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Le cri de ralliement du rat (1/2)

par Jean-Yves Peillard

Publie le vendredi 11 janvier 2013 par Jean-Yves Peillard - Open-Publishing

Comme la science est la nouvelle religion, elle a ses rituels ; parmi ceux-ci le rituel préféré semble être le « Chercher Midi à Quatorze heure ».
Beaucoup trop de scientifiques sont trop absorbés par leur offices et en oublient les sacrifices des animaux dans les laboratoires sur l’autel de cette science toute puissante, au lieu de remonter à l’origine d’un problème posé dans sa globalité.

« L’homme est la nature prenant conscience d’elle-même »[...]p46 « il y a de cela un siècle, Reclus émit des idées très fécondes sur la façon dont un point de vue holistique exhaustif devrait englober une sérieuse considération de nos responsabilités morales envers les autres espèces. Reclus observe que toutes les autorités sociales, en plus de l’opinion publique en général, « s’allient pour endurcir la sensibilité de l’enfant » envers les animaux utilisés pour la nourriture. Ce conditionnement, dit-il, détruit notre sens de parenté avec un être qui « aime comme nous, ressent comme nous et, sous notre influence, progresse ou régresse comme nous »[...]p47 « si la violence envers les animaux est moralement répugnante, elle est également répugnante pour notre sensibilité. »[...]« Il pense que notre attitude envers les autres espèces n’est pas seulement une question de traitement moral des autres individus, mais également un bon indice de la conscience que nous avons de notre connexion avec l’ensemble de la nature. De plus, une compréhension de notre relation aux autres animaux est d’importance dans le processus d’auto-réalisation humaine ».
John P.Clark « La pensée sociale d’Élisée Reclus »

Le respect animal faisant parti d’un tout, cette approche holistique est aussi remarquée dans un extrait de l’ouvrage de Guy Demenge qui relate les liens avec l’origine d’un passé dérangeant entre le fordisme et des abattoirs industriels. (1)

Extrait de Peakoil de Guy Demenge

Il est intéressant de tenter de se mettre à la place de l’animal pour imaginer sa réaction sur cette situation générale ubuesque même si cela restera inévitablement un tantinet anthropocentrique. Le pavé dans la marre qu’a lancé l’équipe du Pr Séralini, aussitôt suivi d’une levée de boucliers des chiens de garde de Monsanto permet d’attirer l’attention sur la perpétuation d’un massacre étouffé. Et comme on se voudrait souvent petite souris, le rat Sprague Dawley aurait des choses à dire. Cet albinos sélectionné pour servir de cobaye de laboratoire mérite cette attention aujourd’hui que nous prenons conscience que nous sommes « tous cobayes » et qu’en définitive, dans les deux sens du termes, nous sommes nous aussi « fait comme des rats ».
http://cdurable.info/Tous-Cobayes-Effets-toxiques-graves-OGM-Herbicide-Monsanto-Seralini.html

L’attention ici a été porté sur les OGM mais c’est bien toute la recherche qui est à remettre en question dans tous les domaines et bien en amont.
Nucléaire (Les Pr Goncharova et Bandajevski et d’autres avaient déjà eux aussi expérimenté sur des rongeurs et leurs études sont encore passées sous silence après Tchernobyl.), agent orange, pesticide, bisphénol, PCB, hormones etc c’est le même problème, c’est le rat de laboratoire qui trinque et il en a marre, ras le bol !
Non seulement on les étripe mais les accoyer et les gérard pascal les font passer pour des souffreteux qui se prennent un cancer au moindre courant d’air...
Pourquoi s’évertuer à les massacrer comme bouc émissaire alors que tout a déjà été prouvé de longue date, c’est de l’hypocrisie et de la lâcheté. Chaque année ce sont des millions de ces petits mammifères qui disparaissent sous les scalpels en silence, dans ces laboratoires de la mort, on ne fait que toujours remonter ce rocher de Sisyphe alors que l’on doit aller au fond des choses ; à la source du problème, c’est nous, le problème est en nous. L’homme est artefact tant qu’il se ment à lui même. Le scientisme est cet artefact.

Alors qu’il naît, grandi dans son milieu socioculturel et il meurt. C’est son seul chemin.

Pourquoi alors continuer ce jeu du chat et de la souris ?
Pourquoi jouer le jeu du « lobbying » au parlement européens ou ailleurs sur le terrain juridique puisque les dés sont biaisés à cause de la démesure des moyens financiers et médiatiques ?
Parce que petit à petit l’oiseau fait son nid ; ce jeu de patience ne laisse pas la population dans l’indifférence et il faut dire que l’ambulance est pleine.

« p47 « La conscience est le trait de feu qui délimite en l’homme la part de sa liberté_ donc de ses déterminations. » [...]
p48 « Le maximum de conscience est le maximum d’expérience. » [...] p49« Une conscience totale serait celle qui embrasserait toute la sphère d’une existence. Elle est par exemple la capacité à s’affirmer et à se mettre dans la peau d’autrui »... « L’intellect aurait tendance à abstraire les liens contradictoire que la vie noue trop serré pour notre étroite raison : selle la saisit dans sa véritable unité la conscience qui accepte_au bout du compte _de ne pas avoir tout compris. Elle tend au tout, c’est pourquoi elle refuse de systématiser la partie. Un monde où la connaissance se spécialise risque d’aboutir à la décomposition sinon au gel des consciences »
[...] p50 « Toute conscience est sentiment d’un manque. Nous découvrons la nature quand la société l’a détruit, nous parlons de fait social quand celle ci se décompose. » [...]
p51 « En toutes choses elle nous avertit que le temps de l’innocence est fini et que nous ne saurions sans péril persister dans le sommeil. Elle nous alerte_ et c’est en ceci qu’elle nous déplaît. Désormais, il n’est de chance qu’au delà, dans un acte de liberté dont elle est le premier signe. Si dans une société qui se détruit nous prenons conscience de la nature au moment où nous l’avons vaincue, c’est pour rétablir librement un lien qui jusque là existait et s’est détruit de lui-même. » [...] p59 « Et c’est la conscience du passé, notamment du notre, qui fournit les armes qui permettent au présent de se donner un futur. »
Bernard Charbonneau (Je fus – Essai sur la liberté)

En 2005 , Warren Buffet aurait dit : « Il y a une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner. »

Buffet a peut-être de la haine pour la jeunesse et a aussi dit cela pour la provoquer. Il se trompe, il est un homme du siècle passé, il est en fin de vie et a sans doute du ressentiment...de la jalousie...peur de la mort ? Etc. Mais c’est vrai qu’il y a une guerre, c’est un fait, mais c’est une guerre contre la conscience que Buffet et d’autres avant lui mènent depuis si longtemps, mais voilà que Buffet et ceux qui "pensent" comme lui sont en train de la perdre. Le buffet est froid. La résistance est chaude et fertile.

Ce monsieur Séralini est particulièrement courageux pour s’opposer aux lobby des agro-industriels, mais ils devrait les découper en rondelles après leur avoir fait ingurgiter du NK603 ou du roundup, quand on dit « tous cobayes », on doit le prendre au mot...
De ce dont on « l’assassine » ce n’est pas le dixième qui a été demandé aux études pour autoriser des autres produits OGM. De plus ce sont les firmes elles-mêmes qui fournissent les études aux résultats unilatéraux comme par hasard aux « organismes de contrôle » et personne ne s’en choque face à des firmes qui se réfugient derrière un « secret industriel », un brevet, c’est à dire un racket sur le vivant.(JP Berlan 1998).
Tout cela est encore la confirmation de la collusion, quelque fois la corruption mais en tout cas la prévarication dans ce pays et dans cette « Europe des peuples » contre les peuples.

Il était aussi appelé à se défendre seul le 19 Novembre 2012 à l’Assemblée où était organisé une audition publique, en fait une séance de lapidation contre lui par des parle-ment-aires accoquinés avec le lobby. Le Pr Séralini conscient de mettre les pieds dans cette souricière ne s’est pas démonté.
Tous à l’intérieur de cette salle avaient le même pedigree très à propos, incompris les organisateurs ; des chiens de garde. Il y avait aussi Mr Masson ancien directeur de L’INRA Colmar qui n’a pas moufté quand un faucheur volontaire l’a interpellé et a affirmé haut et fort que les brevets concernant la vigne OGM en question étaient déjà déposé aux USA, par un ancien collègue à lui.

Séance de lapidation pro-OGM à l’Assemblée

Il faut remettre au devant de la sellette le procès de l’INRA et l’État français contre les faucheurs volontaire de Colmar. http://bellaciao.org/fr/spip.php?article121101

L’INRA a été crée au lendemain de la guerre pour industrialiser l’agriculture qui avait commencé dès 1920. Or l’industrialisation, la standardisation sont le contraire de la biologie, de la vie même. Ce n’est pas avec un faible pourcentage de recherche dédié à la « recherche verte » que l’INRA sera crédible, c’est avec la prise en compte « des répercutions sur le milieu naturel, sur la santé, sur les rapports sociaux de leur travaux » ( http://www.non-fides.fr/?Arretons-la-recherche). C’est en fait l’approche holistique dont parle les bio-dynamistes et toute personne respectant le vivant, les cycles etc dont a reparlé la vigneronne bourguignonne Mme Leflaive témoin du procès de première instance. L’agroécologie, la permaculture, l’agro-foresterie etc et l’agriculture naturelle de Masanobu Fukuoka sont des leçons et des sources de plus en plus poursuivies par des personnes soucieuses de la pérennité des sols.

Lors du deuxième procès, en appel qui a tourné court, les faucheurs ont eu l’honneur d’enfin converser un peu avec Mme Guillou directrice de l’INRA (actuellement retraitée...) qui était venue soutenir ses poulains sur les marches du tribunal. Trop de monde était autour d’elle mais cela aurait été l’occasion de lui montrer le bouquin écrit par l’un de ses collègues polytechnicien. Puisque dans ce pays, ceux qui n’ont pas de diplôme sont quasiment considérés comme des sous-hommes. Alors que si c’est un X qui le dit alors, peut-être ouvrerait-elle les yeux.

(« La biodynamie en 35 questions » Antoine Lepetit Éditions La Pierre Ronde 2012).

Elle qui a écrit « 9 milliards d’hommes à nourrir » mais quel sorte d’homme ?, vu que la plupart sont empêchés de se nourrir. Et toujours cette contradiction entre le discours et les actes : "Pour autant, les pays du sud doivent remettre l’accent sur le développement de l’agriculture paysanne et investir dans les cultures vivrières et des céréales, c’est capital pour s’en sortir", déclare Gérard Matheron. "Vous ne sortirez pas les populations rurales de la pauvreté si vous ne redéveloppez pas l’agriculture locale", confirme Marion Guillou.( source :http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=3211 voir aussi sur le même site les controverses de Marciac http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=2778)
Contradiction entre le discours et les actes aussi du ministre de l’agriculture LeFol :
« 18 décembre 2012 Lettre ouverte à Stéphane Le Foll, La France, modèle mondial de l’agroécologie ? » http://www.bastamag.net/article2849.html

Et toujours cette propension-prétention-arrogance occidentale à vouloir « nourrir le monde », alors que les peuples savent se nourrir comme tout être vivant depuis les millénaires. Cette fable humanitaire a été aussi évoqué par un témoin de l’INRA lors du premier procès, Mme CFDT ancienne directrice de recherche à l’INRA se justifiait en évoquant le riz OGM pour l’Asie : « ce riz est capable si il est inondé de se hausser un peu du tuyau pour que les grains ne soient pas noyés et il a une architecture racinaire qui n’exige pas que dans les zones type Indonésie, Vietnam et autres, on ait à repiquer. Quand on arrive à faire un riz transgénique comme ça qui va éviter aux femmes et aux petites filles de s’attraper la bilharziose, d’avoir le dos courbé, de passer leur temps courbées au-dessus des grains de riz ou des pieds de riz, et que en plus ça a été fait par un institut public australien qu’il a été donné gratuitement au gouvernement vietnamien en dédommagement, si on peut dire, de la contribution des australiens à l’épandage de défoliant avec les américains pendant la guerre, donc vous connaissez encore les conséquences, je dis qu’il faut peut-être aussi expliquer que les Ogm, c’est ça. Et puis quand vous regardez dans les médicaments, bon... »

Mais « si on peut dire », cela fait plus de 4000 ans que les asiatiques cultivent le riz, est-ce vraiment aux autres pays à leur montrer comment il faut faire ? Et concernant le « dédommagement à l’épandage » de l’agent orange « si on peut dire », il vaudrait mieux consulter Mr Bouny à ce sujet :(http://bellaciao.org/fr/spip.php?article129399)
et pour les médicaments, c’est en milieu confiné, non ? « Bon... »
et les OGM pour l’insuline, c’est pour le diabète non ? Mais quelles sont les origines du diabète ? « Bon... ».

Et au sujet du riz OGM dans la rubrique « il ne se passe pas une semaine sans que l’on reçoive des informations montrant l’imposture du brevetage » encore récemment :
http://www.soutienfaucheursbretagne.fr/article-le-monde-intoxique-par-les-ogm-113695710.html
et ce n’est pas mieux pour le coton :
http://blogs.mediapart.fr/edition/ogm/article/061212/inde-la-cata-du-coton-ogm-au-maharashtra

Rien ne tenait debout dans les arguments de l’INRA, cela était visible pour tout ceux qui y ont assisté. Avec toute la richesse, la justesse et la jeunesse d’esprit qu’on apporté les témoins des faucheurs, on voyait bien deux mondes, deux sols l’un en face de l’autre, l’un stérile, en face d’un autre vivant, simplement ouvert, sur la même longueur d’onde car tout est vibration, Électricité autour de nous et en nous, cela pullule de vie, cela pisse l’amour, cela déborde, cela dégueule même, et on voudrait nous faire croire que l’on peut contenir cela par une simple bâche ?.

Il fallait voir cela pour le croire ; tout a été démonté pièce par pièce et nous avons été condamnés.
Ce procès nous a été volé. C’est une preuve élémentaire de la prévarication dans ce pays.

Ces actes « délictuels » continuent et continueront tant que tous les chemins démocratiques ne seront pas déverrouillés.
Les lanceurs d’alerte ont correctement fait leur travail sans illusion et des sentinelles comme les abeilles ont largement été utilisé pour symboliser cette ferveur populaire. Il reste juste à faire le dernier pas hors du rang des meurtriers.
Car les firmes et les banques comme hier sont complètement imbriquées dans les États, elles les contrôlent. Comme hier ils disaient « plutôt Hitler que le front populaire » les oligarques l’interprètent maintenant « Plutôt Bayer que les vers de terre ».

C’est très simple mais trop simple pour un polytechnicien, un normalien formaté depuis l’enfance, alors il faut peut-être remonter à l’origine de la formule et faire des jeux de mot à la Feuerbach pour titiller l’oreille puis le cerveau :
"Der Mensch ist was er isst"
L’homme devient ce qu’il mange. S’il mange des clones il devient clone. S’il mange de la merde il devient de la merde. Et comme ailleurs et sur d’autres champs : s’il fabrique des armes il devient un meurtrier.

A ce procès de l’INRA Colmar, si l’affaire se poursuit...il faudra demander officiellement la réhabilitation du biologiste P. Azelvandre et sa nomination au poste de directeur de l’INRA Colmar avec pour orientation l’agro-ecologie.
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?page=imprimer&id_article=14587

Avec toutes les exigences de la société civile dont l’Appel de Poitiers http://www.semonslabiodiversite.com/wp-content/uploads/APPEL-DE-POITIERS-Texte-final.pdf
(www.appeldepoitiers.org)
et pas d’Artefact comme les mesurettes d’interdiction de quelques pesticides : Cruiser...etc.

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