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Dominique contre MADAME DIALLO : RELACHE à compter de ce vendredi (naze)

Publie le vendredi 24 juin 2011 par Open-Publishing
2 commentaires

NAZE : On n’a rien à vous dire de vraiment intéressant mais c’est plus fort que nous, il faut qu’on vous le dise !

Avertissement

Comme le lecteur et surtout la lectrice le sait déjà, la mention "NAZE" accompagnant nos textes indique notre manière obssessionnellement fixe de porter un éclairage particulièrement fourbe sans en avoir l’air.
Humoristes ratés et nullards assumés, il est en revanche absolument exclu que nous assumions nos compulsions à traiter avec mépris certains publics, dont les femmes de chambre guinéennes.... ( voir nos oeuvres sur http://ocsena.ouvaton.org et http://les-batisseurs-d-abimes.over-blog.com )

eh, les pinosophes indémaillables, maintenant c’est du sérieux :

L’affaire DSK, un scandale qui fera date pour les femmes

par Sabine Aussenac, écrivaine, poète et journaliste

Un matin, le French lover disparut. Quelque part, entre la Grande pomme et Paris, comme un vol transatlantique qui soudain disparaîtrait des radars. Pourtant, il avait bonne presse, le French lover. Les femmes se l’arrachaient.

Le French lover, cette indescriptible particularité, cette « delikatesse » à la française, ce parfum subtil, à mi-chemin entre un défilé Dior et la baguette, croisement éternel entre l’Estaque et Les Champs, entre Les Planches et La Croisette. Le French lover, « kéké » des plages ou Président, PDG ou stagiaire, régnait en maître incontesté de ces dames…

C’est qu’on le voyait partout, et ce depuis des siècles. De la Montespan à Mazarine, il avait été de toutes les cours. Il arpentait le globe, sûr de sa superbe, Rolex au poignet et PSG au cœur. Les campings, aussi, et puis les chantiers, et même les commissariats « Ici, on baise français. » Et pourtant… Que de souffrances derrière cette appétence toujours renouvelée… C’est que le French lover cachait, en fait, des arrière-cours sordides ; la façade sentait bon les croisées d’hortensias et les apéritifs entre amis : s’y croisaient Brice de Nice et l’Ami Ricoré, au hasard de petits matins volés, de cinq à sept tendance ou de nuits parfumées au Numéro 5.

Violeur de province, mari violent et grand-père incestueux

Mais au fin fond des jardinets ou des caves, derrière les marqueteries et les mondanités, caché par des étals ou des cartons, persistait le souffle rauque des violeurs de province, des maris violents, des oncles graveleux et des grands-pères incestueux.

Car le French lover vivait au pays où l’on n’arrive jamais sans se faire mettre la main aux fesses ou siffler devant un chantier, quand on ne terminait pas abattue comme un lapin devant une gendarmerie ou brûlée vive.

Oui : le French lover, avouons-le, ne pensait qu’au Q, au sien, à celui de sa femme, à ceux de toutes les femmes, et, si possible, sans entrave aucune.

Vous allez dire qu’encore une fois, je mélange tout, le machisme, les femmes battues et assassinées, le viol, l’inceste, la drague… Mais tout est lié, tout s’enchaîne, de ces cours de maternelle où des « grands » miment des actes sexuels aux fellations que l’on subit dans des cours de collège (mon propre fils, en CM1 dans une école catho tout ce qu’il y a de prude, est revenu il y a quelques années en me parlant du « Bâton de berger », explicité par l’instit elle-même. « Mais maman, tu ne connais pas la sodomie ? » Vous m’excuserez, ce n’est pas ma vision de « l’éducation sexuelle »…), des tournantes et des vitriolages des cités à la prostitution de luxe, des pervers narcissiques devenus monnaie courante aux blagues sordides que l’on se raconte à la machine à café ou dans les mariages, entre deux « Danse des canards ».

« Nous sommes tous des Rocco Siffredi »

Car le French lover se confond avec « La Danse des connards », avec tous ces types franchouillards qui se baladent, sans arrêt, avec une bite à la place du cerveau, qu’ils soient dans un Sofitel ou au Aldi, à la plage ou sur un stade, au concert ou au bureau.

David Vincent les a vus, ces envahisseurs à la quéquette volante, et moi aussi : ce sont les Français. Persuadés d’être les meilleurs amants du monde et les rois de la baise. Leur slogan ? « Nous sommes tous des Rocco Siffredi. »

Et nous, les femmes, nous sommes leur joujou, leur bijou, leur doudou. On a l’impression qu’ils en sont tous encore au stade de l’oralité : ils mettent tout à la bouche, et leurs doigts dans toutes les prises.

L’affaire DSK, un scandale qui fera date pour les femmes

Alors voilà : l’un d’entre eux, là, il y a quelques jours, a pris le jus. C’était couru d’avance. Et qu’il y ait eu court-circuit ou pas – l’Histoire nous le dira – le fait est là : le French lover a été pris la main dans le sac.

Alors on pourra crier, tempêter, s’énerver, pester contre les NY Cops que l’on adulait pourtant la veille dans « Les Experts » ou « NYPD Blues », on pourra se gausser du puritanisme US à grands coup d’anti-américanisme primaire et ourdir toutes les théories du complot que l’on veut – les forums sur le net sont EDIFIANTS de débilité à ce sujet… –, ce scandale politico-médiatique fera date pour les femmes de tous les pays.

Car le French lover en a pris pour son grade. Si tout cela n’est effectivement qu’une terrible méprise et/ou une affabulation, nous retiendrons que le moment est venu pour le monde de reconnaître la parole des femmes.

Femmes violées d’Afrique, femmes lapidées d’Afghanistan, femmes humiliées d’Europe, femmes asservies de France, emprisonnées, torturées, ennuyées, harcelées, femmes-objets, femmes souffre-douleur, relevez-vous : DSK vous a libérées.

Le French lover est mort. Il a disparu, remplacé par l’air hagard d’une présomption d’innocence qui semble malgré tout bien affectée.

Vive notre liberté. Vive les femmes. Vive l’amour. Et que naisse, enfin, le respect. Que l’on puisse enfin porter des jupes en banlieue et rentrer seule du cinéma, que nos enfants apprennent enfin que le sexe se vit à deux, et, si possible, pas avant un certain âge, ni attachée dans de grandes salles sombres pleines de bruit et de fureur et/ou vissé derrière un écran tout collant. C’est pas mal, un lit, pour faire l’amour. Entre personnes consentantes, et si possible post-pubères. Qu’advienne l’égalité des chances, l’égalité des sexes.

Une femme française.

* Reproduit avec l’autorisation de l’auteure dont on peut consulter le site. Le titre original de cet article sur le site de l’auteure est "La disparition" et sur d’autres sites "Le French lover est mort, vive les femmes !"

Mis en ligne sur Sisyphe, le 22 mai 2011

Messages

  • Ben Fernanda, pas mal, si on s’attarde pas trop sur le possible back ground. De notre point de vue, c’est très honorablement zaz. Ben sous cet angle, bravo !

    Ocséna et les ocsénistes

  • J’ai beaucoup aimé votre article qui va tout à fait dans le sens de l’éducation que je veux donner à mes enfants. À cela j’ajouterais toutefois le fait que, bien que les femmes soient effectivement les victimes traditionnellement reconnues quand on parle de sexe, il ne faudrait pas oublier les enfants, garçons ou filles, victimes de cette obsession du pouvoir qui passe par l’entre-jambe. Nos notaires de campagne ne s’en privent pas, comme les DSK et consorts. Les femmes non plus ne se privent malheureusement pas, dès qu’elles trouvent plus faibles qu’elles. Pour moi, ma mère et son amie, et tout un petit cercle qui piochait parmi petits et petites. Trois garçons, deux filles.

    Mais sans m’arrêter à un vécu purement personnel, pensons aussi aux prostitués, femmes ou hommes. Une majorité de prostitués est constituée de gens qui ont subi des abus, voire des viols. Que certains choisissent volontairement la prostitution ne change rien à l’affaire : pour une grande partie, ce n’est pas un choix, mais le résultat d’une mutilation infligée par les autres d’abord, puis par soi-même.

    La conclusion à laquelle je veux arriver, c’est que des affaires comme celles de DSK ne font ressortir qu’une chose en ce qui me concerne : plus que de sexe, c’est de pouvoir qu’il s’agit. Je ne vois pas quel plaisir sexuel on tire d’un viol ou d’un acte sous la contrainte. C’est de pouvoir qu’il s’agit, et les femmes comme les hommes peuvent en user et en abuser. Jusqu’à nos jours, les hommes ont eu la part belle. Au fur et à mesure que les femmes se verront reconnaître ce qui leur est dû, je n’ai que peu d’espoir qu’elles se comportent plus sagement que les hommes. Pour que les choses changent, il faut que les esprits changent, la culture qui a jeté les bases des sociétés actuelles, qui a modelé toute l’histoire de l’humanité. Toute l’histoire est celle d’une guerre après l’autre parce qu’on nous a enseigné que l’histoire reposait entièrement sur des rapports de force. Il en va de même avec les relations sexuelles : tout est basé sur des relations de pouvoir ou de manipulation. Même les histoires de séduction m’écoeurent. Quand je pense à tous ces couples mariés d’une certaine petite ville de campagne où tant la femme que l’homme ne pense à rien d’autres qu’à tromper l’autre au cours d’une fête bien arrosée, quand je pense à ces corps suintant se collant aux corps des enfants et ses bouches puantes sur leur bouche, je n’arrive pas à penser autrement.

    Je pense que voir l’affaire DSK comme la preuve tangible du machisme naturel des hommes est se mettre le doigt dans l’oeil. L’affaire DSK est la preuve tangible de la désexualisation du sexe pour en faire un instrument de domination, d’humiliation, de jouissance sadique d’une supériorité conférée par un certain type de société à un certain type d’individus, quel que soit le sexe dudit individu.