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6 millions de britanniques en situation de ’pauvreté energétique’

par Solidarité-Internationale-PCF

Publie le samedi 16 juillet 2011 par Solidarité-Internationale-PCF - Open-Publishing
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6 millions de britanniques en situation de pauvreté énergétique : le bilan humain désastreux des hausses de tarifs scandaleuses des compagnies de gaz et d’électricité privatisées

Article AC (à partir de deux articles séparés du Morning Star) pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Un million de ménages britanniques supplémentaires ont été plongés pendant la crise dans la « pauvreté énergétique » en raison de hausses des tarifs de compagnies d’énergie privatisées avides de profits, selon les dernières statistiques du gouvernement.

Le ministère de l’Énergie a publié aujourd’hui des données confirmant que 5,5 millions de ménages britanniques se trouvaient en pauvreté énergétique en 2009 – 1 million de plus ou 22% de plus que l’année précédente – en raison des hausses de prix de l’énergie.

Il est dit dans ce rapport que le nombre de personnes en-dessous du seuil de pauvreté énergétique, calculé comme étant ceux qui dépensent plus de 10% de leurs revenus pour payer leurs factures d’énergie, est en constante augmentation depuis 2004, avec les prix du gaz en augmentation de 14% et d’électricité de 9% pour la seule année 2009.

Comme si cela ne suffisait pas, les ménages les plus pauvres, pour ce qui est de l’énergie, sont ceux classés comme « vulnérables » - parmi lesquels les personnes âgées, les handicapés ou les malades de longue durée.

Ces chiffres sortent quelques jours après que le géant privatisé de l’énergie British Gasa annoncé qu’il pressurerait ses consommateurs avec une nouvelle hausse de 18% pour le gaz et de 16% pour l’électricité à l’automne. Peu avant, la Scottish Poweravait annoncé qu’elle augmenterait en août ses factures de gaz et d’électricité respectivement de 19 et 10%.

Les autres grands groupes privés du secteur – parmi lesquels le français EDF ou l’allemand Eon – devraient annoncer des hausses similaires dans les prochaines semaines

L’association de consommateurs Consumer focusa déjà mis en garde contre une hausse moyenne annuelle des factures de 100 £, plongeant un million de ménages anglais de plus dans la pauvreté énergétique.

Il convient de noter que les statistiques du nombre de ménages en « pauvreté énergétique » pour les années 2010 et 2011, et donc comprenant les répercussions des toutes dernières hausses de tarifs, ne seront pas connus avant 2012.

Pourtant, les géants privatisés de l’énergie ne connaissent pas la crise. British Gas a enregistré en 2011, sur le dos de ses 16 millions de consommateurs britanniques, des profits records de 742 millions de £, en hausse de 27% par rapport à l’année précédente.

Scottish Power, pourtant poids léger comparé à sa concurrente britannique, a engrangé quant à elle 1,2 milliards de profit l’an dernier.

Les hausses des tarifs n’ont aucun autre motif que celui d’augmenter les profits et d’engraisser les actionnaires.

L’argument selon lequel ces hausses seraient forcées au vu de la hausse des matières premières ne résiste pas à l’analyse. Il suffit de remarquer qu’alors que les prix du marché de gros ont baissé de 60% entre 2008 et 2009, aucune baisse de prix n’a été répercutée sur les particuliers. Pire encore, alors que les coûts en gros sont inférieurs de 30% à ceux du pic de 2008, les tarifs de l’électricité et du gaz ont augmenté depuis respectivement de 21 et 44%.

Le caractère fallacieux de l’argumentaire qui avait présidé à la privatisation de l’énergie et à la casse des monopoles publics apparaît désormais. Il avait été suggéré qu’un « marché avec la libre concurrence » produirait des prix bas et un meilleur service.

Tout comme dans les autres secteurs privatisés, tels que les chemins de fer ou les transports urbains, la privatisation fut synonyme de dégradation de la qualité du service et de hausses des prix incontrôlées, les quelques entreprises dominant le secteur formant des cartels rackettant les consommateurs.

Pour les communistes britanniques, seul le gel des tarifs et surtout la re-nationalisation des entreprises du secteur de l’énergie peuvent permettre de lutter contre cette hausse scandaleuse des tarifs et permettre à près de 6 millions de britanniques de pouvoir à nouveau se chauffer selon leurs besoins.

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