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Nous sommes TOUS des cheminots !

par LO

Publie le mercredi 18 juin 2014 par LO - Open-Publishing
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Depuis mardi 10 juin, des dizaines de milliers de cheminots sont en grève contre la réforme ferroviaire. Ce que le gouvernement présente comme une réunification salutaire entre la SNCF et RFF n’est qu’un plan de compétitivité destiné à réaliser des milliards d’économies sur le dos des usagers et des cheminots, en vue de la privatisation de la SNCF.

Pour les cheminots, elle se traduira par plus de flexibilité, par des jours de congés en moins, par le blocage de leurs salaires et des suppressions d’emplois. Les cheminots disent non, ils ont raison.

Le gouvernement a choisi l’épreuve de force. « Il faut que cette grève s’arrête », ont ordonné Hollande et Valls. Cuvillier, le secrétaire d’État aux Transports, a même accusé les cheminots d’être des incendiaires. Comme les grévistes de l’usine d’Aulnay-sous-Bois avaient été accusés par les dirigeants de Peugeot d’être des casseurs, voilà que c’est le tour des cheminots.

Cette fois, ce n’est pas une grande famille bourgeoise qui manifeste sa rage, mais un gouvernement PS. En se montrant aussi autoritaire contre les grévistes qu’il est à plat ventre devant les patrons, il apparaît sous son vrai jour.

« Il en va de la sauvegarde de la SNCF et de sa modernisation », se défendent les ministres. Mais, de Peugeot à La Poste en passant par La Redoute ou par Bouygues Telecom, on sait ce que cachent les mots de modernisation ou restructuration : une régression et des attaques contre l’emploi et les conditions de travail.

On peut être usager de la SNCF et touché par la grève, on n’en demeure pas moins un ouvrier ou un employé qui mesure les conséquences de ces reculs, pour les subir soi-même.

Les politiciens et les médias se répandent en calomnies contre les cheminots. Quel cinéma les médias ont-ils dû faire pour que « l’exaspération » des usagers s’exprime ! Quelle dramatisation autour du bac ! C’est écœurant.

À chaque fois que des travailleurs se battent pour ne pas être transformés en chômeurs et pour leurs droits les plus stricts, ces gens-là les clouent au pilori et les accusent d’être des privilégiés et des irresponsables. C’est d’ailleurs aussi parce qu’ils se battent que les intermittents du spectacle sont accusés d’être les enfants gâtés du régime de chômage !

Patronat et gouvernement voudraient que l’on se taise et se résigne face à leurs mesures antiouvrières. Alors, que les cheminots et les intermittents du spectacle relèvent le gant est une bonne chose pour tous les travailleurs, car il faut rompre cette spirale qui nous tire tous vers le bas.

Bien sûr, la grève des cheminots « gêne ». Mais, si les cheminots sont en mesure de bloquer sérieusement la marche de la société, c’est qu’ils sont indispensables. Il en va de même pour tous les travailleurs. Les intermittents ne peuvent pas bloquer les trains, mais ils peuvent aussi peser sur l’économie.

L’annulation d’un festival comme celui d’Avignon coûterait, dit-on, plusieurs millions d’euros pour les hôteliers ou les restaurateurs. Chaque jour de grève coûterait 20 millions à la SNCF.

Eh bien, cela donne une idée de ce que les travailleurs rapportent au quotidien et prouve qu’ils apportent infiniment plus à la société qu’ils n’en retirent. S’ils n’ont pas leur part, c’est que celle-ci leur est volée par une minorité qui se repaît de l’exploitation.

Cela donne aussi une idée de la force que nous représenterons lorsque tous les contingents de salariés entreront en lutte ensemble, avec la conscience que, par-delà nos secteurs d’activité, nous subissons la même offensive et que nous avons les mêmes exigences à défendre.

Alors oui, il faut marcher la tête haute, être conscients de nos droits et nous battre pour nos intérêts. Nous sommes mille fois plus utiles que ces parasites qui nous font la leçon. Les cheminots, comme les intermittents, ouvrent la voie et peuvent en être fiers.

Jusqu’où les cheminots vont-ils pouvoir aller ? Les directions syndicales résisteront-elles aux pressions gouvernementales ?

Sont-elles traversées par des divisions qui pourraient les conduire à négocier des arrangements contre la poursuite de la grève ?

Quoi qu’il en soit, il revient aux grévistes et à eux seuls de décider de l’avenir de leur mouvement. Ils ont montré qu’ils n’étaient impressionnés ni par les attaques du gouvernement, ni par celles des médias. Leur mécontentement est profond et suffisamment légitime pour qu’ils tiennent bon.

Vive la grève des cheminots ! Vive la solidarité entre travailleurs !

Éditorial des bulletins d’entreprise du 16 juin

Messages

  • Des cheminots et des intermittents determinés !
    Voilà qui redonnent confiance et le moral face à ces attaques incessantes.
    Vive leurs grèves !
    Quelles nous redonnent confiance en nos forces pour les rejoindre dans cette lutte et renverser le rapport de force !
    Vive les travailleurs en lutte !

  • Quel silence assourdissant et manque d’action des autres corporations ! encore une fois c’est les cheminots qui donnent le ton, mais seuls c’est perdu d’avance. Le conflit ne s’élargira pas à la veille des vacances. En 2004 les salariés EDF-GDF étaient dans un conflit remarquable avec en main l’outil de travail et la menace de black-out sur une partie de l’europe. Par manque de soutien et par trahison de la fédération, ils ont du lâcher prise. On en mesure les conséquences à l’heure actuelle, et c’est pas fini.
    Je ne veux pas être pessimiste, mais il y a plus de bobos que de résistants, et ce n’est pas près de changer.

  • Depuis le 10 juin, les cheminot-es ont voté la GREVE dans les quelques 300 Assemblées Générales tenues dans les Eatblissements et sites.

    Depuis le 10 juin, ils reconduisent par vote la GREVE pour demander le retrait du projet de REFORME DE LA SNCF présenté par les Socialistes libéraux AUXIETTE et BIANCO.

    Face au Gvt et à la plupart des médias, ils se battent pour dénonce rla désinformation sur ce projet et les fausses informations sur les pourccentages de grévistes, projet qui passe à l’Assemblée Nationale depuis le 17 juin.

    Les déclarations scandaleuses du Gvt, HOLLANDE, VALLS, CUVILLIER et une partie majoritaire de l’UMP : "il faut arrêter la Grève !" aidés par les Fédérations CFDT et UNSA continuent et s’amplifient !

    Devant l’Assemblée Nationale, les CRS se sont permis de tabasser les manifestants venus à plus de 3000 : lacrymos, matraques, passages à tabac et interpellations, voilà la réponse du Gvt !

    Les cheminot-es et leurs organisations syndicales CGT, Sud Rail et FO ont partout reconduit la Grève pour le 19 juin.

    Les chiffres mensongers de la Direction sur les pourcentages de grévistes (17 %)
    ne sont pas réels puisque les trains TGV et TER fonctionnent en-dessous de
    40 %.

    Ce jeudi 19 juin, nouvelles AG pour décider des suites.

    RENDEZ-VOUS EN FIN DE JOURNEE !

  • Pour toucher le grand public, les usagers, il faut d’abord expliquer en quoi cette future mise en concurrence, puis privatisation va les toucher justement... sécurité, impôts payés pour l’entretien du matériel, mais bénéfices engrangés par le privé...

    • Le transport par rail pose des pbms écologiques (pour les trains de camions) et sociaux (pour les trains d’usagers) et il importe de savoir s’il s’agit d’un service public pour le peuple-classe ou un objet à profit pour les capitalistes français ou étrangers !

      Le FN critique les visées prédatrices des "italiens" (capitalistes) mais pas des capitalistes français !