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Mme Parisot est partie en guerre

par Gérard Filoche

Publie le jeudi 19 janvier 2012 par Gérard Filoche - Open-Publishing
9 commentaires

Mme Parisot est partie en guerre sous prétexte de perte de AAA
pour obtenir le maximum avec Sarkozy contre les salariés

Le Medef avec tous ses économistes néolibéraux bornés, Institut Montaigne, Fondation Concorde, Ethic, les UMP, Fillon, Chatel, Lellouche sont sur le pied de guerre. Rexocode/Medef a même tenté d’intoxiquer en prétendant, quitte à se faire sévèrement démentir par tous les instituts sérieux, qu’on ne travaillait pas assez et qu’on gagnait trop par rapport à l’Allemagne. (Alors que c’est le contraire, nous travaillons plus et gagnons moins). Ils passent dans tous les médias pour exploiter l’opportunité : la perte du triple AAA exigerait des mesures rapides, décisives, rudes contre le code du travail. Selon eux, il ne faut pas minimiser mais dramatiser. Et imposer le maximum au “sommet pour l’emploi”. Qu’importe ce qu’il adviendra ensuite en terme de récession, de misère et de chômage. Ils sont “remontés” hargneux, avides et veulent en profiter tout de suite, à fond, pour tout casser de ce qui reste de nos droits.

La batterie des attaques envisagées est spectaculaire :

 Remise en cause des 35 h, soit par suppression de la durée légale, soit par les 37 h avec baisse des salaires par suppression des majorations des heures supplémentaires
 Suppression de la 5° semaine de congés payés
 Suppression du Smic universel remplacé, comme la durée légale, par un Smic négocié par branche
 Développement forcé et généralisé du chômage partiel par seule décision patronale avec salaires abaissés à 60 %, 75 %, sans qu’aucun salarié ne puisse refuser en se réclamant de son contrat de travail.
 Prédominance des contrats imposés au niveau de l’entreprise sur la loi, avec possibilité de baisses de salaires, de baisses d’horaires, au gré de l’employeur
 Remise en cause du CDI avec ces CDD de trente mois, systématisation des ruptures individuelles non motivées,
 Casse du statut de la fonction publique en précarisant l’ensemble des fonctionnaires (qui subissent déjà un jour de carence et 0,27 % de salaire mensuel en moins)
 L’abaissement massif des salaires bruts en transférant les cotisations sociales payées par les patrons en TVA (dite sociale) payée par les salariés.
 Permettre que tous les apprentis (600 000) puissent travailler de nuit et de dimanche (Villepin avait ouvert l’apprentissage aux enfants de 14 ans et le travail de nuit et du dimanche qu’à partir de 15 ans seulement)
 Totale déréglementation du travail du dimanche, fin du principe de repos dominical.
 Multiplier et vite les « contrats aidés » exonérés de cotisations sociales (sur les 340.000 contrats du secteur non-marchand (CUI-CAE) inscrits au budget, 225.000 devront être conclus au premier semestre).
 Accélération de l’application du recul des départs en retraite et de la baisse du niveau des pensions. Mise à l’écart de toute réglementation sur la pénibilité. Fin de toute dispense de rechercher d’emploi pour les seniors.
 Réduction du droit de grève dans les transports aériens et élargissement des services minimums imposés

Ça vous paraît énorme ? Pourtant lisez, ça fait florès partout.

Tout cela vient d’être mis sur la table de tous les cotés par le Medef.

Cyniquement, comme toujours, ils demandent plus pour obtenir le plus possible. Mais ils sont en guerre. Ils osent : ils terrorisent la gauche si elle ose défendre les 35 h, les 32 h, le Smic à 1700 euros, la retraite à 60 ans sans décote, ou le salaire maxima à pas plus de 20 Smic, mais, eux, ils sont sans foi ni loi : la crise qu’ils ont suscitée entièrement par leur rapacité, par leur dictature financière en perdition, ils comptent bien l’exploiter au maximum pour nous « saigner » comme des animaux à l’abattoir. Ont-ils peur de perdre le 6 mai ? Et comme des occupants pillards qui se retirent, emportent-ils le maximum de butin avant ?

Comme le dit avec grande simplicité, Laurence Parisot, « tout cela est urgent, il faut simplement que les parlementaires de l’UMP fassent bouger les paramètres ».

Elle veut le faire maintenant, avant l’élection présidentielle et avec le Medef, elle fait le forcing sur Sarkozy (considèrent-elle que son élection est perdue ?) pour qu’il en fasse le maximum avant de partir. François Fillon est dans le coup (croit-il lui aussi que c’est foutu pour Sarkozy et prépare t il le coup suivant ?) et a appelé le 10 janvier à une “réforme législative pour permettre la conclusion de ces accords”. Le Pen et Bayrou défendent la même chose, Le Pen propose 70 milliards de rigueur, Bayrou veut 100 milliards de rigueur, et ces deux-là sont favorables à ces mesures réclamées par le Medef sous prétexte de “flexibiliser le code du travail” comme s’il ne l’était pas déjà trop depuis 10 ans). Le Pen rajoute qu’il faut écraser les droits syndicaux et le droit de grève pour être sûre que ça passera. Ces gens-là sont tous, de façon sinistre, pour que « le contrat l’emporte que la loi », mais sont prêts à se servir de la loi pour permettre de casser les contrats, faire baisser les salaires, d’augmenter encore plus la précarité ! D’une autre façon, ils veulent tous nous traiter comme sont traités actuellement les Grecs, les Italiens, les Portugais, les Espagnols.

Et AAAttention ils gagneront s’il n’y a pas une gauche à la hauteur en face, s’il n’y a pas un front syndical, s’il n’y a pas la volonté d’unité de toute la gauche. La seule façon : résister, alerter le peuple car les médias sont dominés par Bouygues, Lagardère, Pinault, Dassault, Arnaud, Rothschild, et tout cela est masqué, étouffé, dénaturé.

http://www.filoche.net/2012/01/17/mme-parisot-est-partie-en-guerre-sous-pretexte-de-perte-de-aaa-pour-obtenir-le-maximum-avec-sarkozy-contre-les-salaries/

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