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Sur la suppression du mot "race" de la Constitution française
par Pigeon qui en a marre
Publie le lundi 12 mars 2012 par Pigeon qui en a marre - Open-Publishing5 commentaires
En pleine période électorale, les politiciens de la "gauche" et de la "gauche de la gauche" proposent la suppression du mot "race" de la Constitution française. On ne peut qu’être d’accord, et sans doute cela ne suffit pas. Vu le passé colonial de la France et la présence de ce terme dans le préambule à la Constitution de 1946, il paraît également indispensable que le préambule à la Constitution en vigueur désavoue explicitement la notion de "race" humaine. Mais pourquoi de telles mesures n’ont-elles pas été prises sous le gouvernement de "gauche plurielle" de Lionel Jospin, alors que, comme le rappelle cet article :
Constitution et "races" humaines (I)
l’Union Européenne avait explicitement désavoué la notion de "race humaine" dans une directive de juin 2000 ? Voir :
http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:32000L0043:FR:NOT
Certes, l’Union Européenne est tout sauf un modèle. Mais le gouvernement Jospin, qui a fait preuve d’une grande diligence pour préparer et entériner des stratégies européennes de casse sociale (Conseils européens de 2000 et 2002, par exemple), s’est montré d’une grande timidité alors que, pour une fois, il aurait pu tirer une conséquence positive d’un texte européen.
En effet, la Directive 2000/43/CE du Conseil de l’Union Européenne "relative à la mise en oeuvre du principe de l’égalité de traitement entre les personnes sans distinction de race ou d’origine ethnique" (29 juin 2000) spécifie dans ses considérants : « L’Union européenne rejette toutes théories tendant à déterminer l’existence de races humaines distinctes. L’emploi du mot "race" dans la présente directive n’implique nullement l’acceptation de telles théories » . De quoi, au moins, introduire un considérant analogue dans le préambule à la Constitution française. Apparemment, rien de tel n’a été fait pendant que la "gauche plurielle" se trouvait au gouvernement.
En revanche, une fois dans l’opposition, Michel Vaxès a introduit, le 4 avril 2003, une proposition de loi en vue de la "Suppression du mot "race" de notre législation" :
http://www.assemblee-nationale.fr/12/dossiers/race_legislation.asp
Côté PS, Victorin Lurel a fait la même chose en 2004 :
http://www.assemblee-nationale.fr/12/dossiers/041918.asp
A présent, évoquant la proposition récente de François Hollande, le PCF écrit :
"Lors d’un de ses meetings, le candidat du Parti socialiste François Hollande a fait la proposition de la suppression du mot race de la Constitution française. Nous ne pouvons que nous réjouir de cette décision et partageons à 100% avec François Hollande l’idée qu’"il n’y a pas de place dans la République pour la race".
Depuis 2002, c’est Michel Vaxès, député PCF des Bouches-du-Rhône, qui mène cette bataille à l’Assemblée nationale. Sa première proposition de loi a été examinée en mars 2003 et repoussée par la majorité de droite, comme le raconte Pierre Dharréville, dans le livre qu’il vient de lui consacrer.
Il y a quelques jours, au début de mois de mars 2012, Michel Vaxès a de nouveau déposé une proposition de loi enregistrée au bureau de l’Assemblée et publiée par ses services. Il vous invite à une conférence de presse pour exposer sa démarche et le fond du problème au moment où ce débat connaît un nouvel épisode."
(fin de citation)
D’accord pour supprimer le mot "race" de la Constitution, mais en ajoutant également un considérant au préambule de façon à effacer la portée du préambule à la Constitution de 1946.
Mais tout de même, quel culot, ces "gauches" et "gauches de la gauche" qui n’agissent que dans l’opposition et lors des campagnes électorales !
La politique-marchandise...
Messages
1. Le préambule à la Constitution de 1946, 12 mars 2012, 23:39
Source : site du Conseil Constitutionnel
http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/preambule-de-la-constitution-du-27-octobre-1946.5077.html
Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946
1. Au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté d’asservir et de dégrader la personne humaine, le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. Il réaffirme solennellement les droits et libertés de l’homme et du citoyen consacrés par la Déclaration des droits de 1789 et les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République.
(...)
1. Le préambule à la Constitution de 1946, 12 mars 2012, 23:40
Mais 1946, c’était avant la décolonisation. Et la France était un Etat colonial.
2. Dans la Déclaration des Droits de l’Homme de l’ONU, 12 mars 2012, 23:46
Source : site de l’ONU
http://www.un.org/fr/documents/udhr/
Déclaration universelle des droits de l’homme
(...)
Article premier
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
Article 2
1.Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.
2.De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté.
(...)
1. Dans la Déclaration des Droits de l’Homme de l’ONU, 12 mars 2012, 23:48
On peut penser que dans cette déclaration, l’ONU n’accorde pas, non plus, de véritable sens anthropologique au mot "race" et se réfère surtout à des formes de discrimination.
2. Dans la Déclaration des Droits de l’Homme de l’ONU, 13 mars 2012, 02:57
Sauf à ne pas savoir lire, il est écrit dans la déclaration que contrairement à Rocard l’imbécile qui ne recevait pas la misère du monde, et qui a a ouvert la porte à Sarkozy :
Nul président Français n’est autorisé à dire qui est le bien venu chez moi, chez nous.
Sauf à croire que la France, n’a pas signé, on est dans une de dictature de fait !
Carland