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lettre de mai à Obama

par kakine

Publie le mercredi 2 mai 2012 par kakine - Open-Publishing

Monsieur le Président Obama

The White House

1600 Pennsylvania Avenue N.W.

Washington DC 20500

Monsieur le Président,

Le 27 mai 2005, le groupe de travail sur les détentions arbitraires de l’ONU qualifiait d’arbitraire la détention des cinq Cubains Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, Fernando González, Ramón Labañino et René González, estimant leur jugement de Miami non équitable. Hélas, sept ans après, le gouvernement des Etats-Unis n’a toujours pas pris en considération cette déclaration de l’ONU.

Du point de vue juridique, dans l’affaire des Cinq, des appels collatéraux sont en cours du fait d’éléments nouveaux concernant le procès. Après le jugement, il a été en effet appris que des journalistes peu scrupuleux avaient été payés pendant le procès pour créer un climat haineux à l’encontre des Cubains de façon à influencer les membres du jury.

Le cas de Gerardo Hernández est plus complexe. Il a été condamné à vie pour « conspiration en vue d’assassinat » pour la mort, le 24 février 1996, de quatre pilotes de l’organisation Hermanos al Rescate, malgré la demande du Ministère Public d’enlever de son dossier cette accusation, reconnaissant qu’elle était impossible à prouver.

Les radars cubains indiquaient que les deux petits avions abattus volaient au-dessus des eaux territoriales cubaines, ce que conteste le gouvernement des Etats-Unis qui affirme que ces avions étaient dans l’espace aérien international.

Sans être spécialiste en matière d’aviation, il semble que ce point de litige pourrait être éclairci facilement en consultant les images des satellites dont dispose votre gouvernement. C’est d’ailleurs l’avis du colonel des Etats-Unis George E. Buchner, présenté par le Ministère Public comme expert en la matière.

Tout ce qui se passe dans le monde, et en particulier dans cette zone, est enregistré par vos satellites. Seulement voilà, vous refusez de fournir ces images des satellites, malgré les demandes réitérées des avocats de Gerardo, et du gouvernement cubain.

Plus grave, l’endroit exact où sont tombés ces avions a été donné par Bjorn Johansen, pilote du navire « majesty of the seas », témoin de l’Accusation. Cette localisation, fondée sur des observations visuelles, et non des coordonnées enregistrées électroniquement, ne présente pas toutes les garanties d’objectivité requises, de loin s’en faut ! Bjorn Johansen travaillait alors pour la compagnie de navigation «  Caribbean Cruises », entreprise qui soutenait financièrement la FNCA (Fédération Nationale Cubano-Américaine), organisation dont l’objectif était le renversement du gouvernement de Cuba. Son second sur le navire était Peter G. Whelpton, membre de la FNCA, et de plus, directeur de la Fondation Blue Ribbon, opposée elle aussi au gouvernement Cubain.

Vous avouerez, monsieur le Président, que dans ces conditions, on ne peut que douter des déclarations d’un tel témoin à charge…

En attendant, Gerardo Hernández qui n’a rien à voir avec ces avions abattus, est toujours enfermé dans une prison de haute sécurité, où les conditions de vie sont particulièrement difficiles. Il ne peut même pas recevoir la visite de son épouse à qui votre administration refuse le visa d’entrée aux Etats-Unis, comme elle le refuse aussi à Olga Salanueva, l’épouse de René González.

En refusant un jugement équitable hors de Miami, le gouvernement des Etats-Unis a délibérément choisi de briser la vie de ces cinq hommes qui restent droits et dignes. Les Cinq sont des hommes libres dans leurs têtes, même s’ils ne le sont pas physiquement. Ils forcent l’admiration de tous, dans le monde entier.

Vous avez, monsieur le Président la possibilité de libérer ces cinq courageux Patriotes. Plus le temps passe, plus votre attitude est incompréhensible et apparaît comme bassement politicienne.

Nous attendons de vous, Monsieur le Président un geste digne du prix Nobel que vous représentez.

Espérant que vous réagirez au plus vite maintenant, pour rendre enfin à ces hommes la liberté dont ils n’auraient jamais dû être privés, recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.

Jacqueline Roussie
France

Copies envoyées à : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Hillary Clinton, Kathryn Ruemmler, Janet Napolitano, à Messieurs. Harry Reid, Eric Holder, John F. Kerry, Pete Rouse, Rick Scott, et Charles Rivkin, ambassadeur des Etats-Unis en France.