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Turquie : les prisonniers anarchistes en grève de la faim

par Maxime Azadi

Publie le jeudi 28 juin 2012 par Maxime Azadi - Open-Publishing

Quinze anarchistes se trouvent parmi des milliers de prisonniers politiques dans les geôles turques. Depuis le 11 juin, 14 d’entre elles et eux ont entamé une grève de la faim contre les conditions d’incarcération et pour demander leur libération.

Plus de cent anarchistes ont manifesté le 26 juin sur le Parvis des Droits de l’Homme en face de Tour Eiffel à Paris pour soutenir leurs camarades emprisonnés qui mènent une grève de la faim dans les prisons turques.

Rassemblés à l’appel de la Coordination des Groupes Anarchistes, de l’Offensive Libertaire et Sociale, de la Fédération Anarchiste, d’Alternative Libertaire Banlieue Nord-Ouest et Paris-Nord-Est, les manifestants ont pris ensuite le chemin de l’ambassade de Turquie, brandissaient des banderoles sur lesquelles étaient inscrites en français, turc et kurde « Halte à la répression en Turquie. Libérez les anarchistes et tous les prisonniers politiques » et « Liberté pour les étudiants détenus en Turquie ». Aujourd’hui, plus de 700 étudiants et 1500 lycéens se trouvent derrières les barreaux, ce qui fait la Turquie la plus grande prison du monde pour les étudiants.

Quelques jours après la manifestation du 1er mai, la police avait perquisitionné et cassé plusieurs lieux alternatifs, arrêtant au moins 60 militants anarchistes. Parmi eux, 51 avaient été relâchés quatre jours après et neuf avaient été placés en détention, portant à 15 le nombre d’anarchistes emprisonnés depuis le début du mois de mai.

Ils sont accusés d’appartenance à une organisation « terroriste » pour avoir été en possession d’un ouvrage de Kropotkine. Le 11 juin, 14 d’entre elles et eux ont entamé une grève de la faim pour dénoncer les mauvaises conditions de détention.

Dans une déclaration commune, les groupes anarchistes ont demandé la libération immédiate de leurs camarades et de tous les autres prisonniers politiques dont le nombre ne cesse d’augmenter chaque semaine avec des nouvelles arrestations massives.

«  L’État turc mène une politique de terrorisme d’État, comme en témoigne le massacre perpétré à Roboski le 28 décembre 2011, au cours duquel 34 personnes dont 19 enfants ont été tuées lors d’un bombardement. Les militant-e-s sont emprisonné-e-s, torturé-e-s, agressé-e-s physiquement par des nervis fascistes manipulés par l’État turc ou par les forces de répression. Désormais, les lois antiterroristes de 1991 peuvent servir à enfermer toutes les opposant-e-s, sans procès, pendant plusieurs années. Plusieurs milliers de prisonnier-e-s politiques croupissent dans les prisons turques, dans l’isolement, pour leurs opinions politiques. C’est ce qui se passe pour les 15 anarchistes actuellement en prison depuis plus d’un mois. Les conditions de détention déplorables génèrent des conflits, les prisons sont surpeuplées (manque de lits notamment) et les militant-e-s vegan ou végétarien-ne-s ne peuvent respecter leur régime alimentaire. Afin de casser les solidarités à l’intérieur de la prison, l’Etat sépare les militants et militantes emprisonnées » peut-on lire dans la déclaration.

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