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L’arrêt de mort de l’éolien

Publie le dimanche 20 mars 2005 par Open-Publishing
10 commentaires

de Alexandre Fache

Un amendement (UMP) à la loi d’orientation sur l’énergie pourrait conduire à la disparition pure et simple de ce secteur, et de 2 000 emplois.

« Agression caract- éri- sée », « harcè- le- ment », « assassinat ». Hier, le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), André Antolini, n’avait pas de mots assez durs pour qualifier l’amendement au projet de loi d’orientation sur l’énergie qui se propose de réglementer l’activité de la filière éolienne en France. « C’est un texte destiné à tuer l’éolien, une agression à peine dissimulée sous le prétexte de protéger les paysages », fulmine André Antolini, qui promet que, si ce texte est voté par l’ensemble des députés le 23 mars prochain, « patrons et salariés de l’éolien iront manifester devant le Palais-Bourbon ».

Fort d’une centaine de PME, représentant quelque 2 000 emplois, le secteur bénéficie aujourd’hui d’un tarif d’achat avantageux (6,5 centimes d’euro par kilo- watt/heure) pour l’électricité qu’il produit. Seule condition, mais de taille, le parc d’éoliennes en question ne doit pas avoir une capacité de production supérieure à 12 mégawatts (MW).

L’amendement présenté par les députés UMP Patrick Ollier, Serge Poignant (par ailleurs rapporteur du projet de loi) et Jean-Pierre Nicolas, limite l’ouverture de ce tarif aux très petites installations (0,03 MW) ou aux très grandes (de 30 à 50 MW). « 0,03 MW, cela correspond à une seule très petite éolienne. C’est totalement hypocrite, juge André Antolini. Quant aux très grandes installations, on tombe des nues. Cela fait des années que nous nous battons pour un relèvement du plafond de 12 MW, ce qui nous est à chaque fois refusé. Et là, on veut nous mettre un plancher de 30 MW ! De plus, ces très grandes installations ne seront autorisées que dans des zones dites de "développement" et soumises à de très longues procédures, impliquant mairie, conseil général, conseil régional, ministère, commission départementale des sites, perspectives et paysages, etc. Dans la liste, il ne manque plus que le curé et l’instituteur ! Soyons clairs : il s’agit bel et bien de tuer l’énergie éolienne dans notre pays. Car la définition de ces zones géographiques prioritaires prendra au bas mot quatre ou cinq ans. D’ici là, toutes les entreprises du secteur seront mortes. »

Les auteurs de l’amendement arguent de leur côté d’un « développement anarchique » de l’éolien en France et des problèmes que ce type d’installation pose en terme de paysage. Une préoccupation que ne rejette pas le syndicat des énergies renouvelables, qui plaide depuis trois ans pour l’institution d’un comité national de pilotage, à même d’encadrer le développement du parc éolien français. Alors que le baril de pétrole a atteint hier le prix record de 56 dollars, le SER souligne aussi combien le texte bientôt soumis aux députés serait contraire aux objectifs fixés par l’Union européenne en terme d’énergie renouvelable. En 2010, 21 % de la production d’électricité de notre pays devra être d’origine renouvelable. On en est loin aujourd’hui puisque, de 18 % en 1990, ce chiffre est tombé à 13,5 % en 2003. L’adoption par l’Assemblée de l’amendement Ollier-Poignat-Nicolas ne ferait qu’accentuer ce recul.

http://www.humanite.presse.fr/popup...

Messages

  • que ne feraient pas les valets u haine p pour faire plaisir aux barons de l’industrie pétroliére

    une " proposition " de loi et une saloperie qui pue le lobbying pétrolier a plein nez

    • > Mais que font les députés Verts ?

      Ils attendent leur chèque de fin de mois :-D Faut surtout pas les réveiller pendant leur sieste, après ils sont de mauvaise humeur et n’en finissent plus de s’engueuler entre eux.

      Matt

    • et ça ne gêne personne la défense des PME ??? youou, y’a-t-il des anticapitalistes sur ce site ???

      Comme quoi le développement durable, c’est encore du capitalisme....

      Anti-K

    • Réponse à "anti-K" : à ce compte là demander une augmentation de salaire, lutter contre des licenciements... "c’est encore du capitalisme". L’anticapitalisme se réduirait alors à une sorte d’incantation mystique où l’on attend la venue du messie anticapitaliste, qui, comme la tornade blanche de la publicité, supprimerait d’un seul coup d’un seul des rapports sociaux de production vieux de plusieurs siècles... Hegel critiquait jadis l’idéalisme absolu de Schelling (qui attendait un pareil avènement du règne de la Liberté) en parlant de "nuit de l’absolu où toutes les vaches sont noires".
      Mais si anti-K préfère habiter à l’ombre d’une centrale nucléaire d’un trust mondial, plutôt qu’à celle d’une éolienne exploitée par une PME ? ....

  • A part des jolies phrases, que faire...?
    Comment nous, société civile pouvons-nous faire pression.
    Car de pression il s’agit. Ne pas oublier qu’en France il a été décidé de mettre en place la nouvelle génération de centrales (EPR). Il est ainsi très clair que nulle autre source d’énergie ne sera tolérée dans notre beau pays, ormis par présence exotique. Les verts ont passé tellement de temps à s’engueuler qu’ils n’ont pas eu le temps de lire le traité de constitution et ainsi vont dire OUI à ce genre de manipulation econo-politico-lobbo-libéraliste au niveau européen. Il en va de même pour les énergies des véhicules, etc... Au détriment de l’écologie, des ressources naturelles et autres, nous entrons dans une année de lutte semble-t-il (si ce n’était pas déjà assez le cas jusqu’à présent). Par le vote mais aussi par des actions globales et locales (pétitions, boycott,...) nous nous devons de faire quelque chose. GreenPeace est un levier mais il n’est pas le seul.

    http://www.sortirdunucleaire.org/index.php?menu=agir&page=index2

    http://www.atomstopp.com/1million/

    Oui, je sais, nous ne pouvons pas passer notre temps à guetter les sournoiseries de nos dirigeants afin de manifester....mais je crains que nous ayons guère le choix.

    L’Aiguillon

  • Agir contre l’amendement anti-éolien.

    Envoyer le texte ci-dessous :

    - aux trois députés responsables de l’amendement anti-éolien :
    jpnicolas@assemblee-nationale.fr ;
    jean.pierre.nicolas@wanadoo.fr ;
    spoignant@assemblee-nationale.fr ;
    serge.poignant@wanadoo.fr ;
    pollier@assemblee-nationale.fr ;

    - et aux députés de votre département : vous trouverez leurs mails ici :
    www.assemblee-nationale.fr/12/qui/circonscriptions

    Texte à envoyer :

    Mesdames et Messieurs les Députés,

    Les 23 et 24 mars prochain, lors de vos travaux sur la Loi d’orientation sur l’énergie, vous serez amenés à vous prononcer sur l’amendement "anti-éolien" de vos collègues Patrick Ollier, Serge Poignant, et Jean-Pierre Nicolas. André Antolini, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), est très clair au sujet de cet amendement : "C’est un texte destiné à tuer l’éolien".

    Quels que soient les avis sur l’avenir du pétrole et celui du nucléaire, il est désormais évident que les énergies renouvelables sont incontournables et indispensables, à commencer par l’éolien avec lequel nos voisins allemands produisent aujourd’hui l’équivalent de 6 réacteurs nucléaires. A moins que les innombrables déclarations en faveur du "développement durable" ne soient que... du vent, rien ne peut justifier que l’amendement "anti-éolien" soit adopté.

    Cet amendement est d’ailleurs fortement critiqué par des députés de bords différents : Extrait dépêche AFP du 16 mars 2005 : "Par cette disposition « on tue tous les projets qui sont actuellement partis », a protesté François-Michel Gonnot (UMP). « On flingue les éoliennes » a renchéri Philippe Tourtelier (PS)."

    Mesdames et Messieurs les députés, nous vous demandons de voter contre cet amendement.

  • Ecologiste depuis toujours ma vie est pourtant devenue un enfer pour ma famille à cause d’éolienne à proximité de mon habition... alors que faire ?