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Où sont-elles ? Où sont-ils ?

par Maxime Azadi

Publie le samedi 26 mai 2012 par Maxime Azadi - Open-Publishing
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26/05/2012
Disparition politique constitue une violation grave des droits de l’humain et un crime contre l’humanité quand cette pratique est généralisée. De Vietnam en France en passant par la Turquie, des dizaines de milliers de personnes ont disparus. Une pratique qui n’est toujours pas disparue.

La disparition politique vise les militants politiques, syndicalistes, sociaux, culturels et dissidents au système capitaliste, ainsi que leurs proches et leurs familles, mais aussi toute personne considérée dangereuse par sa révolte contre le Système. Il s’agit d’une forme caractéristique de la violence exercée par les États despotiques et impérialistes contre les personnes et organisations opposantes pour sauvegarder le Système et les intérêts des Classes Dominantes.

35 ans ont passé depuis le rassemblement de quatorze femmes (Mères de la Place de Mai) pour la première fois le 30 avril 1977 sur la place de mai de la capitale de l’Argentine pour exiger la vérité sur le sort de leurs enfants enlevés par le régime. Mais aujourd’hui, la disparation politique est toujours pratiquée dans plusieurs pays, notamment en Colombie, dans les pays de l’Afrique et du Moyen-Orient.

Comme les Mères de la Place de Mai, les familles de disparus kurdes « Mères du Samedi » descendent dans la rue chaque samedi depuis 1995. En Turquie, au moins 17.500 personnes ont disparu ou ont été assassinées lors d’exécutions extrajudiciaires, selon les organisations des droits humains. Une association a identifié 253 fosses communes contenant les ossements de 3.248 personnes, au cours de l’année 2011, demandant des travaux d’exhumation conformément au Protocole de Minnesota.

Les disparitions politiques ont lieu essentiellement dans les pays où règnent les grandes injustices et les insécurités sociales. En 2009, des centaines de personnes ont disparu lors du massacre commis par l’armée sri-lankaise contre les Tamouls devant les yeux de « démocraties occidentales ». Les tamouls ont été ensuite emmenés dans des camps de concentration similaire à ceux de l’Allemagne Nazie.

Cette pratique de disparition existe même dans les « démocraties » occidentales d’aujourd’hui comme la France, où Jon Anza, un militant de l’ETA disparu en avril 2009 à Toulouse et son corps retrouvé un an plus tard à la morgue de l’hôpital Purpan. Dans certains pays comme la Turquie qui se prétend d’être une « démocratie avancée », d’autres formes de violations graves remplacent souvent les disparitions : les arrestations arbitraires systématiques, prendre les opposants en otage dans les prisons sans aucune preuve, la torture dans la rue sous forme d’intervention policière, les exécutions « proportionnées » et « disproportionnées », ou réduire au silence toute opposition par tous les moyens répressifs.

La lutte contre les disparitions politiques s’organise aujourd’hui sous différentes formes dans plusieurs pays y compris la France et cherche à élever la voix des familles de disparus pour mettre fin à cette pratique.

La section française du Comité International Contre les Disparitions Politiques (ICAD) organise le 3 juin sa 1ère réunion de la Plateforme. « Sans la Plateforme (constituée de diverses organisations, collectifs et individus) : l’ICAD-Section française N’EXISTE PAS et ne peut pas mettre en œuvre des actions conséquentes correspondant à sa perspective » dit l’organisation.

L’ICAD est né lors de la 1ère Conférence Internationale des Disparus en Garde à Vue secrète réalisée entre le 17 et le 19 Mai 1996 à Istanbul (Turquie), suite à la lutte pour découvrir les assassins de Hasan Ocak, militant kurde du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Turquie (MLKP), disparu en garde à vue, le 21 Mars 1995. Son corps torturé et sans vie avait été trouvé dans le cimetière des inconnus, le 17 mai 1995, suite aux efforts intenses réalisés par sa famille et ses amis.

La section française du comité est née officiellement suite à la rencontre-débat publique du 17 décembre 2011 sur les Soulèvements dans les Pays Arabes (Maghreb et Moyen-Orient) à laquelle ont participé plusieurs intervenants.

Chaque année, du 17 au 31 Mai, les sections de l’ICAD organisent des rencontres pour la Lutte contre les Disparitions en garde à vue dans le monde. 127 délégués de 27 pays et de nations différentes avaient participé à la "6e Conférence contre les Disparitions", organisée à Londres par l’ICAD sous le thème « Les guerres, les Mouvements nationaux et les Disparitions », en décembre 2010.

*1ère réunion de la Plateforme de l’ICAD-Section française aura lieu le dimanche 3 Juin 2012 à 14 heures au local de l’ACTIT
56, rue d’Hauteville Paris 10°
Métro : Bonne-Nouvelle (L9) ou Poissonnière (L7)

http://www.actukurde.fr/

Messages

  • Oui, cet état de fait et la criminalité institutionalisée sont des delits absolument inadmissibles ;mais à part les familles des personnes concernées,il n’y a pas grand monde à s’en émouvoir apparemment ! Nous sommes sans doute blasés par trop d’horreur,car c’est d’horreur qu’il s’agit là encore une fois !Et les coupables qui sévissent dans l’ombre ne sont pas recherchés !Quand nous réveillerons nous ?Il me semble que devant l’inertie des foules,il n’y a pas de solution !Ce n’est qu’à titre individuel que se font les prises de conscience ;il y a du boulot !