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Grève Sncf : bilan et leçons par les Communistes Libertaires de la CGT

par Ermon

Publie le samedi 28 juin 2014 par Ermon - Open-Publishing
12 commentaires

La grève a été diversement suivie, en fonction des catégories de salariés, mais elle a atteint pour un mouvement reconductible professionnel un haut niveau de participation, compte-tenu qu’elle n’avait été appelée que par la CGT, SUD et FO-First, et qu’au bout de 3 jours, CFDT et UNSA brandissaient des victoires arrachées auprès du ministère des transports. Notons que si l’UNSA avait déposé un préavis et s’est joint à la grève par endroits, la CFDT a dès le début condamné le mouvement, apportant son soutien aux non-grévistes et traitant les grévistes d’extrémistes. Concrètement, avec un taux de grévistes qu’on peut estimer à 25% pendant plus de 9 jours, avec des pics chez les roulants et dans les ateliers de maintenance et une forte participation des jeunes cheminots, on peut considérer que le mouvement a été profond.

Une stratégie confédérale qui tourne le dos à l’action des grévistes
On a pu voir la stratégie confédérale d’ « action et négociation » à l’œuvre dans ce conflit. D’abord la CGT cheminots est directement allée s’asseoir à la table des négociations alors que le gouvernement avait annoncé que le projet de loi ne bougerait pas dans les grandes lignes (nouveau découpage de la SNCF et remise à plat de la convention collective). Le soir, le secrétaire général de la CGT cheminots, G. Garrel, annonçait « ce texte est largement enrichi […] c’est un point positif » laissant la poursuite de la grève entre les mains des cheminots… mais déstabilisant au passage les bases syndicales qui ne savaient plus sur quel pied danser. Le tir a été corrigé en interne et la grève était largement reconduite le lendemain.

A partir de là, c’est Lepaon lui-même qui rentre dans la bataille, cosignant une lettre ouverte à Hollande avec Garrel et estimant publiquement « on peut sortir de la crise ce week-end », alors même que le gouvernement envoyait un tir de barrage anti-grève avec l’argument du bac et où la grève connaissait son premier week-end, après lequel les reconduites peuvent se compliquer. Peine perdue, le gouvernement était déterminé à mener son projet antisocial, comme d’habitude, il serait temps que la CGT s’en rende compte et appuie plus fortement l’action des salariés. Au final, ce sera le PCF qui sifflera la fin de la grève en faisant accepter au parlement un amendement qui ne change rien au fond du problème et sera rejeté, comme les autres, par la CGT et SUD, mais sera par contre largement repris par les chiens de garde médiatique. Et malheureusement repris le jeudi 18 juin dans plusieurs dépôts par certains militants Cgt Cheminots afin d’encourager la reprise du travail, dans la pure tradition d’inféodation du syndicat à l’action parlementaire.

Pour revenir à la stratégie confédérale, il s’agissait bien pour la confédé non pas de construire un mouvement de grève jusqu’à l’aboutissement des revendications, mais plutôt de mettre un coup de pression par quelques jours de grève, afin d’obtenir des amendements, qu’elle aurait voulu significatifs, au projet de loi, démontrant ainsi qu’elle faisait mieux que l’UNSA (passé récemment 2e syndicat à la SNCF devant SUD) qui négocie à froid.

lire la suite sur :
http://communisteslibertairescgt.over-blog.net/article-greve-sncf-bilan-des-libertaires-cgt-124017994.html

Messages

  • La grève à la SNCF a donné lieu à un déchaînement de propagande contre la CGT, mené par le gouvernement, la droite, le patronat, et relayé par la presse.

    Pour les partisans des politiques d’austérité, qui craignent un mouvement social d’ampleur, la CGT qui refuse de se soumettre, reste l’ennemie à abattre.

    • la CGT qui refuse de se soumettre, reste l’ennemie à abattre.

      C’est en plein conflit que le telephone sonne souvent entre le gouvernement et la direction CGT ,sans que la base soit au courant (voir article du canard) apparemment c’est pas cette CGT là qui est un ennemi de Valls

    • Oui ! une direction a la botte de la social dem et du patronna ,engluée
      dans la grande mascarade des syndicats de U E.

      Grace a sa base resté a peut près saine ,la CGT avec ses imperfections reste
      encore un syndicat de classe qui continu a inquiéter le capital.

      Il serais temps de ce débarrasser de cette direction corrompue et de reprendre le chemin d’une réponse acharnée a la LDC que nous fait subir le capital.

      Cordialement.

    • OUI NOCTURNE , la CGT , n’en déplaise à ses dirigeants , reste un syndicat de classe , mais elle est également un syndicat de masse ce qui signifie qu’elle regroupe en son sein des travailleurs de toute tendance sur une base de classe et à ce titre elle proscrit le fractionnisme ...

      aucun adhérent ne peut donc se prévaloir d’ être communiste libertaire DE LA CGT , même si je partage globalement le contenu du texte de ces camarades , il faut lutter contre cette direction réformiste en rassemblant TOUS les syndiqués , contre la collaboration de classe, et le fractionnisme ne peut qu’entrainer la division et donc faire le jeu de la direction confédérale ...

    • D’accord avec toi Richard, contre le fractionnisme.
      Union des travailleurs autour de son syndicat de classe,contre la direction
      réformiste, la social dem et le capital.

      JEAN PIERRE dit Nocturne ( en mémoire du nom F T P de mon père.)

    • Salut,
      pour répondre à Nocturne et à Richard Palao et plus globalement à celles et ceux qui font des remarques dans ce sens :
       Nul fractionnisme de notre part. Nous ne nous cachons pas et n’intervenons pas contre l’avis des collègues et camarades syndiqués dans nos syndicats respectifs. Nous n’attendons pas un plein accord avec nos idées et pratiques pour avancer dans le syndicat. nous exposons à tous et toutes le sens de notre combat et de notre militantisme, et voulons effectivement que tous les libertaires lutte de classe de la Cgt puissent échanger et faire progresser ensemble la Cgt sur des bases anticapitalistes et autogestionnaires.
       Pour nous, il ne s’agit pas de faire de la CGT un syndicat libertaire car cela n’aurait pas de sens au vu des sensibilités forcément diverses d’un syndicat à vocation de masse et de classe.
       En revanche, nous constatons que la Cgt est à tous les échelons traversés par un courant qui pense que le capitalisme peut être régulé et un courant qui milite dans les luttes quotidiennes pour une rupture avec le capitalisme. c’est la boussole des uns et des autres. des "camps" qui sont forçément mouvants mais qui malheureusement sont au désavantage des anticapitalistes toutes sensibilités confondues depuis bien trop d’années.
      C’est pourquoi, nous entendons modestement contribuer à la construction d’une majorité d’idées et de pratiques dans la CGT pour qu’elle soit en position offensive face au capital et à ses institutions qui visent à légitimer sa domination. C’est en sens que nous utilisons le terme de "gauche syndicale".
      Ici le texte de notre qui sommes-nous ? :http://communisteslibertairescgt.over-blog.net/article-pourquoi-ce-blog-72303081.html
      et ici celui sur la gauche syndicale CGT :
      http://communisteslibertairescgt.over-blog.net/article-cgt-construire-une-gauche-syndicale-majoritaire-120327608.html

      fraternellement,
      Ermon.

    • réponse un peu tardive ,, loin de moi l’idée d’ empêcher les libertaires de s’exprimer AU SEIN DE LA CGT , ( mon père était anarchiste espagnol et je partage souvent les positions des libertaires ) mais j’aurais écrit la même chose si des cégétistes s’exprimaient en tant que PCF et CGT ou SOCIALISTE et CGT , car qu’on le veuille ou non et même si c ’est avec les meilleures intentions du monde , le fait de s ’exprimer à l’extérieur de la CGT en tant que cégétiste sous tel ou tel étiquette, c est du fractionisme et de la récupération , c est en outre contraire à nos statuts, or nous reprochons assez souvent à LE PAON et la direction confédérale de ne pas les respecter pour ne pas laisser à d’autres la possibilté de le faire .

      Pour ma part je combats la dérive réformiste de la Confédération , mais je le fais en tant que cégétiste , car si la CGT est un syndicat de CLASSE , c ’est également un syndicat de MASSE , ou chacun doit respecter l’appartenance politique de l’autre sans essayer de ramer pour sa boutique , sinon c ’est la porte ouverte à l’affrontement interne sur des bases politiques et celà c ’est bel et bien du fractionnisme ...D’ ou l’importance de veiller aux formes d’expression ...

      FRATERNELLEMNT

    • " sinon c ’est la porte ouverte à l’affrontement interne sur des bases politique

      mais c ’est bien de cela qu’il s’agit !!
      politique réformiste ou révolutionnaire ,et c ’est là dessus qu’on se bat et c ’est la dessus qu’étant convaincu que la direction réformiste était inamovible que je suis passé ailleurs.

    • OUI c est bien de celà qu’il s ’agit et c’est pour celà que je combats le réformisme , le fractionnisme, le non respect des statuts d’ou qu’il vienne ...

      La CGT EST UN SYNDICAT DE MASSE ET DE CLASSE QUI LUTTE CONTRE LE CAPITALISME

    • salut camarade,
      je ne vais pas m’étendre sur le mail d’explication de notre démarche. Tout y est. On peut être en désaccord et continuer à militer ensemble, c’est ce que la plupart des libertaires Cgt pratiquent comme bien d’autres.

      Juste tout de même une clarification : nous n’intervenons pas dans les assemblées et réunions professionnelles et interprofessionnelles Cgt sur la base de nos options libertaires mais bien à partir de mandats syndicaux dont le contenu est débattu et validé dans les instances statutaires de nos syndicats respectifs, c’est en cela que nous menons le combat pour la démocratie syndicale.
      Combat que nous voulons mener en pratiquant le consensus par le haut et non en clivant pour cliver et dégager des majorités ou des minorités qui campent et figent des positions qui parfois peuvent être convergentes.
      bien entendu, quand il y des orientations très clairement opposés, nous sommes pour trancher démocratiquement et qu’on fasse le bilan ensuite sur le terrain des orientations prises.
      Ne pas mener ce combat démocratique, c’est effectivement avoir toutes les caractéristiques d’une fraction qui avance masquée, qui découpe "sur la gauche" ou sur "la droite" pour ses propres intérêts.
      Et c’est ce qu’on fait les communistes du PCF un temps (1921 jusqu’en 1945) puis ils n’y ont eu plus recours car de toutes les manières ils n’en n’avaient plus besoin étant très majoritaires dans la plupart des mandats d’animation de structures syndicales CGT.
      Fraternellement,
      Ermon,

    • ERMON , si votre pratique est conforme à ce que tu écris , je ne peux être que d’accord .

      Ce que je conteste , c ’est la liberté prise avec les statuts de la CGT pour s ’exprimer en tant que groupe ou parti politique en y accolant le sigle de la CGT et le risque que celà comporte pour l’unité de la CGT et son caractère de syndicat de masse .

      Imaginons qu’ à tour de rôle ou en même temps , les libertaires de la cgt , les socialistes de la cgt , les communistes de la cgt et hélas depuis les municipales , les FN de la CGT s ’expriment et contestent ou approuvent telles ou telles positions de la CONFEDE , en peu de temps ce serait l’éclatement et la liquidation du seul syndicat de classe et de masse de notre pays .

      je suis sûr que ce n ’est pas le but recherché par tes camarades mais,
      Ce que l’on ne permet pas aux uns , ne doit pas être autorisé aux autres , fussent-ils libertaires .

      PREAMBULE DES STATUTS DE LA CGT :

      en rappel de la charte d ’ AMIENS , texte fondateur de la CGT :

      ... les syndicats groupant les salariés de toutes opinions , aucun de leurs adhérents ne sauraient être inquiété pour les manifestations qu’il professe EN DEHORS de l’organisation syndicale .La liberté d’opinion et le jeu de la démocratie , prévus et assurés par les principes fondamentaux du syndicalisme ne sauraient justifier ni tolérer la constitution d’organismes agissant dans les syndicats comme fraction dans le but d’influencer et de fausser le jeu de la démocratie dans leur sein ...

      ARTICLE 6 DES STATUTS DE LA CGT :

      la CGT se fonde sur l’indépendance de l’organisation à l’égard du patronat, des pouvoirs publics, des organisations politiques , philosophiques,religieuses et autres .

      nul ne peut se servir de sont titre de confédéré ou d’une fonction confédérale dans un acte politique ou électoral extérieur à l’organisation .

      Le respect des diversités et du pluralisme d’opinion , la garantie de ses analyses , ses reflexions et ses décisions sont prises EN SON SEIN , permettant à la CGT d’être libre et maître de SON EXPRESSION et initiatives .
      ....

      nul ne peut donc s’exprimer au nom de la CGT en acccolant son sigle à celui d’une organisation politique et ce n est pas parceque les principes énoncés ci-dessus n’ont pas toujours été respectés ( courroie de transmission PCF/CGT) que l’on doit répéter les mêmes erreurs .

      FRATERNELLEMENT

    • Bonjour Richard Palao,
      Nous sommes comme toi des défenseurs de l’indépendance du syndicalisme à l’égard des partis politiques, des pouvoirs en place, des institutions. Indépendance syndicale que nous concevons avant tout comme la capacité autonome du syndicalisme à définir son projet, ses tactiques et stratégie de lutte, ses revendications. Indépendance syndicale qu’il est nécessaire d’articuler avec les valeurs portées par le syndicalisme de classe et de masse, valeurs forcément anticapitalistes et démocratiques pour faire court.
      Pour autant, nous ne sommes pas dupes sur les manœuvres de groupes politiques, de courants syndicaux, de groupes de bureaucrates qui agissent la plupart du temps sans justement tenir compte de la démocratie syndicale mais en application des consignes de leur parti. et donc sans chercher à impliquer un maximum de syndiqués à l’élaboration des orientations et pratiques.
      Mais notre blog n’est pas l’expression d’une organisation politique. Seulement l’expression d’un courant d’idées.
      En ce sens, qu’il y ait non pas des fractions/partis mais des courants d’idées formalisés et se revendiquant de la Cgt nous semble permettre d’enrichir le débat syndical. En définitive c’est avant tout ce que les militants et militantes de ces courants font dans le syndicat qui pose, ou pas problème. De ce point de vue notre courant philosophique qui met l’autogestion du syndicat, des luttes et du socialisme à venir comabt les pratiques fractionnelles plus ou moins officielles de certains groupes politiques.
      Nous aurions pu être hypocrites et intituler notre blog « syndicalistes libertaires » tout en diffusant exclusivement des débats qui se posent dans la Cgt.
      Pour la plupart des militants CL de la Cgt, il importait aussi de souligner la filiation historique de leur engagement comme celle de démontrer que les libertaires ne sont pas forcément tous et toutes à Sud ou à la CNT.
      Par ailleurs, la notion d’indépendance syndicale est quand même toute relative dans la Cgt et utilisée à tords et à travers. Exemple : pas mal de responsables locaux de syndicats cgt sont par ailleurs conseillers municipaux sur diverses listes de gauche et d’extrême gauche. Sur le papier, ils et elles respectent l’indépendance syndicale et les statuts mais tout le monde sait qu’ils et elles sont des responsables CGT !
      Enfin, on ne peut pas mettre sur le même pied d’égalité des FN membres de la Cgt et des libertaires ou tout autre courant présent historiquement dans le mouvement ouvrier en vue de l’émancipation des travailleurs ! Tout simplement parce que leurs valeurs et leur politique visent à détruire tout ce que le syndicalisme de classe porte. D’ailleurs nous soutenons le travail de la commission de lutte contre l’extrême-droite et les mesures d’exclusions prononcées contre celles et ceux qui affichent leur appartenance à l’extrême-droite.
      La vraie question posée depuis des années serait plus celle de comment faire vivre dans la CGT un espace, un regroupement de syndicats qui puissent échanger afin de refonder dans les luttes un projet syndical de lutte de classe. Car, nous avons affaire en face de nous et en permanence à une couche d’experts et de techniciens bureaucrates qui eux/elles défendent depuis des années une politique de régulation du capitalisme. Bien loin des fondamentaux de notre bonne vieille confédération.