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Le MRAP demande la levée du blocus contre Cuba

par Le MRAP

Publie le jeudi 30 octobre 2014 par Le MRAP - Open-Publishing

Le 7 février 1962, les Etats Unis d’Amérique imposaient à Cuba un « blocus total ». Pendant 54 ans, ce blocus a touché tous les domaines de la vie économique et sociale cubaine, y compris l’éducation, la culture et la santé.

Il s’agit des sanctions économiques les plus longues et les plus sévères de l’histoire de l’humanité et ce, en violation du droit international.

L’Assemblée générale de l’ONU, réunie le mardi 28 octobre 2014 à New York, a une nouvelle fois condamné ce blocus : 188 pays membres ont soutenu la résolution présentée par Cuba demandant « la levée du blocus économique, commercial et financier », 2 pays ont voté contre : les Etats Unis et Israël.

Les dommages économiques directs causés à Cuba par l’embargo des États-Unis depuis son instauration dépassent les 70 milliards de dollars ; ils touchent tous les domaines notamment l’éducation et la santé, « punition collective » particulièrement scandaleuse au moment où Cuba vient d’envoyer 256 médecins et personnels de santé au Libéria et en Sierra Leone pour combattre l’épidémie du virus ébola qui frappe le continent africain. Pour le CETIM (Centre Europe-Tiers Monde) de Genève, ces mesures « visent directement à faire subir le maximum de souffrances et à porter atteinte à l’intégrité physique et morale de toute une population, y compris d’enfants, de personnes âgées et de femmes. Il va même jusqu’à empêcher le libre approvisionnement en aliments pour nourrissons et en équipement d’unités des soins intensifs pédiatriques. À ce titre, on pourrait les assimiler à un crime contre l’humanité. »

Aux Etats Unis même, une majorité de la population réclame la fin du blocus et une normalisation des relations avec Cuba, dont 63 % dans l’État de 
Floride, pourtant fief des exilés cubains et de l’anti-castrisme (sondage 
d’Atlantic Council de février dernier).

Les limitations à commercer avec Cuba ne concernent pas uniquement les entreprises étasuniennes mais tout pays établissant des liens économiques et commerciaux en dollars avec l’île. Régulièrement, le Trésor américain inflige de fortes amendes aux sociétés concernées. Cette année, BNP Paribas a fait les frais de l’extra-territorialité de ce diktat et l’amende s’est élevée à 8,9 milliards de dollars. Le gouvernement français n’a jamais contesté la légitimité de la sanction et a même parlé de "faute" du groupe bancaire. Ainsi, au-delà de Cuba, se pose la question de savoir au nom de quoi, un Etat, quel qu’il soit, peut s’arroger le droit de dicter sa loi au monde entier. L’ancien Premier ministre Michel Rocard, a parlé de «  détournement de pouvoir  » dans une tribune parue dans Le Monde, où il reprochait aux États-Unis une «  occupation  économique fondée sur l’extra-territorialité de leurs normes ». «  de la loi Les sanctions économiques sont devenues un outil de politique étrangère. Beaucoup d’entreprises se retrouvent ainsi sous le coup de la loi américaine, créant une sorte d’impérialisme juridique  », assurait, de son côté Farhad Alavi, avocat de Washington spécialiste de la question.

C’est pourquoi, le MRAP demande solennellement au Président Obama, de respecter le droit international et les résolutions des Nations Unies ainsi que la volonté des citoyens étasuniens en levant le blocus à l’encontre du peuple cubain.