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J’SUIS QU’UN PAUVRE MILLIONNAIRE

par 2ccr

Publie le samedi 16 août 2014 par 2ccr - Open-Publishing
3 commentaires

On dirait un sketch de Fernand Raynaud : « J’suis qu’un pauvre paysan ». Mais appliqué aux nantis…Une étude de Capgemini dévoilée récemment à Zurich a une nouvelle fois mis en évidence le fait que, pour les super riches, « la crise financière n’est qu’un mauvais souvenir depuis longtemps », selon les mots d’un des experts de la société de conseils.

Le patrimoine total de cette caste de possédants a bondi de 13,8% en 2012 par rapport à l’année précédente. Et de 30% en comparaison de 2007, donc avant la crise des subprimes. Elle culmine au montant record de 52 620 milliards de dollars ! Vertigineux.

Soyons juste, les inégalités se creusent aussi parmi les millionnaires : une minorité d’entre eux (0,9%) possède près de 35% de la fortune mondiale. Et leur nombre croît à un rythme plus élevé encore : 15,8%.

On le voit, la duperie idéologique est permanente. Le pouvoir politique aux ordres n’a de cesse de proclamer une indispensable austérité au nom des déficits publics. Mais il oublie commodément de préciser les causes de ces chiffres rouges. A savoir les largesses fiscales faites aux hauts revenus. Une construction sociale, en vérité, orchestrée et voulue.

La politique des caisses vides bénéficie doublement aux plus aisés : elle les enrichit grâce aux largesses fiscales et elle permet au capital de se reproduire, puisque l’Etat endetté doit emprunter et payer un loyer pour cet argent.

Cela se vérifie en France, avec le « socialiste » François Hollande et son pacte de compétitivité qui donne 20 milliards au patronat sans sourciller. Ou par exemple à Genève, où le Conseil d’Etat prend des accents churchilliens pour annoncer cinq années de vaches maigres. Mais la réalité est ailleurs : il n’y a jamais eu autant d’argent.

Simplement, les possédants parviennent à convaincre que, non, plaider pour une redistribution des richesses (un des piliers de l’impôt, rappelons-le) serait absurde, voire contre-productif. Et ils y parviennent assez bien. Il faut dire que tout est fait pour détourner l’attention des victimes de cette escroquerie en bande organisée. Les problèmes des fins de mois difficiles, c’est la faute aux frontaliers, aux Roms, aux profiteurs, circulez, il n’y a rien à voir.

Reste que l’on sent aussi que la corde commence à se tendre sérieusement. Va-t-elle rompre ? Les moments de rupture sont rarement précédés de signes annonciateurs. Qu’il s’agisse de mai 68 ou du mouvement social en 1995.

http://2ccr.unblog.fr/2014/08/16/jsuis-quun-pauvre-millionnaire/

Messages

  • Et ce fric-là ne sera pas investi dans l’appareil productif...
    Au contraire : les profits servent à restructurer et à délocaliser...
    DONC on peut poser l’équation PROFITS = CHOMAGE, PRECARITE, PAUPERISATION.

    Les politiques d’austérité seraient vouée à l’échec si leur but était de réduire le chômage....
    Mais non ! mais non ! Le but des politiques d’austérité c’est la PAUPERISATION ABSOLUE des TRAVAILLEURS comme l’explique MARX dans le cadre de sa théorie anti-économique...

    • ah bah merde alors, moi j’avais cru le slogan des années 70/80 :

      les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois du futur

      on m’aurai menti ?

      bref passons les slogans ringards et voilà maintenant le nouveau catéchisme :

      la compétitivité d’aujourd’hui, c’est les investissements de demain et les emplois qui suivront .......

      la base des croyants rétricissant il sera bien temps de passer à la suite : la haine de l’autre et bientôt la guerre, avenir radieux d’un rebond capitaliste.

      le peuple, ce n’est que de la viande à disposition des possédants !

  • Comme disait un ami ex-syndicaliste CFDT. : Il faut bien qu’il y en ai qui payent entre ceux qui ne peuvent pas car ils n’ont rien et ceux qui ne VEULENT PAS ! La bourgeoisie bien sûr , contre fondamentalement au partage des richesses ! Curieuse démocratie n’est-ce pas ne pas vouloir ? Alors faut-il mieux accepter ce fait ou risquer un coup d’Etat des politiques aux ordres du grand capital ? Alors que l’on ne dise plus : la porte du bonheur c’est la porte à droite ! (Jean Ferrat)