Accueil > Poretta paralysé par une grève surprise des salariés d’Air France

Poretta paralysé par une grève surprise des salariés d’Air France

par Bastia

Publie le jeudi 9 février 2012 par Bastia - Open-Publishing

Les personnels de la compagnie aérienne ont entamé leur mouvement mercredi aux alentours de midi Ils protestent contre la volonté d’Air France de sous traiter tous les vols d’Air Corsica sur Bastia et Ajaccio

A l’approche du jugement de la chambre sociale de la cour d’appel de Bastia, le 14 février prochain, dans le conflit qui oppose, depuis plus de 100 jours, Air France aux 45 jeunes CDD, il fallait s’attendre à ce que la tension monte d’un cran du côté de Poretta. Et c’est hier aux alentours de midi que le tarmac de l’aéroport a été paralysé par une grève surprise des personnels au sol de la compagnie nationale.

Si tous les vols du matin ont pu être effectués normalement, l’avion qui arrivait de Paris a été bloqué lorsque les employés d’Air France ont décidé de stopper le travail de manière totalement imprévue. Ces derniers entendent protester contre la décision, confirmée, de la compagnie de donner en sous-traitance tous les vols des ATR d’Air Corsica et de mettre en place de manière plus générale ce type de fonctionnement sur tous les vols assurés par Air France en Corse.

Tous les vols annulés

C’est cette dernière question soumise au comité d’entreprise d’Air France, qui se tiendra les 13 et 14 février prochains, qui a mis le feu aux poudres. Tous les vols au départ de Poretta ont, du coup, été annulés et seul l’avion en provenance de Marseille qui devait se poser à 17 h 30 sur Bastia a été dérouté sur Calvi. Près de 300 passagers ont ainsi été cloués au sol.

Pour Albert Malausse, délégué CGT d’Air France, « la confirmation de l’arrêt de la maintenance des coques des ATR d’Air Corsica et la présence dans les sujets du prochain CE de la mise en place d’une sous-traitance globale en Corse prouvent bien que la compagnie veut se désengager de la Corse. C’est pour cette raison que nous sommes rentrés en bagarre. Nous défendons nos emplois. On ne peut pas d’un côté nous demander d’être plus productif et de l’autre nous supprimer plus d’un tiers de nos activités au sol. »Le délégué syndical pointe d’ailleurs du doigt une défaillance dans la logique économique d’Air France. « On nous parle de réaliser des économies au niveau national. Mais en Corse la compagnie est prête à débourser 900 000 euros pour faire assurer la sous-traitance. Alors que l’embauche de ces 17 jeunes ne lui coûterait que 317 000 euros chargés. Elle réaliserait ainsi une économie de près de 600 000 euros. On voit très bien que la position défendue est totalement absurde. En gardant le personnel en place, Air France gagnerait de l’argent, mais on comprend très bien qu’ils veulent supprimer 75 postes à Bastia et autant à Ajaccio. En se comportant de la sorte, ils vont mettre Air Corsica dans l’embarras. Et les passagers en cas de problème n’auront plus le même service au sol. »

De son côté, Air Corsica, qui a été elle aussi prise au dépourvu, a tenu à rappeler par la voix de son directeur commercial adjoint Jean-Baptiste Martini, « qu’elle n’était en rien fautive dans cette affaire et qu’Air Corsica a tout fait pour informer les passagers des désagréments occasionnés par cette grève. Et que tout a été mis en place pour assurer, dans la mesure du possible, les vols des jours à venir. »

Les personnels d’Air France, eux, ont tenu une assemblée générale hier soir pour décider de la suite à donner à leur mouvement. Une grève qui, comme l’a annoncé Albert Malausse, pourrait s’arrêter immédiatement : « Si la direction prenait la décision de renoncer à la sous-traitance sur les aéroports de Bastia et d’Ajaccio. »

http://www.corsematin.com/article/corse/poretta-paralyse-par-une-greve-surprise-des-salaries-dair-france.578342.html