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lettre de juin au Président Obama

par kakine

Publie le vendredi 1er juin 2012 par kakine - Open-Publishing
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Monsieur le Président Obama

The White House

1600 Pennsylvania Avenue N.W.

Washington DC 20500

Monsieur le Président,

Il y a à peine plus d’un mois, la veuve d’Orlando Bosch appelait sur les ondes de Radio Mambi, à célébrer le premier anniversaire de la mort de son époux, décédé le 27 avril 2011. Appel entendu cinq sur cinq, puisque quelques heures plus tard, le matin du vendredi 27 avril, un violent attentat pulvérisait, à Miami, les bureaux d’Airline Brokers, compagnie qui organise des vols vers Cuba. Cette compagnie de charters avait été choisie par l’archevêque de Miami Thomas Wenski, pour amener des centaines de pèlerins voir le pape Benoît XVI à Cuba en mars dernier.


Orlando Bosch a été le chef de la Coordination des Organisations révolutionnaires Unies (CORU). Créé en 1976 sous l’impulsion de la CIA, ce commando terroriste, a été, pendant une décade l’un des plus violents du continent américain. On lui doit, entre autres attentats, celui contre le Vol 455 de la Cubana, dont l’explosion en plein vol a fait 73 morts, le 6 octobre 1976. Les deux cerveaux de cet attentat étaient Orlando Bosch et Luis Posada Carriles. Le premier a été gracié en 1990, le second n’a toujours pas été jugé pour ce crime.

Le réseau Avispa, auquel appartenaient les cinq agents cubains Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, Fernando González, Ramón Labañino et René González, surveillait les activités des groupes terroristes de Miami, pour éviter que ne se reproduisent de tels crimes.

Quand les Cinq ont été arrêtés, en 1998, ils venaient d’apprendre que des attentats étaient en préparation contre des avions desservant Cuba. Auriez-vous compris, Monsieur le Président, que ces Cubains laissent s’accomplir de tels actes de barbarie sans réagir ? Sans que votre pays en soit informé ? Pourtant, les Cinq ont été condamnés en 2001 par un tribunal de Miami, à de très lourdes peines de prison.

Accuser sous la formulation « d’intention de », rend tout possible. Il suffit alors d’influencer le jury en payant des journalistes, de fabriquer les témoins à charge, de choisir le tribunal adéquat, et le tour est joué, des innocents se retrouvent lourdement condamnés !

Les membres du jury ont déclaré les Cinq coupables de tous leurs chefs d’accusation, sans même poser une seule question. Du jamais vu dans un procès long de sept mois.
Une des personnalités de Floride les plus acharnées contre les Cinq est la congressiste républicaine Ileana Ros Lehtinen qui s’est démenée pour qu’Orlando Bosch soit gracié par le Président George Bush, et plus tard, pour trouver les fonds pour payer les avocats de Luis Posada Carriles.

Luis Posada Carriles, ancien membre de la CIA, après des années de cavale, a été arrêté en 2005 par la police de l’immigration des Etats-Unis. Il a été détenu à Miami, puis libéré en 2007 sous une caution de 350 000 dollars, en attendant son jugement.
Après une parodie de procès en 2011 à El Paso au Texas, Luis Posada Carriles, qui n’était inculpé que pour avoir menti sur les conditions de son entrée illégale aux Etats-Unis, est reparti libre du tribunal. Pourtant, le 15 novembre 2007, la sous-commission des Droits de l’homme de la Chambre des Représentants des Etats-Unis avait établi sa responsabilité dans plusieurs actes terroristes, dont précisément, celui contre le Vol 455 de la Cubana.

Dans un interview au New York Times paru le 12 juillet 1998, Posada Carriles a déclaré : «  La CIA nous a enseigné bien des choses, les explosifs et leur usage, les meurtres, les bombes, les sabotages. Quand les cubains travaillaient pour la CIA, on les appelait les patriotes. »

Si vous doutez encore, Monsieur le Président, de la dangerosité de ces individus, lisez l’entrevue accordée par Orlando Bosch, à 
Andy Robinson, correspondant du journal catalan La Vanguardia, et publiée le 16 août 2006. En voici quelques extraits.

Au journaliste qui lui demande :

«  Il n’y a pas si longtemps, une dizaine d’années, il y eut des attentats contre des hôtels de La Havane … », voici la réponse de Bosch :

« Cela a été le travail de Luis Posada. Il a payé un Salvadorien. Ceux d’Amérique centrale, avec la faim qu’ils ont, tu leur donnes 100 dollars, et ils font n’importe quoi. Celui-là est entré à Cuba, il avait son matériel dans un téléviseur. Il a placé trois bombes, une dans un hôtel, elle a tué un Italien, une autre dans la cave du Medio, et il est resté sur place au lieu de partir ! »

«  Cela a t-il eu un impact ? » lui demande le journaliste, ce à quoi Bosch répond :

« Oui, il y en a eu un. Au début, on se demandait si la bombe n’avait pas été posée par ceux de Castro. Ici vous ne vous rendez pas compte de la merde en ébullition à ce moment là. Cela a crée un impact terrible ici. Les gens croyaient au travail de l’armée de Castro… »

Et un peu plus loin, quand le journaliste lui demande :

« Et l’avion de la Cubana, avec 73 passagers à bord, ce fut pour vous une cible légitime ? », voici la réponse de Bosch :

« Pour moi, c’est une cible de guerre. Il y a beaucoup de choses que je ne puis dire. Mais c’étaient des actions de guerre. Et cet avion était un avion de guerre. Il transportait des Coréens du nord, des Guyannais. Tous communistes. Les sportifs ramenaient cinq médailles d’or en escrime. Cuba s’était déjà distinguée en boxe, mais pas en escrime. Cela donnait une gloire à Fidel. Nous avions convenu, à Saint Domingue (lors de la création de ce groupe commando, la CORU), que tout ce qui venait de Cuba susceptible de rendre gloire à Fidel, devait courir le même risque que nous qui combattions la tyrannie  ».

Vous voyez avec quel cynisme ces assassins ont sacrifié une équipe entière de jeunes escrimeurs Cubains.

Les Cinq n’ont fait que lutter contre les actes de terrorisme commis par de tels individus. Ils sont victimes de la plus grande injustice.

Une fois de plus, je vous demande, Monsieur le Président, d’agir pour leur rendre enfin la liberté dont ils sont privés depuis plus de treize ans.
Recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.

Jacqueline Roussie

Copies envoyées à : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Hillary Clinton, Kathryn Ruemmler, Janet Napolitano, à Messieurs. Harry Reid, Eric Holder, John F. Kerry, Pete Rouse, Donald, Rick Scott, et Charles Rivkin, ambassadeur des Etats-Unis en France.

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