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LE 18 MARS 1871

par ROBERT GIL

Publie le samedi 17 mars 2012 par ROBERT GIL - Open-Publishing
4 commentaires

Ce jour là, les travailleurs de Paris prennent en mains la direction de la capitale et organisent sa gestion au mieux des intérêts de la population laborieuse. Durant cette période, la Commune de Paris sera indépendante de la République Française, gouvernée par un comité central dont les membres sont élus, et établira pour la ville une organisation proche de l’autogestion.

Elle prend sans attendre des mesures d’intérêt général comme la remise en route de tous les services publics, la suspension du paiement des loyers ou l’interdiction du travail de nuit dans les boulangeries. Ainsi naitra l’embryon d’un premier État ouvrier.

À côté des personnalités élues, les classes populaires de Paris manifestent une extraordinaire effervescence politique : travail, émancipation des femmes, justice, cultes, enseignement, démocratie,… on débat de tout ! La Commune de Paris ouvre la citoyenneté aux étrangers : »Considérant que le drapeau de la commune est celui de la République Universelle ; considérant que toute cité a le droit de donner le titre de citoyen aux étrangers qui la servent ».

Pendant soixante-et-onze jours, les travailleurs de Paris et les militants des organisations ouvrières d’alors mettent en œuvre une gestion démocratique et à bon marché de l’État, avant que les forces armées de la bourgeoisie, conduites par le réactionnaire Thiers, ne rétablissent l’ordre des possédants, fusillant les communards qui leur résistent ainsi que leurs partisans. Les Communards seront finalement durement réprimés lors de « la semaine sanglante ». Ceux qui échappent aux pelotons d’exécution sont déportés dans les colonies.

La Commune de Paris, avec 20 000 victimes en deux mois, fut l’un des épisodes les plus sanglants de l’Histoire de France. C’est à cette occasion que fut écrit le chant révolutionnaire bien connu, « L’Internationale », qui sera repris dans le monde entier.

« L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes »… Marx

http://2ccr.unblog.fr/2012/03/18/le-18-mars-1871/

Messages

  • Le 18 mars, la tentative de reprise des canons de Montmartre, Belleville... par Thiers déclenche une action collective et anonyme des masses populaires parisiennes, sous la houlette de personne de "notable". S’ensuit une période de cacophonie organisationelle jusqu’aux élections du 26 mars. D’innombrables pouvoirs partiels, verticaux horizontaux et parfois multiclasses mais à dominante ouvrière collaborent plus ou moins bien. Quant aux mesures d’intérêt général, elles sont prises après le 18 mars et non le 18 mars. On peut, comme je le pense, dire qu’il a manqué "le parti historique" pour que cette "révolution" multiforme aille plus loin (notamment en mettant fin au boursicotage persistant...), aille faire voler en éclats les vieilles institutions retranchées à Versailles à temps. En mai 68, la vague de grèves avec occupation déclenchée le 14 mai est, elle aussi, sans réel contenu autre que le ras-le-bol, l’air du temps... ll y a deux roquets, Mitterand et Rocard, et, malheureusement, un "parti historique" qui s’est empressé de donner un "contenu" merdique au processus révolutionnaire. Tout cela pour la trompette du 18 mars 2012 retentissant dans une Bastille vide !

    • A l’époque de la Commune il y avait surtout une paysannerie gigantesque par rapport à des villes rassemblant peu de population.

      Le peuple de Paris était ce mélange de petits artisans et de prolétaires très semblables.

      Certains en ont tiré que ça manquait d’un parti. Peut-être, ça se discute. Mais peut-être est-ce également la base sociale, au delà du prolétariat des villes qui a manqué.

      Le Mai 68 français fut certainement marqué par cet affrontement terrible, d’autant plus que 100 après les mémoires de chair des enfants de la Commune n’étaient pas toutes éteintes.

      Le fond politique et culturel de la Commune était vraiment sous-jacent dans tous les courants, à leurs façons, en 68, comme un courant politique commun, mère de tous ses confluents, des anars aux communistes, ...

      Cet héritage, c’est celui du soulèvement populaire, des barricades, des occupations, cet héritage c’est celui qui rompt définitivement avec la classe bourgeoise, co-révoltée de 1789.

      De 1789 à 1870, la rivière de sang devient définitive entre la bourgeoisie et le prolétariat, et marquera la suite de l’histoire du monde.

      La prise en compte ensuite, définitive, que la classe bourgeoise était bien une classe prédatrice comme une autre, prête à utiliser une violence sans limite, comme les autres classes dominantes auparavant, pour se maintenir aux affaires, allait marquer les consciences .

  • Bonjour,

    Enfin quelqu’un qui en parle ! La Commune de Paris est toujours honnie en 2012. Des historiens essaient d’établir la vérité sur divers points de notre histoire mais qui osera dire que les massacres Versaillais étaient des crimes contre l’humanité ? 2 généraux, parmi les pires, ont été massacrés le 18 mars 1871, combien d’hommes, de femmes, d’enfants, assassinés pendant la semaine sanglante ? Jules Vallès, Courbet, Louise Michel, Elisée Reclus ont des collèges ou des lycées à leurs noms ; mais explique t-on aux jeunes qui y vont, qui ils étaient et ce qu’ils désiraient ? Pour le site de la commune de Dieuze, sa commune de naissance, "Arthur Arnould n’est, sans doute, pas un personnage fréquentable" ! Malgré les années et de nombreux témoignages, dans l’esprit des gens, la Commune est restée un ramassis de bandits ! Je crois que la propagande de l’Assemblée de Versailles est la première et la plus belle réussite d’"intox"de l’histoire ! JM

  • Nous étions près d’un million le 14 mai 1968 sans cars de province. Par contre je ne me souviens pas si nous avons pris froid.