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Le salaire, révolutionnaire ?

Publie le vendredi 4 mai 2012 par Open-Publishing
8 commentaires

Le mercredi 30 mai 2012, à 19 heures
au Lieu-Dit, 6 rue Sorbier, à Paris

(M° Ménilmontant)

Rencontre avec BERNARD FRIOT

autour de
L’Enjeu du salaire (La Dispute, 2012)

Dans L’Enjeu du salaire, Bernard Friot affirme que nous ne parvenons plus à saisir le caractère révolutionnaire du salaire et des institutions qui lui sont liées, la qualification personnelle et la cotisation. Pour briser le chantage à l’emploi et à la dette, et assurer un contrôle populaire sur l’économie et le travail, il nous faudrait pourtant selon lui porter plus loin ces institutions : attribuer à chacun à sa majorité une qualification et donc un salaire, et ainsi faire disparaître le marché du travail ; étendre la cotisation en créant une cotisation économique pour un financement de l’investissement sans crédit et donc sans dette. Nous pourrions ainsi nous «  libérer de la convention capitaliste du travail avec sa propriété lucrative, son marché du travail et ses forces de travail, ses marchandises à la valeur d’usage si discutable produites par des travailleurs soumis à la dictature du temps de travail et n’ayant aucune maîtrise des fins et des moyens de leur travail. »

En association avec le Lieu-Dit et la librairie L’Atelier

www.revuedeslivres.fr

Messages

  • MARX et ENGELS , dans le MANIFESTE DU PARTI COMMUNISTE , écrivent que le salaire , c ’est ...DU CAPITAL , alors à moins de prouver que MARX et ENGELS se sont trompés , il faut donc continuer à lutter pour la suppression du salariat et non pas rechercher à rendre l’instrument principal de l’exploitation , le salaire , plus supportable en prétendant le" socialiser" ou de lui trouver un caractère révolutionnaire .

    • La cotisation sociale et la qualification (grade du public, convention collective du privé) ont émergé dans le cadre du capital comme moyen subversif de celui-ci. C’est ce que le CNR a réussi à voir en son temps.

      En prolongeant ces institutions par la généralisation de la cotisation à l’intégralité du PIB (contre un quart aujourd’hui), nous pouvons nous libérer entièrement du capital par le salariat (ce que donc nous ne faisons que partiellement aujourd’hui). C’est une modalité concrète de notre émancipation économique : concrète car nous en avons une expérience réussie (cotisations retraites et santé) et émancipatrice car elle nous permet de revendiquer sur cette expérience un droit constitutionnel nouveau, la reconnaissance de notre qualité de producteur exclusif de la richesse en tant que citoyen.

      Marx et Engels ne pouvait prendre en compte les aspects révolutionnaires de cette approche car elle ne pouvait leur être connue alors. Avec ces informations, ils auraient certainement incriminés l’emploi et non le salariat comme instrument de l’exploitation.

      Si vous en avez l’occasion, venez à ce rendez-vous pour un apprendre plus et débattre avec l’intervenant, Bernard Friot. Vous pouvez également vous renseigner via le site web de l’association d’éducation populaire Réseau Salariat (www.reseau-salariat.info).

    • les cotisations sont un élèment du salaire , le fait qu ’elles aient ou non existées du vivant de MARX ne changent donc pas le fait que le salaire dans toutes ses composantes , c’est DU CAPITAL , et qu’il faut donc l abolir .

    • Non, le salaire attribué au grade dans la fonction publique n’est pas "du capital", ni les pensions des retraités comme salaires continués.

      La cotisation est du salaire socialisé distribué via des caisses pour attribuer au non-marchand (salaire attaché au grade, infrastructures de la santé, pensions des retraités, etc.) une valeur économique. C’est totalement anti-capitaliste : nous reconnaissant par ces institutions que le non-marchand est producteur de valeur économique.

      L’impôt, en revanche, est une redistribution de la valeur économique censé ajuster les défauts d’une première distribution. Il légitime donc cette dernière : c’est le drame des revendications du genre "taxons le capital comme le travail". Je note qu’il y a une autre contradiction dans cette expression : toute valeur économique est produite par du travail quelle que soit la convention adoptée.

    • que de circonvolutions pour reconnaître que vous ne revendiquez plus l ’abolition du salariat ...

      Sous une réthotique gauchisante " salaire socialisé " "salaire révolutionnaire" vous reprenez en fait à votre compte les vieilles recettes social-démocrates du partage de la richesse au travers du salaire et de ses diverses composantes , mais à ce petit jeu là c ’est toujours le capital qui gagne car le partage se fait selon le principe d’ un cheval (pour les riches ) et d ’une alouette (pour les travailleurs ) perpétuant ainsi l’exploitation de l’homme par l ’homme .

    • Richard, je ne sais pas quel ton utiliser pour vous répondre.

      Je n’ai jamais dit revendiquer l’abolition du salariat, évitez donc ne me prêter des propos qui ne sont pas les miens.

      Tout au contraire, je vous propose de réaliser en quoi le salaire est révolutionnaire et nous permet de nous défaire du capitalisme. Que j’aimerais que la sociale-démocratie propose ne serait-ce qu’une discussion sur le sujet qui est le notre ici ! Ce n’est pas le cas et de loin (ça parle plutôt CSG... voir TVA sociale).

      Vous prenez le temps de me répondre mais je pense que vous y gagneriez plus à regarder de près de quoi il retourne, la documentation sur différent média est là pour ça. A nouveau, vous avez l’occasion d’en savoir plus et peut-être découvrir vos erreurs de diagnostique lors du rendez-vous proposé plus haut.

    • si vous ne revendiquez pas l ’abolition du salariat , on ne peut effectivement être d ’accord ...surtout que vous proposez de nous défaire du capitalisme ...en conservant le salariat ? dites , vous allez l ’appeler comment le système qui va remplacer le capitalisme ?
      pour mieux connaitre ma position sur les notions de salaire "socialisé " vous pouvez vous reporter à une discusion sur BC à propos du salaire "différé" ...

    • Non, la proposition n’est pas de se défaire du capitalisme en conservant le salariat mais de s’en défaire en prolongeant le salariat à l’intégralité du PIB. La différence est de taille ! Qu’importe le nom mais je propose... salariat. Pourquoi changer ?

      J’ai lu vos propos sur le salaire différé. Vous vous trompez. Le salaire différé induit que nous épargnons de la valeur économique que nous consommerions plus tard. Or la cotisation sociale est une distribution de la valeur économique actuellement produite, donc sans épargne. C’est toute sa force et c’est pourquoi le capital s’acharne contre la sécu et la retraite au travers des réformes de ces trente dernières années.

      Je précise que la notion d’épargne n’a pas de sens d’un point de vue de la production : ce qui est produit est consommé sur le moment. L’épargne n’est qu’un droit de tirage sur une éventuelle production future ; si cette production n’est pas au rendez-vous, ce droit de tirage ne sert à rien.

      Vous n’avez pas pris le temps de vous informez sur le sujet. Je peux le déterminer par vos contres vérités. En tant que tel, ça ne me gêne pas, c’est tout l’intérêt des échanges. En revanche, la mauvaise foi ne m’intéresse pas. J’ajoute qu’avec cette attitude ici, vous passez à côté de ce qui est déjà à porté de main pour nous émanciper.