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Bolivie : chut ! Le président de gauche a été réélu

par Daniel Schneidermann

Publie le lundi 13 octobre 2014 par Daniel Schneidermann - Open-Publishing
4 commentaires

C’est dès le premier tour, que le président de gauche a été réélu, avec 61% des voix. Le candidat de l’opposition de droite n’en a recueilli que quelque 21%, lors d’élections qui se sont déroulées dans une parfaite régularité (il est vrai que le vote est obligatoire dans le pays). Comment expliquer cet exploit ? Par la croissance du pays, 5,2%, la plus élevée du continent, et dont les effets se font sentir dans la population : le gaz arrive progressivement dans les logements des plus pauvres, des routes, des hôpitaux, des stades, des usines, ne cessent de sortir de terre. Contrairement à ce que prédisaient certains, la nationalisation de l’énergie par rachat d’actions aux industriels, voici deux ans, n’a pas conduit le pays au bord du gouffre, au contraire. Le président a pu aussi compter sur le soutien des classes moyennes, qui se sont massivement portées sur son nom. Et même le patronat lui est reconnaissant de la stabilité du pays.

Une telle nouvelle, un matin, devrait logiquement occuper une bonne partie des journaux d’information. Haletants, les présentateurs devraient interroger leurs envoyés spéciaux : expliquez-nous ! Un président de gauche réélu ? En tenant ses promesses, et au-delà ? Des nationalisations bénéfiques pour tout le monde ? Quelles sont les recettes ? Quelques unes d’entre elles seraient-elles, par miracle, transposables ? Mais non. Dans le meilleur des cas, la réélection d’Evo Morales en Bolivie est traitée en brève dans les journaux du matin. Le plus souvent, elle passe à l’as.

Du côté de la presse libérale, ce silence se comprend. Voici deux ans, Le Figaro soulignait le risque des nationalisations : l’effondrement de la production pétrolière. Celle-ci ne s’étant apparemment pas produite, Le Figaro reconnait, sportivement quoique brièvement, le succès de la politique Morales. Quant au Monde, sa correspondante à Lima, même si elle a constaté la prospérité économique bolivienne, l’attribue à...la croissance chinoise, qui a dopé ses exportations de minerais et d’hydrocarbures. L’explication par les nationalisations est simplement suggérée en seconde place, au conditionnel, et prudemment placée dans la bouche de Morales lui-même.

A gauche aussi, il n’est pas impossible que le cas Morales dérange : pensez, un président de gauche qui a légalisé le travail des enfants à partir de dix ans, et apparemment à la demande des enfants eux-mêmes : qu’en penser ? Voilà qui bouscule toutes les catégories. Les débats se poursuivent jusque dans nos forums. Même Mélenchon, pourtant doté d’antennes surpuissantes en Amérique latine, semble l’avoir perdu de vue sur son blog. Le miracle bolivien n’aura pas de savants docteurs.

Los 12 principales cambios en el trabajo infantil

http://www.arretsurimages.net/breves/2014-10-13/Chut-Le-president-de-gauche-a-ete-reelu-id18061

Messages

  • La réélection d’Evo Morales en Bolivie est une tres bonne nouvelle.

    Mais au Bresil la situation est plus critique pour la gauche et Dilma Rousseff . En effet au Brésil, Marina Silva apporte son soutien à la droite

    Marina silva , Ex-membre du Parti des travailleurs du Bresil , ex ministre de l’Environnement de Lula de 2003 à 2008, ex candidate du Parti vert du Brésil à l’élection présidentielle de 2010 , elle a rejoint le Parti (PSB) en 2013 .
    Marina Silva est une évangélique et fidèle de l’Assemblée de Dieu, l’Église pentecôtiste . Ses positions sur les sujets sociaux et de mœurs sont de droite conservatrices, avec notamment une forte hostilité contre l’avortement .

    Au premier tour, Silva la candidate favorite des néolibéraux américains avait obtenu 21,3 % des suffrages & par les ordres de ses maitres et afin d’affaiblir la gauche au Brésil , Silva apporte son soutien au rival de Dilma Rousseff, au candidat de la droite brésilienne du parti (PSDB).

  • Et encore une bonne leçon pour ceux qui prônent encore : On peut pas toucher au régime capitaliste ! Un Président Progressiste et Révolutionnaire est réélu ! Merci à nos frères Latinos-Américains à nous remonter le moral qu’UN NOUVEAU MONDE EST POSSIVBLE ! VENCEREMOS !

    • BRAVO EVO , bravo aux boliviens qui soutiennent très majoritairement le processus révolutionnaire en cours .

      Je constate le silence de ceux qui de temps à autre essaient de faire passer sur BC des messages anti-MORALES ( ex : "obligation" (ce qui est faux) de travailler pour les enfants de 10 ans ) il est vrai que le peuple bolivien vient de leur répondre de la meilleure des façons .

    • 20 % de mougeons pour le nain de jardin ,j ’ai du mal a croire ,tout comme

      j’arrive pas a avaler les gens qui se pressent a son apparition , la France a

      vraiment TOUT perdu ,la fille Aînée de l’Eglise Catholique , justement ,

      parlons en ,cherchons , loin dans l’histoire , hé ...papy pape François ,tu vas nous aider ,toi le JESUITE ,tu connais l’histoire < il y a 2000 ANS ..suite au Vatican <