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Un cocktail Molotov dans la nuit

par Mathias Reymond, Acrimed

Publie le samedi 5 novembre 2011 par Mathias Reymond, Acrimed - Open-Publishing
3 commentaires

Solidarité avec Charlie Hebdo… Mais nul doute que l’hebdomadaire satirique effectuera le même rapprochement que nous.

Un bâtiment en feu. Des flammes qui s’échappent des fenêtres. Des badauds qui s’arrêtent sur le trottoir. Des sirènes qui retentissent. Des pompiers qui éteignent l’incendie. Des cris, des pleurs qui s’envolent dans la nuit. La démocratie est en danger.

Dans la nuit du 24 octobre 2011, un cocktail molotov embrasait un squat du 163, rue des Pyrénées (Paris XXe). Une quarantaine de familles roms, victimes de l’attentat, y perdaient toutes leurs maigres biens. L’un des habitants y perdait même la vie. La plupart des médias ont fait leur choix : celui du silence et de l’ignorance. Personne n’a alors déclaré que la démocratie était en danger…

Dans la nuit du 1er novembre 2011, un cocktail Molotov mettait le feu aux locaux d’un hebdomadaire satirique à Paris. La démocratie est-elle vraiment en danger ? Une quarantaine d’ordinateurs, victimes de l’attentat, y perdaient leurs disques durs. La plupart des médias ont fait leur choix : celui du vacarme et de la confraternité.

Et Nicolas Demorand, directeur de Libération, a fait le sien : « Les équipes de Charlie Hebdo sont les bienvenues à Libé le temps qu’elles retrouvent des locaux et des ordinateurs. On se serrera. »

Il n’a pas dit : « Les familles de Roms sont les bienvenues à Libé le temps qu’elles retrouvent des logements. On se serrera. »

Ce n’est pas comparable ? Peut-être… mais c’est suggestif.

Mathias Reymond (d’après une idée de Mat Colloghan)

http://www.acrimed.org/article3708.html

Messages

  • mais qui la effectivement lancé ? j’attends de voir les vidéo de l’équipe sarko le F.....
    Mais que dire de la librairie etc : attaquée par la LDG
    Alain 04

  • Ne serait-il pas temps de poser la bonne question à propos de Charlie ?
    A savoir, son cas relève-t-il vraiment de la liberté d’expression ou plutôt de la Propagandastaffel ?
    Parce que dans la seconde hypothèse, il faut savoir que les humanistes de l’OTAN, de Belgrade à TRipoli, ont toujours considéré comme cibles militaires légitime, les sites abritant des organes d’informations locaux. Et de transformer en steaks-grillés tous ceux qui se trouvaient à l’intérieur.
    Mais c’est vrai que j’ai abandonné Charlie depuis 4 ou 5 ans quand y faisaient rage les éructations atlantistes des Val, Fourest, Venner, Biard, Cabu ...Je n’ai pas pour autant beaucoup plus d’admiration pour les Charb, Maris, Cavanna qui ont toujours fermé leurs gueules devant les dérives des précédents.

  • Communiqué de la Fédération anarchiste

    ILS INTIMIDENT, ILS INCENDIENT, NE LES LAISSONS PLUS FAIRE !

    Plus les violences du capitalisme se font précises, et plus la chasse aux prétendus responsables de la crise prend le visage de l’intolérance et du fascisme : on en veut pour preuve trois faits d’actualité.

    Le premier n’a pas fait la une des média, et pourtant l’incendie à l’aide de cocktails Molotov de la Maison des Rroms, le 24 octobre, 163 rue des Pyrénées à Paris, a causé la mort de Ion Salagean, qui n’avait commis d’autre crime que de fuir la misère et le racisme dont souffrent les Rroms.

    Le deuxième est la mobilisation de la mouvance catholique (Civitas) pour qui la proximité de l’extrême-droite tombe sous le sens, contre la pièce de Romeo Castellucci, "Sur le concept du visage du fils de Dieu", taxée de "christianophobe", terme calqué sur celui d’"islamophobe", vocable forgé par les Frères Mususulmans, pour faire passer pour opprimés ceux dont le but n’est autre que de contrôler chaque instant de la vie humaine, dans le carcan du rite religieux.

    Il est à noter que, lorsqu’il s’agit de pratiquer l’intolérance et de détruire la liberté de création artistique, les religions concurrentes s’entendent comme larrons en foire pour crier au blasphème, puisqu’aux côtés de la soutane, on a pu voir barbus et femmes intégralement voilées.

    Le troisième est l’incendie à l’aide de cocktails Molotov de la rédaction de Charlie Hebdo au moment même où il se "baptisait" provisoirement "Charia Hebdo" et prenait un individu, qu’on n’est pas censé pouvoir représenter, comme rédacteur en chef.

    Pour la Fédération anarchiste, ces récents événements montrent que les violences fasciste et religieuse prospèrent sur le terreau de l’exploitation capitaliste, et qu’on ne peut espérer les voir disparaître sans s’attaquer aux racines du problème. Tant qu’un modèle économique inégalitaire sera protégé par un modèle politique étatique et délégataire, les solidarités de classe, celles qui transcendent les frontières, et les libertés individuelles, y compris, et surtout, celle de blasphémer, seront menacées par les religions, fanatiques par définition, et par le fascisme.