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Des opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes délogés d’arbres par le GIPN

Publie le samedi 3 septembre 2011 par Open-Publishing
3 commentaires

Opération coup-de-poing de douze militants anti-aéroport, vendredi matin, dans les arbres d’un square, à Nantes. Ils ont été délogés par le GIPN dans la soirée.
11 h. Douze opposants à l’aéroport Notre-Dame-des-Landes s’installent dans les arbres du square Élisa-Mercoeur, en plein centre de Nantes. Ils sont équipés de cordes et grimpent le plus haut possible, à une vingtaine de mètres parfois. Ils ont emporté avec eux provisions, bouteilles d’eau, matelas, sacs de couchage... Ils crient « Non à l’aéroport ». Des banderoles sont déployées : « Vinci hors de nos vies », « Contre la réalité bétonnée, semons la résistance contre l’aéroport »... Ce square est situé en face du chantier du carré Feydeau, dont Vinci est le maître d’ouvrage.

11 h 30. Un dispositif policier est mis en place. Des militants se regroupent au pied des arbres pour soutenir leurs amis. Les policiers effectuent des contrôles d’identité, auxquels certains refusent de se soumettre. Un militant est placé en garde à vue pour rébellion.

14 h. Le square est maintenant quadrillé par des effectifs de police en tenue et du service d’ordre. D’autres interpellations ont lieu, soit pour refus de contrôle d’identité, soit pour s’être opposé aux forces de l’ordre. Les militants, dans les arbres, crient toujours « ni avion, ni expulsion », au milieu des familles entières, promeneurs, curieux qui traversent le square. Les automobilistes, nombreux sur cet axe très emprunté, ont les yeux rivés sur la cime des arbres.

19 h 15. Le GIPN de Rennes intervient à la demande du ministère de l’Intérieur. L’expulsion est motivée par un « risque de trouble à l’ordre public et mise en danger des personnes ». Des effectifs de la compagnie départementale d’intervention se déploient tout autour du square. Des CRS bouclent le périmètre. La circulation sur le cours du Commandant-d’Estienne d’Orves est interrompue. D’autres militants rejoignent l’attroupement qui s’est formé aux abords du square. Les pompiers mettent leur grande échelle à disposition du GIPN.

19 h 50. Une première opposante est délogée par le GIPN. Il faut près d’une demi-heure aux policiers expérimentés pour la faire descendre en rappel, l’intervention étant périlleuse. Après avoir protesté, elle n’oppose pas de résistance. Il n’en est pas de même pour les autres. Un militant reçoit un coup de taser pour avoir tenté d’échapper aux policiers. Coup de chaud parmi les militants, regroupés en bas derrière le cordon de CRS. Ils s’emportent. Et reçoivent aussitôt du gaz lacrymo. Des hommes sont embarqués. Au même moment, une collision entre une voiture et un tram ajoute à la confusion générale.

22 h. Les derniers opposants sont descendus des arbres. Le calme revient progressivement. Ils sont conduits à l’hôtel de police pour vérification de leur identité. Ceux qui se sont rebellés sont placés en garde à vue, les autres sont libérés. Quoi qu’il en soit, ils ont atteint leur objectif : faire parler d’eux, au prix d’une mobilisation intense des forces de sécurité.

http://www.nantes.maville.com/actu/actudet_-Les-anti-aeroport-dans-les-arbres-pour-etre-vus_dep-1977804_actu.Htm

Messages

  • Les 3 personnes interpellées le matin ont toutes été relachées : elles sont accusées de rébellion ou complicité de rébellion, et seront convoquées au tribunal courant mai 2012.

    Suite à la charge par les CRS des personnes en soutien au sol, vers 21h, 2 personnes ont été interpellées, après s’être fait sévèrement tabasser. À 13h30 ce 3 septembre, l’une d’entre elle a été relachée et également accusée de rebellion ; l’autre est actuellement toujours en garde à vue.

    Vers 22h, les dernier-e-s occupant-e-s des arbres du parc Elisa Mercœur se sont finalement fait délogé-e-s par le GIPN, à grand renfort de nacelles et de coups de Tazer. Elles ont ensuite été immédiatement embarquées au poste et rapidement relachées, exceptée une personne - ’tazée’ à plusieurs reprise dans son arbre perchée - encore en garde à vue, au moment où nous écrivons ces lignes.

    La répression de cette action d’occupation qui se voulait être un moment de dialogues et de rencontres avec la population nantaise, démontre - une fois de plus - la volonté des pouvoirs publics de museler, criminaliser, diviser et affaiblir l’oppostion au projet d’aéroport. Sous ses airs démocratiques, le projet d’aéroport avance à grands coups de tonfa : comme toujours, la répression s’abat sur tout-e-s celleux qui refusent leur monde, qu’il s’agisse d’oppositions à des projets d’aménagement ou encore par leur participation à des mouvements de résistances.

    Récemment, Jacques Auxiette implorait la préfécture de "passer au karsher" les occupant-e-s de la ZAD : sans aucun complexe, il appelle à la répression du mouvement d’opposition. Les évenements du 2 septembre montre que la préfecture a bien recu le message. Nous en prenons bonne note ! La lutte contre l’aéroport et son monde continue, et nous ne nous laisserons pas abattre par leur pratiques démocratiques !

  • l’article ci-dessus de Nantes maville ouest france du 3 09/2011 dont l’extrait cité "coup de chaud parmi les militants, regroupés en bas derrière un le cordon de CRS . Ils s’emportent . Et reçoivent aussitôt du lacrymo . des hommes sont embarqués ."
    Il faudrait préçiser que les fourgonnettes s’étaient regroupées pour préparer une intervention sur les personnes présentes . coup de tension. pour sûr, un gros malabar en uniforme intervient finement en uppercut direct sur un militant, les autres allant à son aide et demander d’arrêter de le taper se sont fait gazez . les enfants présents de même .
    Tout cet armada grande échelle , gipn, je ne sais combien de crs pour une trentaine de personnes pacifiques . cela rime à quoi ?
    à voir les photos sur

    http://blogs.arte.tv/Au_pied_du_mur