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Madeleine Rebérioux nous a quittés

Publie le mercredi 9 février 2005 par Open-Publishing
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de Al Faraby

Spécialiste du socialisme français de la fin du XIXe siècle, notamment de Jean Jaurès, elle fut présidente de la Ligue des droits de l’homme et promue officier de la Légion d’honneur.

L’historienne Madeleine Rebérioux est morte, lundi 7 février, à l’âge de 84 ans, a-t-on appris auprès de ses proches. Cette universitaire était surtout connue dans les milieux associatifs et politiques.

Née le 8 septembre 1920 à Chambéry, en Savoie, Madeleine Rebérioux est une ancienne élève de l’Ecole normale supérieure de Sèvres, agrégée d’histoire et de géographie. OAS_AD(’Middle’) ; Après une thèse intitulée Jaurès, la SFIO et la société française au tournant du siècle, elle devient docteur d’Etat en sciences humaines.

Professeur de lycée de 1945 à 1961, elle est assistante puis maître-assistante à La Sorbonne, de 1962 à 1969. Après les événements de Mai 68, Madeleine Rebérioux est à l’origine de la création de l’université Paris VIII - Vincennes - devenue l’université de Saint-Denis -, où les non-bacheliers étaient admis à faire des études supérieures. Dix ans plus tard, elle est chargée de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales.

Parallèlement à sa carrière universitaire, Madeleine Rebérioux, qui fut membre du Parti communiste avant d’en être exclue en 1969, se distingue par ses engagements anti-colonialistes. C’est à ce titre qu’elle devient secrétaire du Comité Audin pendant la guerre d’Algérie et qu’elle dénonce vigoureusement la torture. Au lendemain de la guerre, en 1962, elle entre au comité central de la Ligue des droits de l’homme, dont elle devient ensuite vice-présidente, puis présidente.

De 1965 à 1969, elle est également responsable du collectif intersyndical universitaire contre la guerre du Vietnam, puis du Front solidarité Indochine, de 1971 à 1975. Parallèlement, elle est directrice de la revue Le Mouvement social, de 1971 à 1982, et publie notamment L’Extrême droite en questions en 1991, et Jaurès en 1994. Elle occupe également le poste de vice-présidente du Musée d’Orsay, de 1981 à 1987.

Officier de la Légion d’honneur, veuve et mère de quatre enfants, elle était présidente de la Société d’études jaurésiennes depuis 1981, et responsable au CNRS du groupe de recherches coordonnées.

Madeleine était une amie, une sympathisante. Nous correspondions très régulièrement.

Ses critiques, remarques, conseils et encouragements me manqueront.

Avec elle, j’ai appris à approfondir la notion des droits des hommes... et des peuples.

Sa disparition crée un vide.


7 février 2005 - Hommage

La LDH rend hommage à Madeleine Rebérioux

Communiqué de la LDH

La Ligue des droits de l’Homme a la profonde douleur d’annoncer le décès, aujourd’hui, de Madeleine Rebérioux qui était sa présidente d’honneur.

Madeleine Rebérioux a été de tous les combats pour la dignité des hommes : de la seconde guerre mondiale à la guerre d’Algérie, Madeleine Rebérioux a inscrit sa vie dans une lutte permanente pour la liberté et l’égalité de l’Humanité. Historienne de la troisième République, spécialiste incontestée de Jean Jaurès et du mouvement ouvrier, elle a apporté à la Ligue des droits de l’Homme une sensibilité à l’égard des questions sociales.

La Ligue des droits de l’Homme et tous ses militants partagent la peine de sa famille et s’associent à son deuil.

La Ligue des droits de l’Homme lui rendra hommage dans les jours qui viennent.

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