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Le riz doré pour résoudre le problème de la déficience en vitamine A est un échec cuisant

Publie le lundi 28 mars 2005 par Open-Publishing
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Communiqué de Greenpeace

Amsterdam - Cinq ans après le début du battage publicitaire entourant le projet de développement du soi-disant « Riz Doré », Greenpeace soutient que ce produit transgénique est un échec technique, et qu’il ne viendra pas à bout de la malnutrition. Plus grave encore, sa mise au point accapare inutilement des fonds tout en détournant l’attention des vraies solutions qui permettraient de lutter contre la déficience en vitamine A (DVA). Greenpeace s’attend à ce que les scientifiques de l’industrie lancent d’ici peu une nouvelle campagne de propagande de désinformation pour louanger le Riz Doré, en lui faisant miroiter des solutions illusoires à la DVA.

C’est en 2000 qu’a été présenté le Riz Doré pour la première fois. On le décrivait alors comme une variété de riz génétiquement modifiée en laboratoire, capable de produire de la provitamine A (du bétacarotène). Pour régler les problèmes de déficience en vitamine A. La DVA peut avoir pour conséquence la cécité, voire la mort, et elle survient surtout dans les pays en développement.

« L’industrie s’efforce de mousser la vente de son Riz Doré en le faisant passer pour une solution magique. Sa stratégie induit le public en erreur, elle simplifie à outrance les vrais problèmes entourant la déficience en vitamine A, et elle rejette des solutions de rechange plus efficaces », affirme Christoph Then, responsable de la campagne OGM pour Greenpeace Internationale. « Le projet Riz Doré a simplement pour but d’aider l’industrie à obtenir des appuis pour la vente de ses aliments transgéniques controversés sur les marchés en Inde et en Europe, par exemple. »

Une lecture attentive des publications portant sur le Riz Doré (1) révèle qu’elles dissimulent l’existence de problèmes techniques. La publication originelle qui traitait du Riz Doré ne décrivait ni entièrement, ni exactement le type de provitamine A présente dans le Riz Doré. En fait, la quantité de bétacarotène présente y avait été significativement surestimée. Le problème majeur est qu’à l’heure actuelle les scientifiques ne comprennent pas comment le riz transgénique fabrique son bétacarotène.

Quoique l’innocuité alimentaire du riz OGM chez les humains demeure une inconnue, une chose est certaine : le riz cultivé va s’hybrider par croisement éloigné avec des espèces sauvages apparentées, incluant des mauvaises herbes, ce qui va probablement entraîner des problèmes agronomiques et environnementaux.

Depuis l’an 2000, on a trouvé des solutions à la DVA qui ont fait leurs preuves. Par exemple, une alimentation plus variée, le recours à des suppléments de vitamine A administrés sous contrôle médical, et le jardinage à domicile. Bien que la DVA demeure un grave problème dans certains pays, dont le Bangladesh, les solutions précédemment mentionnées ont virtuellement permis d’éliminer la cécité infantile attribuée à la VDA. (2) Il y aussi des variétés de riz traditionnelles qui non seulement renferment du bétacarotène mais aussi plusieurs autres nutriments importants dont le fer, des protéines de grande qualité et même des composantes riches en gras, indispensables à toute assimilation de bétacarotène. (3)

« S’il est introduit sur une vaste échelle, le riz GM pourrait envenimer le problème de la malnutrition et miner la sécurité alimentaire parce que sa consommation favorise une alimentation basée sur une seule denrée alimentaire industrielle, au lieu de promouvoir la réintroduction de plusieurs sortes de végétaux riches en vitamines, à haute valeur nutritive, bon marché et qu’on peut déjà se procurer », dit le professeur Klaus Becker, de l’université d’Hohenheim en Allemagne.

Greenpeace veut mettre en garde contre le fait que les chercheurs qui vantent le Riz Doré vont encore chercher à attirer l’attention en dévoilant de nouveaux travaux portant sur le riz transgénique, prétendant qu’il contient dix fois plus de bétacarotène que celui de la première génération. Malgré cinq années de matraquage publicitaire, le Riz Doré n’a jamais permis de résoudre réellement le problème de la DVA. Il n’a eu pour effet que de distraire l’attention du public des véritables solutions présentement disponibles, lesquelles sont probablement moins chères, plus efficaces, et plus de nature à respecter l’environnement et à en maintenir l’intégrité.

Personnes ressources :

Christoph Then, campagne OGM, Greenpeace Internationale,
Tél. : + 49 1718 780 832
Maartje van Boekel, Communications, Greenpeace Internationale,
Tél. : + 31 6 4616 2021
 
(1) Greenpeace, Not all that glitters is gold, The False hope of "Golden Rice" (Tout ce qui brille n’est pas or, l’espoir fallacieux du « Riz Doré »). www.greenpeace.org/goldenrice
(2) Antje Lorch, Vitamin A deficiency : diverse causes, diverse solutions, www.greenpeace.org/vitaminA
(3) Michael Frei et Klaus Becker On Rice biodiversity and nutrients www.greenpeace.org/ricebiodiversity
 
Eric Darier
 
Responsable de la campagne OGM
Greenpeace
454, ave. Laurier Est, 3e étage
Montreal H2J 1E7
Tél. (514) 933-0021 x 15
Cell. (514) 605-6497
Fax. (514) 933-1017

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