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700 interpellations à Montréal et Québec, les étudiants contre la "loi matraque"

par Montréal

Publie le vendredi 25 mai 2012 par Montréal - Open-Publishing
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Réunis dans un square du centre-ville, les manifestants, qui étaient des milliers, avaient été prévenus par la police avant le début de la manifestation nocturne (dans la nuit de mardi à mercredi) qu’elle était illégale, puisqu’ils n’avaient pas fourni à l’avance le parcours qu’ils emprunteraient, conformément à de nouvelles règles municipale et provinciale. ...

La police de Montréal avait cependant indiqué que la manifestation serait tolérée tant qu’aucun méfait ne serait commis.

Les étudiants québécois sont engagés depuis plus de trois mois dans une vive contestation d’une hausse des droits universitaires et le gouvernement du Premier ministre provincial Jean Charest a fait adopter une loi réduisant la liberté de manifester, qualifiée de « loi matraque » par ses détracteurs.

La police de Montréal a cependant précisé que ces interpellations ont été faites en vertu d’un nouveau règlement municipal adopté la semaine dernière par la mairie de Montréal, et non pas conformément à la loi québécoise.

Après avoir serpenté pacifiquement et en tapant sur des casseroles (1) sur une dizaine de kilomètres dans les rues de la ville, la tête de la manifestation a été prise massivement en souricière par la police alors qu’elle se dirigeait vers un secteur trépidant de la vie nocturne à Montréal. Juste auparavant, quelques pierres ont été lancées en direction des policiers, ainsi que des feux de Bengale.

Les personnes interpellées, la plupart pas impliquées dans les incidents, n’ont opposé aucune résistance, contrairement aux casseurs qui ont attaqué la police les jours précédents.
30e manifestation après 101 jours de grève...

Les manifestants pris en souricière s’exposent à une amende de 635 dollars et ceux, parmi eux coupables de délits, à des accusations d’agression envers les policiers et de méfait. Des dizaines d’arrestations ont eu également lieu à Québec et des incidents ont aussi été signalés ailleurs en province, à Sherbrooke notamment, à 140 km à l’est de Montréal.

C’était la trentième manifestation nocturne d’affilée organisée à Montréal au 101e jour de la grève étudiante, au lendemain d’une manifestation monstre qui a attiré de 100 000 à 250 000 personnes, selon les sources, à défaut d’estimation officielle.

La grogne contre la loi 78 du Québec restreignant le droit de manifester - un droit fondamental au Canada - n’a cessé de s’amplifier depuis son adoption vendredi dernier, éclipsant le débat sur la hausse des droits de scolarité, à l’origine du conflit étudiant.

Dans plusieurs villes du Québec, dont Montréal, des milliers de personnes ont répondu spontanément à un appel lancé sur le réseau social Facebook de frapper sur leurs casseroles en guise de protestation contre cette loi, produisant un joyeux tintamarre.

Paradoxalement, ces arrestations massives interviennent au moment où une lueur d’espoir semblait pointer en vue d’une véritable négociation entre gouvernement et syndicats étudiants pour régler cette crise avant le lancement des grands festivals de l’été à Montréal et le Grand Prix de Formule 1.

1. Ils sont relayés la nuit par les habitants de certains quartiers de Montréal qui expriment leur soutien aux contestataires.

http://www.lavoixdunord.fr/France_Monde/actualite/Secteur_France_Monde/2012/05/25/article_-700-interpellations-a-montreal-et-quebec.shtml

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