé la discussion sur le fond de la ligne politique du Front de gauche. Nous avons témoigné que toutes les organisations du PCF ne se résignaient pas au déclin du Parti, à la recherche d’arrangements à court-terme pour les prochaines élections, à des calculs politiciens. Nous sommes allés à la rencontre de centaines de communistes souvent laissés à l’écart de la vie du Parti, de salariés, de paysans, de jeunes.

Un programme communiste, une organisation de classe pour le mettre en avant, pour rassembler largement face à la politique du capital : oui, c’est toujours d’actualité pour beaucoup !

La cohérence politique de notre démarche a rencontré un écho que le résultat du vote interne ne traduit que très partiellement. Le maintien final de la candidature d’André Chassaigne a brouillé le sens du vote. Prétendre aujourd’hui que « 96% des communistes se sont prononcés pour le Front de gauche » relève de la supercherie. On ne leur jamais demandé leur avis en congrès.

Le fait accompli laissera des traces. Il conduit à une impasse.

Les questions de fond vont revenir tout de suite et l’on peut compter sur nous pour les poser. La candidature Mélenchon et la stratégie du Front de gauche n’y répondront pas.

Les grandes mobilisations, comme celle des cheminots pour le service public le 16 juin, celles des salariés de nombreuses entreprises pour les salaires, les luttes pour la sauvegarde de l’industrie - un combat brûlant pour les communistes - pour la protection sociale, l’écho des mouvements populaires de Grèce ou d’Afrique du Nord appellent des propositions de rupture et non d’aménagement du capitalisme.

L’illusion semée sur la possibilité de « peser à gauche » dans une majorité parlementaire social-démocrate fera long feu.

L’illusion de la réorientation de l’UE du capital ne tiendra pas devant la nécessité, pour que les luttes puissent gagner, de la remise en cause de l’application des traités et directives européens, de l’euro.

La période qui s’ouvre sera de plus en plus écrasée par la campagne électorale.

Le Front de gauche porte dangereusement la dilution du PCF dans un ensemble social-démocrate où Mélenchon reproduirait en petit, en farce, le coup de Mitterrand des années 70.

Notre priorité sera de mettre en avant à tous les niveaux dans le Parti, de la cellule au Conseil national, d’impulser dans les entreprises, les quartiers, les campagnes, des propositions communistes, des actions partant du mouvement populaire.

L’exigence reste pleine et entière de l’élaboration d’un programme communiste, et non d’ programme « partagé pour la gauche », portant un projet de société face au capitalisme, le socialisme. Nous allons continuer y contribuer.

Le maintien et de la reconstitution des organisations de classe du Parti, la cellule, la cellule d’entreprise, la section sont plus nécessaires que jamais pour le rassemblement et l’intervention politiques de ceux qui ont le plus intérêt à combattre le capitalisme. Nous allons nous y consacrer.

« Fais attention au Parti comme à la prunelle de tes yeux ! » recommandait Maurice Thorez.

Loin des combinaisons du Front de gauche, de la« métamorphose » du PCF en comités électoraux du Front de gauche, nous continuerons à relever le défi de faire vivre et de renforcer le PCF. Et nous serons de plus en plus nombreux pour cela !

Notamment à la Fête de l’Huma 2011 qui doit rester la Fête des communistes.

Stéphane AURIOL (PCF-RATP, CN 2005-2008), Corinne BECOURT (PCF 02, CN), Frédéric BERNABE (PCF 70, CN), Emmanuel DANG TRAN (PCF 75, CN), Fabienne DEBEAUVAIS (PCF 80, CN), Claude FAINZANG (PCF 75, CN), Eric JALADE (PCF 81, CN) ; Dominique NEGRI (PCF 38, CN)

http://vivelepcf.over-blog.fr

Communiqué, lundi 20 juin 2011

Messages

  • Chers camarades,

    Je suis désolé mais le candidat du Front de Gauche s’appelle Jean-Luc Mélenchon. Et les candidats issus du PCF aux législatives seront des candidats du Front de Gauche.

    La bataille pour un PCF autonome est perdue. Il n’y a plus le choix,, il faut se barrer du parti.

  • Je crains que la visibilité des communistes à l’intérieur du PCF soit très problématique. Ne vaudrait-il pas mieux aller à l’extérieur, quitte à attraper un coup de froid ?

    • Rien n’est perdu car le vote de 28000 camarades pour Mélenchon a été effectué sous la pression et la peur d’un score comme MGB en 2007. Les candidats aux législatives issus du PCF seront marqués PCF-Front de Gauche et nous devons imposer cette marque dans nos sections . En ce qui concerne les comités dit électoraux nous devons y intégrer tous les secrètaires de cellule et les comités éxécutifs aux côtés de syndicalistes CGT sinon les autres composantes (PG-Fase-etc...) imposeront leur choix de campagne .Notre matériel de campagne doit faire apparaitre le PCF constamment , y compris dans la campagne d’adhésions .

      Parallélement encourageons le développement des Indignés-Insoumis pour un programme véritablement révolutionnaire et une nouvelle constitution élaborée par le peuple comme en Tunisie...

      Il faut mener de pair notre engagement électorale autour des candidats communistes et du mouvement de masse Indignés-insoumis qui sort des sentiers battus des partis réformistes . la candidature Mélenchon mise sur orbite par le vote des 28000 nous interpelle fortement mais nous devons jouer le jeu pour renforcer surtout le courant communiste auprès de la population,seul à même de mener le projet révolutionnaire jusqu’au bout.

      Le choix d’un candidat communiste aux législatives véritablement révolutionnaire et non réformiste électoraliste est fondamental pour renforcer notre influence dans les masses en colère qui cherchent une alternative crédible et efficace à leur situation de désespérance. Montrons-leur que nous sommes là et bien là...

      Oublions nos rancoeurs de vote Mélenchon , ne tombons pas dans le travers du camarade Gérin dont le dépit l’entraine vers une anti-immigration raisonnée qui n’est pas d’actualité alors que les peuples arabes et africains se révoltent avec courage et abnégation. Encourageons tous les communistes de coeur et de raison en dehors de notre parti à nous rejoindre pour amplifier ce mouvement de masse qui submergera tous les candidats à cette Présidentielle complètement cadenassée par la bourgeoisie de Droite à gauche .Les médias suivistes le démontrent tous les jours pour imposer au peuple "le bon choix" comme disait Giscard à une époque . Nous sommes révolutionnaires parmi d’autres révolutionnaires NPA-LO-POI-Anarchistes et notre rôle c’est de permettreau peuple de s’approprier le pouvoir et non de le déléguer à un homme même bien intentionné ou à plusieurs apparatchiks qui se disent compétents.

      L’histoire nous interpelle ,faisons la bouger dans le bon sens , celle de l’autogestion du peuple dans toutes les affaires du pays.La délégation de pouvoir fait trop de mal à notre communauté citoyennne même au sein de notre parti . Soyons dignes de nos ainés de la révolution française et de la Commune de Paris .Faisons mentir le traitre Serge JULY qui nous traite d’Aveugles allié à un Paralytique...Cet ancien journaliste de Libération ,ancien adhérent de l’UEC comme Kouchner son copain, est devenu un bon apparatchik du capitalisme . C’est dommage pour lui , la vieillesse est vraiment un naufrage y compris idéologique .

      La soi-disante mort du Communisme ne s’est jamais autant éloignée qu’aujourd’hui . Je parie plutôt sur la mort du capitalisme , July devra se recycler s’il est encore vivant ...

      Bernard SARTON ,section d’Aubagne

    • Le choix d’un candidat communiste aux législatives véritablement révolutionnaire et non réformiste électoraliste est fondamental pour renforcer notre influence dans les masses en colère qui cherchent une alternative crédible et efficace à leur situation de désespérance. Montrons-leur que nous sommes là et bien là...

      Bon, redresser la situation dans une période où tout autour ça pète, se soulève, sans attendre des directives des partis, c’est effectivement n’être pas électoraliste et réformiste .

      Les questions d’identité (PCF et NPA) ne sont pas inintéressantes, mais il s’agit de se remettre en ordre de marche pour repousser les attaques du capitalisme réellement avec les populations disponibles à cela.

      Si il doit y avoir des candidats aux élections ceux-ci doivent être au service exclusif de l’encouragement au prolétariat moderne (80%) pour l’encourager à résister et à se doter des organes démocratiques de masse indépendants des institutions pour faire valoir ses intérets fondamentaux.

      L’existence de ce qu’on appelle les "indignés" en Espagne et en Grèce (où ils ont franchi des étapes en taille récemment malgré des débuts relativement peu politiques) montrent que des masses importantes sont disponibles et cherchent des moyens de résister en explorant plusieurs pistes, et même des impasses ;

      En France, ce mouvement a été enrayé par son caractère trop bobo et des manœuvres en sous-main discrètes , mais le potentiel de révolte existe et cherche ses expressions, cherche des occasions pour s’exprimer.

      De plus en plus de travailleurs et de membres de la classe populaire comprennent que la grande crise capitaliste est une vis sans fin dont se sert la bourgeoisie partout dans le monde pour restaurer brutalement ses taux de profits .

      Dans la vieille Europe il n’existe aucune porte de sortie réformiste à cela, aucune porte de sortie construite essentiellement sur le nationalisme face à cela, la seule porte de sortie est fondamentalement d’en finir avec le capitalisme , cette porte de sortie est une solution concrète et non théorique aux problèmes posés.

      Pour les révolutionnaires du PCF, ex- du PCF, du NPA, de LO, les sans cartes ni médailles, etc, il s’agit bien de travailler pour préparer et populariser ceux qui cherchent à résister concretement au capitalisme.

      Si il y a des candidats aux élections, ça ne peut être autour de la survie de partis mais bien sur les fondamentaux élementaires du communisme, au delà des verbiages, encourager les travailleurs à se sauver eux-mêmes, à s’organiser, à unifier les outils de résistance de masse, à les construire si besoin, à se porter à l’attaque de la bourgeoisie, comme en Espagne ou en Grèce, ou se porter à l’attaque de l’état comme en Afrique du Nord et au proche orient, ...

      Les masses en mouvement c’est ce qui fait réellement bouger les lignes.

      A cette fin, pour ce qui est des présidentielles il y a déjà LO qui va porter cette parole, il n’est pas sur que le NPA qui va présenter un travailleur de Ford ayant participé à de nombreuses résistances larges et unitaires, puisse le faire (vu le barrage des 500 signatures d’élus servant d’abord à écarter des voix révolutionnaires), et il est donc fondamental que puisse apparaitre une voix ouvrière du PCF pour tenir un autre discours que celui du démagogue mitterandiste qu’est Mélenchon.

      L’utilisation de ces tribunes pour faire de la propagande est fondamental, il s’articule autour de la construction d’un parti révolutionnaire qui soit utile et prépare l’expression d’une classe populaire d’indignés, qui cherche à ce que cette expression se donne ses organisations de masse, ses objectifs.

  • Le "processus de destruction du PCF" a en réalité été entamé par la bureaucratie stalinienne dès les années 20, avec l’exclusion des principaux fondateurs et la fin de la démocratie interne.

    Défendre le communisme implique de ne soutenir ni les sociaux-démocrates ni les néo-staliniens, mais de soutenir le communisme révolutionnaire dans sa diversité (communisme démocratique, trotskisme, conseillisme, luxemburgisme, communisme-ouvrier, etc).

    • A noter qu’au moment où les militants du NPA se débarassent de l’illusion d’un "rassemblement anticapitaliste large" (antiK avec réformistes), c’est à dire proclament, en conformité avec les Principes Fondateurs du NPA, la nécéssité d’une "révolution sociale", du socialisme et du pouvoir des travailleurs, une partie importante des camarades du PC veulent mettre un stop à la dérive social-démocrate.

      Des dizaines de milliers de militants LDC, organisés ou non, sont prêts pour la création d’un parti pour la révolution, répondant aux exigences de la crise en cours.