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B. Stiegler sur la tuerie de Toulouse : "j’ai honte de tout ce que j’entends" (video)

par Toulouse

Publie le lundi 26 mars 2012 par Toulouse - Open-Publishing
8 commentaires


Messages

  • il serait bon que ce message soit très largement diffusé notamment chez tous ceux qui laissent leurs enfants, jeunes esprits non encore formés, des heures devant un écran de télé ou d’ordinateurs sans contrôle
    merci M. Stiegler pour cette excellente analyse

  • Emission qui au début semblait prometteuse parce que les interventions n’y sont pas saucissonnées mais c’est devenu un café du commerce de plus pour bobos, avec (rarement) quelques lueurs et beaucoup d’habitués insupportables.

    La réflexion de Bernard Stiegler est juste mais il ne prend pas de recul et ne se pose pas la question de vérifier et de distinguer le vrai du possible ou du faux dans l’événement. Comme tous les commentateurs médiatiques, il semble accepter l’intégralité de la version officielle alors que peu de choses sont établies et qu’il y a vraiment place au doute.

    Après cette réflexion Stiegler s’est endormi face aux pénibles Sorman et Nathan et moi aussi !

    Il paraît qu’à la fin, il y avait un hommage à Shoendoerffer ... ...

  • il se trouve que je lis attentivement depuis plusieurs semaines les travaux de Bernard Stiegler et notamment son livre "la télécratie contre la démocratie"

    les propos qu’il tient dans cette vidéo sont remarquablement clair pour qui est au courant de ses travaux, essentiels à la compréhension du comment le monde actuel retourne à la barbarie.

    qu’est-ce que la barbarie ?

    Bernard Stiegler ne va pas nous lancer sur les discours classiques de valeurs, d’idéologies, de morales, de politiques, de partis etc...

    Il va chercher directement aux racines des comportements humains et fait des synthèses des travaux en psychologie, en sociologie et en neuro-sciences cognitives pour montrer comment depuis des décénies, les capitalistes utilisent ces travaux pour abêtir, faire retourner à la bête, l’humanité, former les corps et les systèmes de comportements à l’action pulsionnelle, telle un reptile ou un animal purement automatique, programmable, un automate, un robot.

    Il explique en quoi l’évènement du nouveau capitalisme, néolibéral est une destruction de la sociabilisation, de la construction des société au sens où elle était pratiquée depuis plusieurs millénaires si l’on en croit encore les dire des historiens et philosophes des régimes, idéologies et époques anciennes.

    bref
    il y a une perte totale d’humanité qui s’incarne autant dans le geste de quelques individus que dans leur utilisation par le spectacle médiatisé par les gouvernements et les personnages politiques afin de manipuller les masse dans l’objectif d’accroître ou d’entretenir ou de maintenir leurs pouvoirs individuels sur leurs territoires, qui ne sont plus seulement des territoires matériels, sociaux, mais les esprits des gens, des masses...

    Bernard Stiegler n’est pas facile à lire.
    justement parce que nous n’avons plus l’habitude de lire avec patience, mais avec automatisme de projection de sens

    • nous n’avons plus l’habitude de lire avec patience, mais avec automatisme de projection de sens

      C’est vrai : chercher ce qu’on souhaite peut empêcher de trouver ce qui fait avancer et nous n’avons plus de notion exacte du temps.

    • oui
      et je m’étais gardé d’intervenir sur votre précédent commentaire
      quand vous dites par exemple que Bernard Stiegler ne prend pas de recul !
      il me semble que la suite de vos remarques indique ce que vous attendez de lui
      et vous empêche de comprendre à quel point il prend un recul énorme par rapport à cet événement et combien son objectif est au delà des apparences en celui de la recherche des mécanismes globaux et générateurs des différentes réactions observées à la suite de cet événement, de ce spectacle orchestré par les dominants au seul but de l’entretien de leur pouvoir sur les masses.

    • J’attends en effet de quelqu’un que je respecte, non pas qu’il prenne position pour dire : "il y a anguille sous roche" mais qu’il fasse référence à ce qu’il sait. Or, malgré le cirque et le décervelage médiatique, nous n’avons rien d’autre que le discours du pouvoir, RIEN.

      Prendre du recul ne peut être restreindre l’éventail des possibles.

      Bernard Stiegler dit "ne pas être surpris par ce qui s’est passé et parle de déclenchement d’une folie meurtrière" avant de continuer sur les pulsions, le neuro-marketing etc ... il évoque le pilotage des comportements puis condamne à juste titre les discours entendus .
      Je n’attend pas qu’il développe une thèse du complot mais je suis surpris qu’il reprenne finalement l’explication officielle : "folie meurtrière" devrait être laissé à un Sarkozy !

      Je maintiens, contre "l’évidence médiatique" et contre la petite voix qui me dit "mais tu es fou ! Ecoute les autres ! "qu’il va falloir nous prouver TOUT ce qui a été dit et que, jusqu’à plus ample informé, Mohamed MERAH est présumé innocent !

      Parlant de folie meurtrière Bernard Stiegler se risque à interpréter l’événement comme la plupart des commentateurs, journalistes et politiques

      Comme vous l’écrivez, il s’agit bien d’un spectacle orchestré par les dominants au seul but de l’entretien de leur pouvoir sur les masses. La question va être de savoir comment en ce cas précis a commencé l’écriture de la pièce, ce qui suppose de n’écarter aucune question sur le ou les auteurs.

      Mohamed Merah ne sera jamais coupable
      http://bellaciao.org/fr/spip.php?article126495

      "L’affaire Mohamed Merah" ou la mort de la présomption d’innocence en France.
      http://bellaciao.org/fr/spip.php?article126435

  • pour suivre encore l’observation de cette allocution
    j’ajouterai que il faut observer les réactions visibles sur les visages des autres personnes présentes
    je n’ai pas la télévision et ne connais personne par leur visages médiatisés, ces probables acteurs dominants du spectacle télécratique.
    ce qui me frappe d’abord en tant qu’étrangé à ce monde
    c’est la plastique de ces visages : ils sont tous conformes à des modèles d’incarnation de la respectabilité culturelle dominante, de bourgeois lettrés, sûrs d’eux et de l’autorité de leur simple présence
    et puis
    bernard stiegler se met à parler
    or lui n’a pas du tout le physique du beau gosse bourgeois lettré : un peu dégarni, lunette de besogneux de bibliothèque, dentition en pas très bon état
    et surtout diction précise, gestes ciblés des mains, regard pointu et actif
    et les autres commencent à perdre de leur sureté : on voit alors plusieurs regard être incrédules, étonnés, déroutés
    en fait ils ne comprennent rien à la portée et au sens de ce dont parle le camarade Stiegler, ils ne comprennent pas qu’il parle de comportement générateur de culture, de construction de sens et d’éthique génératrice d’opinion
    bref il parle de comment on en arrive à avoir les différents discours que l’on a observés ces derniers temps.
    il ne parle pas des contenus des discours
    il parle de comment c’est construit dans le temps au delà de l’événement et de comment l’événement cristalise ou permet de réaliser la culture, immonde, qui produit ces comportements puis ces discours.
    et ça va très loin
    parce que tout son travail c’est justement d’expliquer comment tout ça conduit à la destruction de la démocratie qui ne peut exister qu’à partir de comportements cognitifs capables de réguler, être le fruit d’une économie des désirs, donc précisément être capable de prendre du recul sur le comportement local, individuel, global de tout élément historique d’une société.

  • et j’ajoute
    en regardant cette vidéo
    si on nous montre les visages des autres personnages présents lors de l’intervention du camarade Stiegler
    c’est que précisément ils sont des incarnations des habitus dominants : donc on les montrent à dessein
    ils sont l’autorité culturelle
    si on nous montre qu’ils ne comprennent rien à ce que dit, expose, explique le camarade Stiegler, c’est qu’il faut écraser ce qu’il dit, indiquer au téléspectateur de la télécratie, que le camarade Stiegler est un imbécile qui délire
    on nous montre les autres parce que par eux, le discours de Stiegler va être déconsidéré très efficacement, bien plus efficacement que par leurs réponses verbales
    l’inconscient collectif est irrémédiablement orienté à ne pas entendre ce que dit Stiegler parce que les beaux gosses dominants le prennent par leur expression de visage pour un cinglé.
    c’est comme ça que fonctionne la télécratie