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Les journalistes ? Des salauds et des salopes !

par Le SNJ-CGT

Publie le vendredi 30 mars 2012 par Le SNJ-CGT - Open-Publishing
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Il y a vraiment quelque chose de pourri en ce royaume sarkozyen durant cette période électorale.

L’homme qui a réussi sa vie parce qu’il a une Rolex, Jacques Séguéla, s’est permis d’insulter Audrey Pulvar en direct sur une radio associative en la traitant de « salope » et d’ajouter qu’elle était « bête et méchante ».

L’entremetteur de Sarkozy (il prétend que son métier, « c’est de donner du bonheur ») ne risque donc pas de présenter notre consœur à la prochaine peine de cœur du candidat encore président.

M. Séguéla a fini par s’excuser, mais ce nouveau dérapage en dit long sur le mépris assumé par l’entourage du président-candidat pour les journalistes.

Le président-candidat en difficulté dans les sondages, lui, est de plus en plus cerné par l’affaire Bettencourt. Mais il ne communique pas sur la question. Sans doute, Jacques Séguéla, expert en communication de crise (de couple), l’a-t-il conseillé !

Pendant ce temps-là, comme pour mieux égarer les esprits un peu trop curieux et détourner l’attention du peuple appelé à voter dans quelques semaines, les juges d’instruction de l’affaire Bettencourt continuent à s’en prendre aux journalistes.

Franz-Olivier Giesbert et Hervé Gattegno, du Point, viennent d’être mis en examen pour atteinte à l’intimité de la vie privée. Les juges leur reprochent d’avoir publié des extraits des conversations de la milliardaire, enregistrés par le majordome.

Quel crime !

Décidément, ces journalistes qui regardent par les trous de serrure sont des salauds !

Qu’ils traitent des faits divers, qu’ils fassent peur aux Français, façon Roger Gicquel, mais, par pitié, qu’ils laissent les milliardaires cacochymes financer les campagnes électorales en toute discrétion !

Pour le SNJ-CGT, il n’est pas question de revenir à un quelconque ordre moral et il a pour M. Séguéla le même mépris que celui-ci pour Audrey Pulvar.

Il réaffirme aussi que les journalistes ne sont pas au-dessus des lois, mais oser mettre en examen des journalistes qui « suivent » au quotidien et depuis plusieurs une affaire de famille prenant de plus en plus la dimension d’une affaire d’Etat est un acte grave ; il doit être condamné avec la plus grande fermeté.

Le SNJ-CGT assure ses confrères de sa solidarité active et il appelle toute la profession à riposter.

Le syndicat, qui n’a jamais craint de condamner les dérapages déontologiques de journalistes chaque fois que nécessaire, est pleinement habilité à s’offusquer quand la justice se trompe en mettant des confrères en examen pour avoir fait leur métier : les journalistes n’ont de compte à rendre qu’à leurs pairs lorsqu’ils décident de publier des informations qui ne relèvent plus de la sphère privée, mais qui intéressent la vie publique.

Montreuil, le 30 mars 2012

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