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Militant infatigable du NON : Raoul Marc Jennar, à la télé dimanche 3 avril 12 h 40

Publie le vendredi 1er avril 2005 par Open-Publishing
6 commentaires

Militant infatigable du NON, auteur de nombreux articles, il est l’ invité de Daniel Schneidermann :

Dimanche 3 avril 12 h 40, Raoul Marc Jennar sur France 5 dans "Arrêt sur images" et la veille, samedi 2 avril sur TPS + Cable et Sat.

Pascal Lamy d’accord pour débattre, mais pas avec n’importe qui.
Par Daniel Schneidermann

(...) Nous avons aussi souhaité inviter un des deux commissaires français membres de la commission qui avait adopté cette directive, l’an dernier. Nous avons donc contacté Pascal Lamy, ancien commissaire français (et socialiste) à Bruxelles.

Lamy est d’accord pour venir. Il a expliqué à Perrine à quel point il était préoccupé par le déficit de communication dont souffrent les institutions européennes. Lamy sur notre plateau, un témoin de première main, de l’intérieur, de la communication sur l’Europe, ce serait un "coup", comme disent les journalistes. Formidable.

Un seul petit problème : il ne veut pas débattre avec Jennar. Il l’a dit à Perrine, assortissant Jennar d’une batterie de noms d’oiseaux que la décence m’interdit de reproduire ici.

Ah.

Fâcheux.

Pourtant dans le passé, Pascal Lamy a côtoyé sur des plateaux de télévision des nonniens estampillés comme Marie-George Buffet, ou Philippe de Villiers. _ Il n’a donc pas peur du débat, ni contre les nonniens de gauche, ni contre les nonniens de droite.

Je me suis donc demandé pourquoi Jennar lui faisait peur. Vive Google : j’ai tapé Jennar Lamy.
Première impression : c’est copieux.

Deuxième impression : Jennar est plutôt du genre harcelant.

Et un harceleur qui ne mâche pas ses mots. "Combien de temps encore, Pascal Lamy, Commissaire européen au commerce, allez-vous abuser de notre patience ? De la patience de toutes celles et tous ceux, en Europe et dans le monde, qui vous entendent dire une chose et vous voient faire son contraire ?"

Etc, etc.

"Arrogance, duplicité, cynisme, mépris pour les choix démocratiques des peuples" : d’accord, Jennar a l’interpellation véhémente. Mais enfin, il ne fait pas celà pour pourrir la vie de Pascal Lamy. L’interpellation est argumentée. C’est un militant, appuyé sur une vision de l’Europe, et du monde.

(...)

Je crois comprendre ce que vous gêne chez Jennar. Il n’est "pas de votre monde". "Pas du même niveau". C’est un truc souvent donné aux hauts responsables par les conseillers en communication : surtout, ne jamais débattre avec quelqu’un qui soit d’une notoriété inférieure à la sienne.

Si je peux me permettre, Pascal Lamy, ce conseil me parait aujourd’hui légèrement dépassé. Je ne sais pas si Raoul-Marc Jennar est déjà passé à la télé. En ce moment, Jennar parcourt la France, loin des caméras. Jetez simplement un oeil à son agenda. Quand il va venir pour notre enregistrement, il disposera de deux heures, pas une de plus, entre le train de Bordeaux et un train pour La Roche sur Yon. A chaque fois, c’est cent, deux cent, cinq cent personnes qui sortiront consolidées dans le choix du "non". Quelque chose me dit que ces réunions déplacent davantage de voix qu’une émission de Christine Ockrent.

Voilà. Celui qui vous parle ici n’est pas seulement le journaliste, c’est aussi le citoyen. Comme je tente de m’en expliquer sur ce blog depuis quelques jours, je ne sais toujours pas quoi voter au referendum. Un débat entre Jennar et Lamy pourrait m’aider, comme quelques autres milliers, ou millions, d’électeurs encore indécis. Et dans l’immédiat, si vous nous forcez à choisir entre Jennar et vous, alors la mort dans l’âme de renoncer au débat, on choisira Jennar.

Daniel Schneidermann

Extrait : www.bigbangblog.net/article.php3?id_article=80

Messages

  • Généralement, quand on refuse de discuter avec quelqu’un, c’est qu’on sait qu’on va se trouver en mauvaise posture. Effectivement, Jennar ne ferait, sans doute, qu’une bouché de P Lamy.

  • Ce débat avec Lamy aurait été l’occasion de lui demander des "comptes" sur son acceptation pleine et entière des "travaux" de la Trilétérale ou du goupr de Bildenberg, comme Raoul Marc Jennar le rappelle dans ses conférences.

    Sacré Lamy, encore un aspect du "socialisme" actuel : courage, fuyons !

  • Jennar, ça c’est un intellectuel qui, au-delà de ses compétences juridiques, constitutionnelles, possède l’art de montrer tout simplement avec passion raisonnée, émotion, humanité, humour, rigueur, justesse.
    La manière pédagogique qu’il met en oeuvre est un modèle car nous rentrons tout simplement, livre en main, dans la réalité du traité et dans ses subtiles contradictions. De plus, il n’a rien à vendre, il ne revendique aucun pouvoir et je comprends que Lamy qui brigue un poste de Directeur de l’OMC a peur, avant son élection par cooptation, de débattre et de perdre sur le projet de Traité Constitutionnel.
    J’ai vu et entendu Jennar en conférence à Langon (33210) s’il passe par chez vous, allez-y. Une sacré soirée vous attend. C’est un sacré militant.
    Marcel Cassoudebat

  • Competence, Rigueur, Honnetete intellectuelle, talent pedagogique : Quand on ecoute RMJ, quand il nous demonte les rouages du "Comite 133" ou de "l’Organe de Reglement des Differends" a l’OMC, C’est UN CHOC (je peux en temoigner) : On decouvre a quel point notre vie quotidienne se joue dans des negociations secretes (Au nom de la soi-disant defense de nos interets, le "secret des affaires" prevaut sur l’exigence du controle democratique...), On decouvre a quel point, les Infos Tele sur la sante du pape ou les proces pedophiles peuvent nous rendre etrangers a notre propre destin : Certains discutent de notre avenir, s’engagent en notre nom (privatiser la sante, la prevoyance, ou l’education... Brader l’egalite d’acces aux services publics), mais personne ne nous tient au courant !

    Honneur a Raoul Marc Jennar, Ce grand Europeen ! Il va peut etre nous aider a sauver notre heritage le plus precieux : Separation des Pouvoirs, Droits du Parlement, Controle democratique...

    Tout ce que, comme des couillons, nous etions en train de "laisser filer" car ... "Etre contre l’Europe, vraiment CPABO ! " Et puis "Si le Non l’emporte, on va avoir Le Pen , ou alors ce sera le retour des Soviets ?" (Non, non Bien pire ! La Terre va s’arreter de tourner), Mauvais Europeen, va !

    Heureusement tout ce qui est excessif est insignifiant !

    R. ZAHARIA Clamart

    • C’est plus facile de défendre une bonne cause qu’une mauvaise.
      Une mauvaise cause ne peut être soutenue qu’en faisant appel au sentiment (littérature, musique, pipo, abstractions, etc... du vent) pour tromper la raison, alors que les arguments d’une bonne cause s’adressent à la raison.
      Les arguments rationnels et concrets sont plus convaicants que les boniments de bateleurs de foire.
      Quels avantages cette Europe peut-elle apporter aux français d’en bas ? On attend que les partisans du OUI nous le disent. Par contre avec la directive Bolkenstein, nous savons déjà ce que les salariés peuvent perdre.
      Quand François Hollande a le culot de monter sur un podium affichant "Pour une europe sociale" il trompe tout le monde, sauf les grands patrons qui savent, eux de quoi il retourne.
      La Parti Socialiste n’a jamais trahi aussi ouvertement la classe ouvrière.
      Hollande n’est qu’un ambitieux près à tout pour être président de la république.
      Il joue son avenir et celui de son parti, car le Parti Socialiste ne sortira pas indemne de cette affaire.
      Et surtout que l’on ne s’imagine pas que si le OUI l’empporte ce sera fini. Ce ne sera que le commencement d’une bataille terrible pouvant déboucher sur un nouveau 89, oui, un nouveau 89, car comme en 89, la conjonction est en train de se faire entre le peuple et les vrais intellectuels.
      Ce que certains s’efforcent de ne pas voir, c’est que le NON aura une signification plus grande qu’un simple rejet de la constitution. Ce sera le rejet global d’une société fondée sur la seule valeur de l’argent qui nous pourrit la vie au quotidien.
      Comme à la veille de 89, le NON aura valeur d’un cahier de doléances.
      Maintenant que le peuple s’est réveillé, il ne lâchera plus prise !
      Qu’on se le dise.