Accueil > Appel à manifester partout contre la violence d’État

Appel à manifester partout contre la violence d’État

Publie le lundi 27 octobre 2014 par Open-Publishing
9 commentaires

Ce lundi après-midi, le procureur d’Albi a reconnu que Rémi, 21 ans, est mort à cause d’une « explosion ».

« La plaie importante située en haut du dos de Rémi Fraisse a été causée, selon toute vraisemblance, par une explosion ».

C’est le confirmation de ce que tous les premiers témoignages avaient dénoncé.

C’est un nouveau crime d’Etat, qui s’ajoute à la longue liste des manifestants tombés victimes de la violence policière, de tous ceux et celles qui sont blessés gravement et mutilés à vie par les tirs tendus des lacrymos ou des flashball pour avoir résisté et s’être opposés aux projets du capital et à la force brute que l’Etat finit toujours par utiliser pour intimider, terroriser et imposer ses choix.

Résistons avec plus de force encore.

Un camarade tué au Testet

Appel à manifester contre la violence d’État

Pendant la nuit de samedi à dimanche [du 25 au 26 octobre 2014] un manifestant, Rémi, a été tué au cours des affrontements qui se sont déroulés lors du rassemblement contre le barrage de Sivens au Testet. Environ sept mille personnes ont convergé sur la ZAD du Testet après des mois d’attaques policières, de destruction de la zone humide et des habitats de ceux qui la défendaient. En fin d’après-midi puis plus tard dans la nuit, des dizaines de personnes s’en sont pris aux forces de l’ordre qui protégeaient le chantier. Elles souhaitaient ainsi marquer leur colère et retarder la reprise des travaux, initialement prévue pour lundi. Elles ont été repoussées à coups de flash-ball, de grenades assourdissantes, de désencerclement et de gaz lacrymogène.
D’après les témoignages des camarades du Testet, la personne décédée se serait écroulée suite à des tirs de grenade puis aurait été emmenée par les forces de l’ordre. La préfecture affirme ne rien vouloir déclarer à ce sujet avant le résultat public de l’autopsie lundi. Le gouvernement a déjà commencé à stigmatiser les manifestants, et tente de diviser pour noyer le poisson. Mais ils savent bien que, quoi qu’ils fassent, cette mort aura des conséquences explosives.

Ce décès révoltant n’est malheureusement pas surprenant dans ce contexte. À Notre-Dame-des-Landes, au Testet et partout où nous nous opposons à leurs desseins, nous avons dû faire face au déploiement cru de la violence d’État. Si nous avons bien compris de notre côté que nous ne pouvions nous contenter de les regarder docilement détruire nos vies, eux ont démontré qu’ils ne nous feraient aucun cadeau. Pendant les mois d’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, de nombreux camarades ont été blessés grièvement par des tirs de flash-ball et grenades. Sur la seule manifestation du 22 février 2014 à Nantes, trois personnes, visées à la tête par des flash-ball ont perdu un œil. Depuis des semaines au Testet, plusieurs personnes ont été blessées elles aussi et d’autres accidents tragiques ont été évités de justesse lorsque des opposants se sont faits délogés, notamment des cabanes qu’ils avaient construites dans les arbres. Pourtant c’est bien, entre autres, parce que des milliers de personnes se sont opposées physiquement aux travaux, aux expulsions, à l’occupation policière de leurs lieux de vie que le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est aujourd’hui moribond et que le barrage du Testet et ceux qui devaient lui succéder sont largement remis en question.

C’est cet engagement en acte qui a donné une puissance contagieuse à ces luttes et qui menace partout aujourd’hui l’aménagement marchand du territoire.
Plus quotidiennement la répression s’exerce face à ceux qui luttent dans les prisons, dans les quartiers et dans les centres de rétention et entraîne là aussi son lot de morts trop souvent oubliées, plusieurs dizaines chaque année. Face aux soulèvements et insoumissions, la démocratie libérale montre qu’elle ne tient pas seulement par la domestication minutieuse des individus et des espaces de vie, ou par les dominations économiques et sociales, mais aussi par un usage déterminé de la terreur.

Nous appelons à occuper les rues et lieux de pouvoir partout dès demain, pour marquer notre tristesse, saluer la mémoire du camarade tué ce samedi et pour exprimer notre colère face à la violence d’État. Nous ne les laisserons pas nous tuer avec leurs armes dites « non létales ». Réagissons avec force pour qu’il y ait un avant et un après cette mort. Affirmons plus fort que jamais notre solidarité avec tous ceux qui luttent au Testet et ailleurs contre leurs projets guidés par les logiques de contrôle et de profit, mais aussi avec tous ceux qui tombent plus silencieusement sous les coups de la répression partout ailleurs.

Nous ne nous laisserons ni diviser ni paralyser par la peur. Nous continuerons à vivre et lutter sur les espaces qu’ils rêvent d’anéantir, et à leur faire obstacle.
Nous ne laisserons pas le silence retomber, nous n’oublierons pas !

Des occupant•e•s de la ZAD
de Notre-Dame-des-Landes

Source : zad.nadir.org

26 octobre 2014


Infos sur les manifs prévues ce lundi et les jours suivants (mises à jour) :

https://www.facebook.com/SoutienTestet

http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/

Messages

  • Après tout meurtre la procédure n’est-elle pas que la police accompagnée d’un juge enquêtent de suite sur les lieux du crime avec un balisage efficace des lieux pour permettre à la police scientifique d’opérer ?
    Combien de temps après le décès de Rémi cette procédure s’est-elle déroulée ?

    • une première réponse absurde avait été donnée par le Procureur lui-même sur France 3 à 12h 30 : "les gendarmes ont "porté secours au corps de la victime", censuré sur France 2 à 13 heures

    • J’ ai attendu le résultat de l autopsie avant de réagir :

      les déclarations du procureur AVANT la publication des résultats de l’ autopsie lui reviennent en pleine geule , ils avaient accusé les manifestants d’avoir agressé les gendarmes et d avoir freiné l’enquête à cause de leur présence sur les lieuX alors que ce sont les gendarmes qui ont été les premiers sur les lieux ou REMI a trouvé la mort et ont donc pu volontairement ou involontairement fait disparaitre des indices .

      il faut que les coupables soient identifiés et punis : le gendarme qui a lancé la grenade mortelle et celui qui a donné l’ordre d utiliser des armes létales contre des manifestants non-armés .

      Il faut appeler les choses par leur nom , lorsqu’ un manifestant pacifique meurt dans ces conditions , c est un crime , et ce crime doit être puni

      TOUTES LES ORGANISATIONS TOUS LES SYNDICATS DEVRAIENT APPELER A MANIFESTER .

      Je pense à la famille de REMI et lui apporte mon soutien .

    • Les orga tout comme les syndicats semblent un peu mou du cul. D’autant que cette lutte critique clairement le productivisme et qu’ils ne sont pas nombreu(ses)x là-dedans à remettre en cause clairement tout çà... Pourtant y a un mort victime du pouvoir et de la cuisine socialiste. Carcenac reste droit dans ses bottes, se permet même des propos indignes après cet assassinat. Normal, l’état est de son côté.

      Voilà ce que ce mec est capable de dire après la mort du gamin : http://www.ladepeche.fr/article/201...

    • je constate que les pleureuses qui se sont exprimées après la mort de MARGERIE PDG de TOTAL sont muettes , pour eux la mort d ’un jeune homme de vingt et un ans tué lors d une manif pour la défense de l environnement est une anecdote , alors que la mort d’un capitaine d’industrie pollueur et exploiteur est un drame national ...

  • Depuis des mois, comme à Notre Dame des Landes, la réponse aux occupants des sites, ce sont les forces de l’ordre !
    A LYON-BROTTEAUX, le 3 décembre 2013, les manifestant-es contre le projet LYON-TURIN (ils étaient plus de 1000) ont été "parqué-es par les CRS", la BAC, les RG, la DCRI toute la journée avec des grilles "comme du gibier" sans pouvoir bouger ni sortir.
    Les collègues Italiens de NO TAV ont été contrôlés dans les bus, avec vérification d’identités en plusieurs fois.
    Des courriers envoyés au Préfet, Ministre de l’Intérieur, Hollande, Cour Européenne des Droits de l’homme. Un seul avait répondu "en tapant en touche", le Préfet du Rhône !
    C’était le sommet entre la France et l’ITALIE.
    Des manifestants interpellés et incarcérés, c’était la réponse aux manifestant-es.
    On pourrait citer Notre Dames des Landes où des manifestants ont perdu un œil, des interpellations, des emprisonnements ont suivi.

    Et maintenant, le TESTET !
    Avec un décès dans des circonstances qui seront connues ce jour.
    Rémi FRAISSE était un manifestant pacifique, son père l’a déclaré !
    Pourquoi depuis plusieurs mois la présence en très grand nombre de CRS
    qui ont saccagé et brûlé les campements des occupants, interpellé des personnes, incarcéré d’autres.
    Ce week-end, il n’y avait rien à protéger sinon le site dévasté par les travaux de déffrichage !

    VOLONTE DE PROVOCATION DU MINISTERE DE L’INTERIEUR ?
    FAIRE UN EXEMPLE ?
    IL DEVRA RENDRE DES COMPTES FACE A LA MORT DE REMI ET REMETTRE EN CAUSE SON PROJET INUTILE !

  • et la violence des paysans bretons a morlaix il tarde un peu le cazeneuve

  • Publication intégrale du rapport officiel d’autopsie.