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Législatives : les communistes en force, le PG de Mélenchon en difficulté

par Julie DUCOURAU

Publie le mercredi 16 mai 2012 par Julie DUCOURAU - Open-Publishing

Le PCF devrait réussir à tirer son épingle du jeu aux législatives grâce notamment à un accord avec le PS et EELV alors que son allié du Parti de gauche (PG), dont le leader Jean-Luc Mélenchon se lance face à Marine Le Pen, est plus en difficulté dans ce scrutin.

Avec 19 députés sortants (16 PCF et apparentés élus sans l’aide du PS en 2007 + 3 du Parti de gauche), le Front de gauche espère un renforcement sensible de son groupe à l’Assemblée nationale au soir du 17 juin, imaginant jusqu’à une trentaine d’élus pour une "politique de changement à gauche", selon les mots du numéro un communiste Pierre Laurent.

Mais après une réunion dimanche entre les seuls communistes, socialistes et écologistes, l’ambiance au FG, qui présentera presque partout des candidats autonomes, a semblé se tendre. Eric Coquerel, chargé des élections au PG, a déploré être "exclu" de cette discussion qui "nous a attribué des circonscriptions sans qu’on n’ait donné notre accord", "ce ne sont pas des façons de faire".

En effet, le PCF devrait obtenir 4 ou 5 circonscriptions gagnables du PS et d’EELV, quand deux autres, une dans le Jura et une autre dans le Rhône, ont été proposées au PG en son absence.

Or ces dernières sont "très difficilement gagnables" avec notamment un dissident PS dans le Rhône, note Martine Billard, coprésidente du PG, qui aura du mal à se faire réélire à Paris. Parlant de "demandes pas farfelues", la députée, toujours disponible pour parler avec le PS, en souhaiterait une troisième "réellement gagnable" dans l’Essonne ou Montpellier pour le PG.

La signature d’un accord final PS-EELV-FG pourrait intervenir lundi en fin de journée, selon une bonne source au PCF.

Déjà engagé avec le PS depuis novembre, EELV a pour sa part accepté de laisser aux communistes la circonscription de Gardanne (Bouches-du-Rhône) où le Front national est haut et celles de Guingamp et Bergerac (où il n’y a pas de risque FN). En échange, le PCF devrait soutenir EELV à Aubagne.

Le rassemblement à gauche, "ça ne va pas sans situation douloureuse, y compris pour les écologistes" qui perdraient ainsi trois sièges potentiels, a reconnu Cécile Duflot.

Alors qu’on parle souvent d’une "OPA" du leader du FG sur un Parti communiste en déclin, "le PCF touche maintenant les dividendes de Mélenchon" et ses 11,1% de la présidentielle, juge un cadre écologiste.

En fait, "les communistes sont les plus malins" et "ils vont stabiliser leur groupe avec strictement des députés PCF", poursuit-il. Une conséquence de l’accord conclu l’an passé au sein du FG, laissant à M. Mélenchon la présidentielle et aux communistes la part belle aux législatives.

Car, selon certains analystes électoraux à gauche, le PG pourrait finir avec aucun député. "C’est peut-être l’objectif recherché par le PS", craint un "PGiste". "Ca va être difficile", reconnaît Mme Billard, parlant aussi d’Hénin-Beaumont où M. Mélenchon est parti défier Marine Le Pen sur cette circonscription socialiste.

Le PS y a investi Philippe Kemel, maire de Carvin : un "formidable candidat" qui "va gagner contre Marine Le Pen", a affirmé dimanche Martine Aubry qui ne veut pas "d’un match médiatique" mais d’un "élu de terrain".

David Cormand, chargé des élections à EELV, s’est, lui, demandé "à quel jeu" jouait le PG alors qu’il n’y a "pas de risque d’élimination de la gauche au second tour" là-bas. Le responsable écologiste s’est aussi dit "pas sûr que +le bruit et la fureur+ soit la solution durable pour contrer l’extrême droite", jugeant qu’il valait mieux "faire les choses dans la proximité".

http://fr.news.yahoo.com/l%C3%A9gislatives-communistes-force-pg-m%C3%A9lenchon-difficult%C3%A9-165112833.html