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Pays Basque : Histoire d’une résistance qui continue...

par patrice bardet

Publie le lundi 8 août 2011 par patrice bardet - Open-Publishing
13 commentaires

Histoire d’une résistance qui continue...

Document aussi en fichier joint, bien sur ce document se doit d’être largement diffusé.

Histoire d’un conflit politique soigneusement caché… et de ses conséquences humaines

En 2012, le Pays basque sur ses 7 provinces commémorera le 500° anniversaire de la défaite d’Amaiur (Navarre) où se produisirent les dernières résistances des Navarrais contre la conquête de la Navarre et qui provoqua l’invasion du Royaume de Navarre par la Castille des « rois catholiques » et son dépeçage par les puissants de l’Hexagone et de ce qui n’était pas encore l’Espagne. Fin de l’indépendance de notre Peuple autour de son berceau, la Navarre. Et fin du premier Etat basque indépendant. Les alliances, les coalitions, les mésalliances et les trahisons des uns et des autres avaient fait leur œuvre…

Pendant 500 ans, les accords, les mariages entre « Grands » de France et d’Espagne n’ont eu de cesse à se partager la dépouille, pensait-il, des Basques. Un des moments importants de ce partage fut le mariage de Louis XIV avec l’Infante d’Espagne, union politique dont un des points fut le Traité signé dans une île de la Bidasoa, l’île des Faisants (et non l’île des Faisans, comme se plaisent à écrire ceux qui veulent falsifier notre Histoire, celle des vaincus).

En fait, la revendication d’indépendance n’a jamais cessé ; elle est pourtant passée par bien des étapes différentes, en intensité et en virulence ; le niveau de dépendance et de soumission des différentes provinces aux deux Etats qui les colonisaient ont également eu une large influence sur leurs histoires particulières et sur la force de cette revendication.

Les guerres carlistes et la guerre civile menée par Franco ont profondément marqué l’Histoire des 4 provinces « du Sud », Navarre, Gipuzkoa, Araba et Bizkaia. Jamais ces 4 n’ont accepté d’être intégrées à l’Etat espagnol…

Les 3 provinces « du Nord », Labourd, basse-Navarre et Soule ont connu une assimilation lente et bien plus sournoiseà partir de la Révolution française. Jusqu’alors, la société basque, en Labourd notamment, fonctionnait sur un modèle différent de société dans lequel le chef de famille siégeait sans distinction d’origine sociale dans des assemblées, les biltzar, où les décisions étaient prises démocratiquement et collectivement.

Il y a toujours eu, de part et d’autre de la frontière imposée, des faits de résistance : désertions et insoumission face à Paris et, par périodes, résistance armée face à Madrid.

Iparretarrak -IK- et Euskadi Ta Askatasuna -ETA- sont deux étapes de cette résistance dans deux contextes bien différents.

« Au nord » (sous administration française), IK n’a jamais tué de sang-froid. Il s’agissait pour eux de faire prendre conscience à la population de la « colonisation moderne » dont souffre ce coin de l’hexagone.

« Au Sud » (sous administration directe ou déléguée de l’Espagne), il n’en fut pas de même avec ETA qui a combattu par les armes pendant 50 ans les méthodes violentes du franquisme reconverti en « transition démocratique » : tortures, emprisonnements arbitraires de militants culturels, politiques, syndicaux etc… n’ont jamais cessé, y compris jusqu’à nos jours.

Quand ETA avait exécuté Carrero Blanco, proche collaborateur et successeur désigné du sanguinaire Franco, la majorité des citoyens espagnols s’en étaient félicités ; quand ETA avait exécuté le policier tortionnaire du régime franquiste « Melitón » Manzanas, le Pays basque avait fait la fête en asséchant les réserves de mousseux Codorniù et en dévalisant les marchands de pommes (manzanas).

Ensuite, quand les socialistes, les franquistes, les communistes et autres opportunistes à plumes et à poils se sont ralliés à la monarchie franquiste, ETA est du jour au lendemain devenue terroriste. Or, rien n’avait changé durant cette « transition démocratique » : La désormais fameuse « jeune démocratie espagnole » était toujours franquiste, capitaliste et impérialiste. Mais, désormais, elle avait l’aval de l’Europe qui avait besoin d’une nouvelle zone commerciale et de nouveaux débouchés pour ses produits. ETA, objectivement, n’avait aucune raison de disparaître ni de changer les méthodes que tous ou presque avaient applaudies jusque-là.

L’Espagne non plus n’avait pas changé ses méthodes… ou si peu. Désormais, elle mettra un masque prétendument juridique aux bonnes vieilles méthodes fascistes. Les juges, les ambitieux, les carriéristes, iront au-devant des désirs du pouvoir politique et couvriront toutes les exactions policières.

Pour la Justice espagnole, surtout pour certains de ces juges, tous les militants simplement soupçonnés de poursuivre les mêmes objectifs, indépendance et socialisme, que ceux de l’Organisation armée, sont désormais systématiquement qualifiés de terroristes et, donc, susceptibles de subir tous les sévices cités plus haut. Même si les méthodes employées par les suspects arrêtés sont pacifiques et démocratiques ! Le juge Baltazar Garzón avait ainsi résumé la doctrine contre les Basques : « Tout est ETA ». Ils sont par conséquent tous des terroristes.

Dès lors, des milliers de citoyens basques ont dû s’exiler pour échapper à cette féroce répression ; des milliers d’autres sont entrés dans l’organisation armée, ETA. Mais ils n’ont pas tous réchappé à cette persécution dans les années 75 à 87 : des groupes de mercenaires, AAA, BVE,etc., à la solde des gouvernements successifs de Madrid ont tué des dizaines de militants, en particulier sur la Côte basque où sévit le GAL : 29 morts tués par balles ou dans des attentats à la bombe sous le nez de Mitterrand et de son gouvernement socialiste. Finalement, celui-ci se retourna contre les réfugiés-victimes et scella une collaboration enthousiaste avec le gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez

Ce qui provoqua bien évidemment plus de clandestinité et plus d’exil. 120 familles de réfugiés furent touchées par les remises à la frontière de la Bidasoa, des dizaines d’enfants privés d’une mère, d’un père, ou des deux !… des centaines d’autres prirent le chemin de l’exil vers l’Amérique latine ou ailleurs. Des centaines de familles, des milliers de vies détruites en cette sinistre journée d’octobre 1987. Même la première d’une longue série d’extraditions vers l’Espagne est à mettre au bilan d’un certain… Badinter, ministre de la Justice de Mitterrand qui avait auparavant été l’avocat des réfugiés basques Apalategi et Apaolaza menacés d’extradition ! L’abolition de la peine de mort ne l’affranchit pas de cette horreur : remettre un réfugié politique à une justice mise en place par les héritiers du franquisme. Plus tard, le gouvernement Chirac aura recours à la procédure « d’urgence absolue » pour éviter l’intervention de la justice requise par les extraditions et remettre directement les réfugiés à la police tortionnaire espagnole.

La répression ne s’arrête pas là, hélas. « Au sud », les militants basques, armés ou non, sont presque systématiquement torturés après leur arrestation grâce à une période de mise au secret de 5 jours, emprisonnés et condamnés, le plus souvent sans preuve sous le seul témoignage des Guardias Civiles et aux « aveux » soutirés sous la torture. Des peines tellement énormes qu’elles en deviennent ridicules : certains se sont vus condamnés à plus de 1.000 ans de prison !!

Suite à cette répression tous azimuts, qui trouve t-on parmi ces prisonniers basques ? des membres d’ETA, bien sûr, qui revendiquent leur appartenance. Mais aussi, des journalistes dont les medias (Egin Irratia, Egin, Ardi Beltza…) ont été fermés sur décision totalement arbitraire, des militants culturels (Zumalabe…), des syndicalistes (Rafa Diez de LAB), des élus (Assemblée d’élus Udalbiltza), des jeunes (Segi) dont le crime est de s’organiser autour de leurs problèmes, des partis politiques interdits du jour au lendemain et certains de leurs dirigeants incarcérés parce que républicains et « abertzale » (patriotes basques), plus de 40.000 citoyens interdits de candidatures aux diverses élections…. Et tant d’autres, tués dans la rue par les forces de « maintien de l’ordre » (Rosa Diez..) ou enterrés dans le chaux vive après kidnapping et tortures (Pertur, Lasa, Zabala…). Il n’y a pas si longtemps, Jon Antza a disparu en avril 2009, entre Bayonne et Toulouse pendant un an, avant que son cadavre ne soit retrouvé à la morgue de Toulouse. L’enquête est en cours, les résultats en seront donnés à la… Saint-Glinglin ? La Justice française est plus pressée d’appliquer cette ignominie judiciaire qu’est le Mandat d’Arrêt Européen contre Aurore Martin ou Daniel Derguy que de retrouver des assassins dont on a retrouvé les armes dans la chambre d’hôtel où étaient descendus des flics espagnols…

Mais tout cela n’a pas suffi à venir à bout de l’irrédentisme basque ; en désespoir de cause, au mépris de toutes les conventions internationales qui préconisent une incarcération au plus près de l’environnement affectif du prisonnier, les Basques sont dispersés dans tous les coins de France (qui n’est pas en reste en ce qui concerne l’aveuglement répressif) et d’Espagne : le kilométrage moyen des familles pour les visites a été calculé à plus de 1.700 km A/R. A l’heure actuelle, ils sont 180 environ en France, plus de 600 en Espagne. Aucune des lois « humanitaires » de l’institution pénitentiaire ne s’applique aux Basques en Espagne ; pas de remise de peine, pas de libération conditionnelle sans repentir préalable, pas de libération pour cause médicale grave, et pire -si c’est encore possible-, des détenus qui devraient être libérés depuis longtemps sont maintenus en prison à partir de la « doctrine Parot » qui permet d’appliquer rétroactivement une loi déjà inique. Ainsi, José Maria Sagardui a accompli 30 ans alors que sa peine était de 20 ! Condamnation à perpétuité ou chronique d’une mort annoncée ? Ils sont près d’une centaine dans ce cas.

« Mais, me dira t-on sans doute,certains ont du sang sur les mains ? ». C’est exact. Mais ils ne sont qu’une minorité, et encore moins nombreux sont ceux dont la culpabilité est prouvée (et quelles preuves ! comme nous l’avons vu plus haut). Et tous les autres qui n’ont enfreint aucune loi, même la plus infâme, pourquoi sont-ils en prison ?

Le lecteur me permettra-t-il de faire un rapprochement avec les résistants de la France occupée ? Eux aussi étaient des terroristes ; une petite minorité dont le plus connu, un général exilé, a même été condamné à mort parce que son patriotisme ne correspondait pas à la volonté du pouvoir en place ; lui aussi légalement élu, qui plus est ! aussi légalement qu’Aznar, Zapatero ou Sarkozy de nos jours…

Pourtant, il s’agissait bien d’un problème politique provoqué par l’envahissement d’un pays par un autre plus puissamment armé. Donc, les résistants étaient simplement des militants politiques qui, à un moment donné, utilisaient des méthodes violentes. En somme, comme les militants basques.

Voilà 500 ans que nous avons un problème politique que les Etats n’ont jamais accepté en tant que tel pour des raisons obscures pour beaucoup et très claires pour d’autres (cherchez les intérêts économiques). Pour faire reconnaître ce conflit politique à l’intérieur de nos « frontières » et à l’extérieur, certains ont risqué leurs vies ; parfois certains ont tué pour ça. Il n’en demeure pas moins que la solution ne peut être que politique. Il se trouve que c’est le « méchant » le faible, ETA, qui a abandonné la lutte armée pour permettre la recherche d’une solution politique. Il se trouve que le « bon », le plus fort, Espagne+France, continue sa répression aveugle. Il n’y a qu’à constater l’acharnement contre Aurore Martin et Daniel Derguy pour savoir d’où vient le mal.

Ne comptez pas sur la « bonne » Presse pour éclairer la situation : il faut du courage pour affronter la vérité et les puissants de ce monde et ça, ça ne s’achète pas en droguerie…


Messages

  • Difficile de comparer les situations du SUD et du NORD, et plaquer les deux réalités politiques l’une sur l’autre.
    Au NORD : La revendication d’autonomie dans l’ état républicain français peut être menée à bien par le Peuple basque et ses représentants élus au suffrage universel.
    Or qu’en est-il aujourd’hui dans une région conservatrice qui vote en majorité à droite et qui entende rester partie intégrante du département des Pyrénées Atlantiques dans la République française ?
    Au SUD : région autonome en 1934 sous la II ième République espagnole, intégré de force en 1939 dans l’Espagne franquiste, le Pays Basque Sud a continué à subir le même état de fait illégal et illégitime à savoir la passation de pouvoir de la dictature à "l’héritier" royal choisi par Franco... C’est la raison pour laquelle il est difficile de considérer ETA comme une organisation terroriste.
    Je ne reviendrai pas sur la complicité de la bourgeoisie basque et consorts (PNV) dans la signature du Pacte de la Moncloa en 1975 (je crois) qui effaça provisoirement l’ardoise de la Dictature franquiste dans les mémoires défaillantes.
    Aujourd’hui, en Espagne, les Basques ne sont plus seuls à résister : des milliers de jeunes exigent la vérité sur le génocide subi par les Républicains et leurs familles qui n’ont pu échapper aux hordes franquistes aidées par Mussolini et Hitler.
    L’Espagne républicaine abandonnés principalement par les "élites" françaises qui détruisirent le Front Populaire pour finalement livrer notre République à nous, à l’Allemagne nazie.
    En ce qui concerne la Navarre, toutefois, de nombreux Navarrais "de souche" se sentent plus proches de l’Aragon.

    • le Pacte de la Moncloa date de 1977

      Pactos de la Moncloa

      les franquistes sont restés au pouvoir, avec la complicité de toute la classe politique et syndicale, pour résoudre.... une crise économique...

      Les signataires ont été Adolfo Suarez , au nom du gouvernement, Leopoldo Calvo-Sotelo (pour UCD ), Felipe Gonzalez (le Parti socialiste ouvrier espagnol ), Santiago Carrillo (par le Parti communiste d’Espagne ), Enrique Tierno Galván (le Parti socialiste Populaire ), Josep Maria Triginer (le Parti socialiste de Catalogne ), Joan Reventós (pour Convergence socialiste de Catalogne ), Juan Ajuriaguerra (le Parti Nationaliste Basque ) et Miquel Roca (pour Convergence et Union ). Manuel Fraga (pour l’Alliance populaire ) n’a pas signé l’accord politique, mais économique

      Honte au PCE, à l’UGT, aux CCOO qui collaborent avec les fascistes !

    • Decidemment un peud’anti PC , pourtoi, c’estla compensation de lapluie, c’est ton soleil...permanent !!

       :)

      Ceci dit, je trouve ces habituels articles qui se veulent porteurs de l’identité basque , comme une répétition depuis des décennies de tous les lieux communs bobos ’régionalistes" qui confondent St jean de Luz et la Moncada !

      Qui "entrent en érection dès qu’un pseudo guerillero , hors du champ dela lutte des classes, les fait rêver...

      Justeun truc pour ce soir, car jereviendrai faire c..ier les pseudo indépendantistes de s départements du Sud dela France

      C’est la raison pour laquelle il est difficile de considérer ETA comme une organisation terroriste.

      Il doit avoir beaucoup de contacts avec la gauche radicale basque, celui qui ose écrire cela !

      Tout mélanger, oser assimiler l’ETA antifranquiste qui fait sauter cette ordure de Manzana ou Carrero blanco...et les quatre canailles qui continuent de se prétendre représentants du peuple d’Euzkadi en flinguant des élus de droite ou de gauche, voire en ayant lâchement assassiné un copain syndicaliste, faut être gonflé !

      C’est aussi con que de prétendre qu’Action directe a été une orga révolutionnaire !

      Je dis cela en étant, contrairement à certains "soutiens" du clavier,à la désespérance, .., engagé dans tout ce qui a été ,est et sera la lutte contre l’appareil répressif , français ou espagnol.

      Ce type d’affirmation pro-ETA..est pain béni de tout ce qui en Espagne entend museler les libertés, remettre en causes les statuts d’autonomie !
      Quand j’aurai 5mn je passerai calmement expliquer pourquoi, hormis lefait qu’il ya exploitation capitaliste à Donostia comme à Bayonne..RIEN du tout, surle FOND de la Ldc, ne permet , selon moi, de parler d’une Euzkadi du Nord et du SUD en termes géopolitiques avec une analyse aussi peu en rapport avec l’Histoire et la réalité..

      A.C

    • Le terrorisme, parlons-en, je suis contre : l’attentat fasciste de la gare de Bologne, attribués aux anarchistes dans "les années de plomb" en Italie, celui de la gare d’Antiocha à Madrid, attribué à ETA puis aux "islamistes" , sans parler de l’action criminelle du GAL (policiers espagnols et truands français) téléguidée par les gouvernements espagnol et Français, autant d’actions visant à effrayer les populations par des crimes de masse, comme le massacre perpétré en Norvège.
      Il m’a toujours été difficile de confondre l’action de ETA (avec laquelle pourtant, j’ai rarement été en accord) avec celle d’ une organisation terroriste dans un pays qui n’a toujours pas réglé ses comptes avec la dictature dont les cadres et exécutants sont restés en place et ont continué à "travailler" dans tous les secteurs, comme les forces répressives, en particulier au Pays Basque
      75 ans après on n’a toujours pas jugé un seul criminel franquiste en Espagne, ni un seul tortionnaire comme on l’a vu au Chili, en Argentine ou ailleurs avec des anciens dictateurs et leurs complices en uniforme qui n’ont fait qu’imiter leurs "grands frères" d’Espagne : meurtres, enlèvements, exécutions de masse et clandestines... rapts d’enfants...
      Comment peut-on juger "depuis nos claviers" la seule action de ETA sans parler d’un contexte qui je le répète n’a rien à voir avec nos revendications régionalistes en France.
      Voyez comme le juge Garzon SEUL, pourtant vilipendé par les indépendantistes Basques, a dû cesser ses recherches criminelles concernant les crimes Franquistes et a été destitué par la "démocratie espagnole" qui est un royaume avec un souverain installé par Franco, qui a plus de pouvoirs que n’en avait De Gaulle.
      Il est vrai que le mandat d’arrêt européen doit être aboli, mais cela concerne en premier lieu ceux qui ont voté pour l’Europe de Maastricht au nom du "respect et du développement des langues régionales, étape certainement jugée nécessaire dans le cadre d’une Europe fédéraliste qui ferait exploser les nations non ethniques ..."

      Je le répète, je ne peux que me méfier de l’utilisation du concept de "terrorisme" utilisé de manière sélective et opaque, par nos gouvernements "démocratiques occidentaux" et par la création de services de police et de justice spéciales que cela implique...
      Ceci n’était que quelques réflexions débiles en effet.

    • Autre chose, sous Franco "on" organisait des concerts monstres à Donostia avec des vedettes de la pop internationale. A l’entrée de ces concerts, des policiers en civil distribuaient généreusement de l’héroïne à la jeunesse basque ; cela valait certainement mieux de voir des corps étalés dans la rue que des jeunes excités en manif.
      Comment qualifier cela ?
      Comment qualifier l’assassinat par "erreur" (il portait le même nom que la cible souhaitée des assassins) d’un camarade communiste d’Hendaye par le GAL commandités par le PSOE au pouvoir en Espagne ? Comment et par qui ils ont été renseignés ?
      Tout ce que je cite c’est de mémoire : quant à moi je suis un bobo à 1100 euros par mois.

    • Lutte armée, terrorisme :

      Au pays basque -que je connais - en Catalogne que je connais mieux, des mouvements ont effectivement choisi des formes de lutte , parfois discutables, mais qui étaient une réponse à la dictature.

      Dans ce cas là, parler de "terrorisme" était le propre du langage de ceux qui ont toujours considérés le Résistant français, l’algérien du FLN, comme "terroristes" alors que c’est le Terrorisme d’Etat qu’ils combattaient au péril de leur vie ;

      Depuis 1977-et quoi qu’on pense de la pseudo "transition démocratique" qui a permis à la bourgeoisie de recycler ses déchets car le Capitalisme avait besoin d’une relève du franquisme intégrant tout l’appareil économico-politique nécessaire à sa mutation...la lutte armée et , ses CRIMES-qui n’ont pas été que des bavures- ne sauraient, pourl’immense majorité du peuple basque , y compris ceux qui militent pour une reconnaissance d’un ETAT indépendant, être en quoi que ce soit, une résistance avec soutien populaire, usant de moyens imposés pa rl’adversaire !

      Qu’on se le raconte dans quelques bars de Donostia, , je lesais, mais qu’on le fasse croire ici, c’est autre chose !

      J’’ajoute que justifier un tant soi peu les méthodes de violence "gratuite" de ce groupuscule actuel , en rappelant les crimes du franquisme ou même ce qu’est encore hélas la violence policière ici ou là (qui n’est plus la génération de gurdias civiles revanchards desannées 80 !) ,ou dans les prisons, cela me parait, non pas"débile" mais, relevant d’une analyse très loin duMarxisme, et flattant le"nationalisme" , sous prétexte d’un juste combat à mener pour la défense d ela culture, de l’identité basque...

      Mais je pense que nousrisquons ne pas"nous" parler mais juxtaposer des opinions inconciliables.

      Ce qui serait sans intérêt.

      Il est vrai queje reste marqué par la façon dont, aussi bien de ce côté cides Pyrénées que"tras los montes", le combat que nous avons mené en 87-88 pour le petit J.PCazabonne -et que j’ai relatépar ailleurs- a fait l’objet de tentatives, ridicules pour certaines, de récupération "gauchiste" tant on se souciait davantage de faire connaitre son "orga" groupusculaire que d’éviter que JPC ne se tape les 6 ans de prison espagnole qu’il a subi..

      ref

      http://bellaciao.org/fr/spip.php?article117880

      L’écrivain espagnol Jorge Semprun est mort
      9 juin 2011 - 12h42 - Posté par Alain Chancogne - 86.**.82

       

      L’avenir du Communisme ne passe pas par une "balkanisation" del’etat espagnol capitaliste.

      Ceci dit, si j’étais basque, alors que j’ai appelé à l’abstention aux élections ..j’aurais exceptionnellement été du comité de soutien à la candidature d’Aurore Martin

      De même que ma condamnation politique depuis toujours des actes d’action Directe ne m’a pas empêché de relayer tous les appels visant à ce que cesse l’acharnement des autorités sur des condamnés , malades et victimes de la haine de classe.

      Alors qu’un apon pouvait lui, crever dans son lit.

      (Tuer connement un patron..étant davantage insupportable à la Justice..que d’envoyer avec son stylo préfectoral des centaines de Juifs en camps de la Mort.)

       Sur l’ETA on relira ce qu’écrivait Ramonet que personne n’accusera depro-franquisme !

      http://www.monde-diplomatique.fr/1997/08/RAMONET/8980

      Cinq millions. Ils étaient 5 millions, les manifestants, dans les rues des villes d’Espagne, le 14 juillet, pour exprimer leur colère contre l’assassinat d’un fils du peuple de vingt-neuf ans, Miguel Angel Blanco.

      Jamais, dans l’histoire tragique de ce pays, 5 millions de citoyens n’avaient ainsi manifesté pour des motifs politiques. Ni en 1931, lors de la proclamation de la Seconde République ; ni en 1978, à l’occasion de l’adoption de la Constitution démocratique ; ni en 1981, après l’échec du putsch du colonel Tejero.

      Pourquoi cette fois ? Parce que ce meurtre était le huit centième commis par l’organisation séparatiste basque ETA (« Pays basque et liberté ») et qu’il atteignait le point culminant d’un crescendo orchestré en trois temps et diffusé en direct par la télévision.

      Et il conclut avec ceci que je partage :

      Les revendications les plus radicales d’ETA - amnistie sans conditions, reconnaissance du droit à l’autodétermination, unité territoriale basque - ne sont nullement illégitimes ; le PNV, à sa manière, les formule également. Elles n’excusent pas pour autant l’inutile violence.

      Je ne pense pas qu’on serve la cause basque en opposant comme tu le fais les crimes fascistes du GAL et telle action de l ’ETA.

      Pas plus qu’un seul Slansky ne puisse être justifié par l’assassinat des Rosenberg.

      Je ne doute pas de ta sincérité.

      Et j’espère donc que tu ne douteras pas de la mienne si je m’excuse du ton que j’ai pu employer dans mon premier commentaire.

      C’était Bardet et son manichéisme anticoco quui m’avaitun brin énervé..

       :)

       Même si j’ai des raisons plus personnelles que lui d’avoir sur le Pacte de la Moncloa et Carillo un jugement politique beaucoup plus dur ...que la hargne qu’il professe.

      Actons que nous sommes en désaccord total

      Camarade "un VECINO",

      Cordialement

      A.C

    • salut Alain,

      où as-tu lu que je serais anti-coco ? dans quel article ou commentaire ?

      Tu es habitué à des analyses de temps en temps plus fines

      Je critique à l’occasion férocement le PCE et les révisionnistes capitulards qui se sont vautrés parmi les premiers dans l’euro communisme, mais encore ?

      Le PCE, par cette capitulation face aux fascistes et collaboration d’Etat pour installer une monarchie a failli, trahi, et je pèse mes mots

      Que je vilipende les ambitieux du strapontin, et alors ?

      Pas la peine de répondre, si ce n’est éventuellement en message privé...

      bellaciao n’est pas un foirum

    • Salut Patrice.,

      Tu réagis en terminant par

      Pas la peine de répondre, si ce n’est éventuellement en message privé...

      bellaciao n’est pas un foirum

      Pourquoi un échange animé , dans la mesure ou on n’utilise pas l’insulte, transformerait BC en "foirum".?

      D’autant plus..que je n’ai n’ai pas tes coordonnées privées !

      J’admets donc que j ai grossièrement traduit par "manichéisme anticoco".., voire dans mon premier commentaire par une pique pas trèsfine, ce que tu précises n’être qu’une condamnation des"capitulards"..

      Mes"origines" et ce qu’ont été pour X raisons mes actes militants sous le franquisme, font que , tout en étant sans pitié en ce qui concerne la "liquidation" carilliste...je trouve toujours irritant que l’on associe ainsi le PCEet les CCOO...-y compris dans l’immédiat post franquisme"- à tous ceux qui, en Espagne certes mais aussi parmi les démocrates français , n’ont pas assumé la Résistance au franquisme

      je retire donc ce qui dans mes commentaires te visait,

      Mais sur le fond et la forme deton papier, là je me sens en droit et devoir de combattre ton positionnement : je le fais donc dans le"post qui suis"

      A.C

    • Camarade A.C.,

      Une chose que je partage avec toi c’est que ETA n’a jamais été une organisation de lutte des classes.
      Cette organisation reflète l’ambiguïté de la cause basque et les différents courants qui l’ont dominée à différentes périodes n’ont jamais été à l’aise pour la définir sans effacer le caractère ethnique qu’elle porte depuis l’origine.
      Il y a donc eu plusieurs courants qui imprimèrent majoritairement et à des degrés divers (y compris se réclamant bizarrement de la "lutte des classes" ETA VI) une orientation progressiste avec un bémol de taille : ce sont les Basques de sang seuls avec "ceux de la diaspora" qui décident du sort de leur patrie.
      Un temps les "Espagnols" immigrés économiques (en majorité Andalous) en Pays Basque "avaient leur place dans la vie citoyenne de tous les jours" dixit certains textes de l’organisation, mais pas dans l’orientation générale de la "Nation basque."
      En ce qui me concerne, il m’est également impossible d’accepter qu’une organisation clandestine et armée, joue un rôle dirigeant en politique dans une vraie démocratie, ni même dans la monarchie espagnole actuelle, alors qu’existent des mouvements reprenant les revendications de cette organisation c’est la raison pour laquelle je doute de l’utilité actuelle de ETA qui n’a pas encore su comme l’IRA en Irlande "passer le relais à la société civile."
      Enfin, comme dans toute organisation clandestine l’infiltration des services secrets de l’ennemi, menace : on saura peut-être un jour quel a été le rôle des services secrets espagnols dans un affrontement perpétuel qui peut-être en se prolongeant "arrange" le Pouvoir central, comme on l’a vu dans la tentative de mettre sur le dos d’ETA l’attentat fasciste de la gare d’Antiocha qui "arrangeait Aznar".
      Pour moi, le terrorisme est avant tout une affaire d’état, destinée à noyer toute démocratie dans une dérive sécuritaire dans son seul intérêt ou celui d’une dictature.
      L’histoire de ETA ne répond pas à ce critère (Voir plus haut). Quant à Action Directe, dans un pays où se pratique le suffrage universel, celle du rapt et de l’assassinat ne favorisent pas la prise de conscience politique des masses : ces actes sont inqualifiables dans un tel contexte.
      Nous ne sommes pas si opposés, juste en désaccord en effet.

  • Salutacion a la resisténcia en EH !!
    Ici aussi nous luttons pour la décolonisation et le droit à l’autodétermination avec comme premier pas l’officialisation des langues minorisées dites regionales.

    Un salut fraternelle d’occitanie au frontiere de l’empire.

  • Ce qui ’a conduit à "mordre connement le trait" , Patrice, c’est ce passage qui m’est littéralement INSUPPORTABLE

    Le lecteur me permettra-t-il de faire un rapprochement avec les résistants de la France occupée ? Eux aussi étaient des terroristes ; une petite minorité dont le plus connu, un général exilé, a même été condamné à mort parce que son patriotisme ne correspondait pas à la volonté du pouvoir en place ; lui aussi légalement élu, qui plus est ! aussi légalement qu’Aznar, Zapatero ou Sarkozy de nos jours…

    Pourtant, il s’agissait bien d’un problème politique provoqué par l’envahissement d’un pays par un autre plus puissamment armé. Donc, les résistants étaient simplement des militants politiques qui, à un moment donné, utilisaient des méthodes violentes. En somme, comme les militants basques.

    Si ce passage n’était pas dans l’ensemble qui te fait parler de"RESISTANCE" qui continue, et donc objectivement de compréhension, voired ’excuses pour ce qui se passe depuis la fin de la dictature, je comprendrais..

    Mais là, NON.!

    Non, les types encagoulés qui flinguent , plastiquent et rackettent depuis la fin des années 70 ne sont pas comparables aux FTP.

    Aucune des méthodes de répression héritées du franquisme et souvent pratiqués par l’ex bras armé de la dictaturene saurait ni légitimer, ni excuser aucun des attentats qui ont hélas servi à l’appareil d’état madrilène à maintenir les provinces concernées sous la botte..du Capital

    Puisquej e pense que toi etmoi conaissons un peu l’Histoire ne laissons pas croire stp, que telle balle dans la nuque d’un policier municipal en 1979 ..c’était un peu comme l’autodéfense d’un Fabien au métro Barbès !

    L’ETA a eu se heures glorieuses
    (j’étais sur place le soir ou les guardias civiles faisaient la chasse aux passants qui jetaient une pomme en l’air quand Manzanas s’est fait dessouderr.) mais depuis des années, entre divergences et scissions elle a "globalement" deshonoré le peuple basque, dénaturé son combat émancipateur, servi hélas les pires réactionnaires !

    Ce n’est pas parce qu’on "tue" y compris en risquant sa vie ceux qu’on estime être ladversaires premiers.. qu’on est révolutionnaire.

    Le Sentier Lumineux et quelques commandos armés colombiens peuvent toujours citer Marx ouMao. : .ils ont du sang d’innocents, voire de miltants révolutionnaires sur les mains, ils sont des pantins que la Bourgeoisie agite pour assoir sa domination et briser les lutte de classe.

    Ceci dit , je m’autorise aussi un jugement de total désaccord avec ce que tu avances et que reprends "Vecino"

    En gros, et je m’en tiens donc à ta phrase :

    En fait, la revendication d’indépendance n’a jamais cessé ; elle est pourtant passée par bien des étapes différentes, en intensité et en virulence ; le niveau de dépendance et de soumission des différentes provinces aux deux Etats qui les colonisaient ont également eu une large influence sur leurs histoires particulières et sur la force de cette revendication.

    Les guerres carlistes et la guerre civile menée par Franco ont profondément marqué l’Histoire des 4 provinces « du Sud », Navarre, Gipuzkoa, Araba et Bizkaia. Jamais ces 4 n’ont accepté d’être intégrées à l’Etat espagnol…

    Les 3 provinces « du Nord », Labourd, basse-Navarre et Soule ont connu une assimilation lente et bien plus sournoiseà partir de la Révolution française.

    (souligné par moi.AC)

    Ce qui , selon moi, différencie ô combien le Pays basque"espagnol" et nosdépartements, comme d’ailleurs Barcelone et Perpignan, c’est ce que le cadre dit"national" a représenté dans l’histoire des deux pays.

    Pour faire court, l’Espagne a été centralisatrice, avec mise au pas par la force des identités régionales

    Ce sont des périodes démocratiques qui ont assuré des autonomies que l’Etat oppresseur de Madrid a violées

    En France, c’est justement parce que la REVOLUTION est émancipatrice que les mouvements dits"indépendantistes"n’ont de l’écho que dans certains cercles de la bourgeoisie souvent la plus réactionnaire..

    c’est encore aujourd’hui le cas en Bretagne, ou les héritiers des chouans constituent le "gros" de telle ou telle faction de Rennes.

    Même chose en Languedoc même si tel copain sur BC vient salueren occitan les luttes de"libération nationale".., il sait bien que 98 pour cent de ses "compatriotes" se tamponnent le coquillard de sa revendication !
     :)

    C’est cette différence qui explique aussi l’engouement majoritaire en Espagne durant des années (sous Franco et après) pour cette"Europe" faisant figure de miroir pour alouettes de liberté !
    C’est pour cela que le OUI espagnol au TCE a pu être voté y compris avec des Commissions ouvrières appliquant les directives de la CES...

    Quand la notion de NATION -malgré tout ce que cela charrie de négatif- ne constitue pas un repère d’émancipation alors oui, le "nacionalista" est franquiste et le caudillo peut oser le mot d’ordre"UNE, GRANDE y ..LIBRE"

    En France (et que sursautent , excédés, quelques uns de mes amis n’y change rien) la Fête de la Nation du 14 juillet 1790 est inscrite dans une histoire qui n’a rien à voir avec celle de nos frères des peuples d’Espagne.

    En ce sens, que ce soit un Banquier "catalaniste" qui ait été le Premier président de la Generalitat de Catalunya.., après le franquisme et le retour au"Statut"...sur des terre qui furent berceau de l’anarchie et ou communistes du PCE et POUM trotskysant avaient une influence indéniable, voilà qui en dit long, selon moi sur ce que peut alimenter le courant"indépendantiste" quand la lutte des classes n’est plus considérée comme moteur de l’histoire.

    Ne te visant pas, j redis que trouve assez "original" que des"communistes" qui fort justement reviennent sur le besoin de dépasser la notion d’ ETAT pour oeuvrer à son dépérissement, aient pour des mouvements basques, corses ou occitans les yeux énamourés de Chimène..!

     :).

    Tout ceci dit, et sachant que nous assumons le désaccord de fond, je réaffirme mon soutien inconditionnel Aurore et ses camaros, , et je plaide bien entendu pour une amnistie générale et l’arrêt de toute forme de répression aussi bien au Pays Basque espagnol..que dans les Pyrénées Atlantiques...

    Pour le débat démocratique sous contrôe populaire , de tout ce qui est autodétermination et respect de l’identité spécifique e telle ou telle portion de Territoire(s) partout dans le monde. , ceci en lien avec la visée universelle de communisme

    Cordialement

    A.C

  • PATRICE , autant je comprends que tu puisses rappeler le rôle héroîque tenu par les militants indépendantistes basques qui ont été les seuls avec les militants du PCE à resister politiquement et physiquement au franquisme autant je ne comprends pas les louanges que tu tresses à l ETA post- franquiste en la comparant notamment à la résistance française ...

    L ’ ETA a depuis des décennies un comportement mafieux ( l’impôt révolutionnaire) et criminel , commettant des attentats aveugles contre des vitimes innocentes si bien qu’elle s’est coupée du soutien populaire y compris parmi les partisans de l’indépendance , ainsi le nouveau parti indépendentiste BILDU , qui a fait un bon score aux récentes élections municipales et régionales , et la très grande majorité des prisonniers politiques de l ETA , viennent demander la fin des attentats , de la lutte armée et la dissolution de l ETA ...

    le peuple basque a le droit de revendiquer davantage de démocratie et de respect de la part du pouvoir central , il a également le droit de demander le droit de décider de son statut ( autonomie élargie ou indépendance) mais il n ’a rien de positif à attendre de L ETA qui s ’est elle -même à tout jamais disqualifiée