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Texte sur la plus-value relative dans les BRICS

par Robin Goodfellow

Publie le dimanche 4 janvier 2015 par Robin Goodfellow - Open-Publishing

EXTRAITS
Un texte sur la plus-value relative dans les BRICS.

Extraits de l’introduction et de la conclusion :
"Il existe une tradition constante de la gauche intellectuelle brésilienne qui consiste à minimiser sinon nier tout développement du mode de production capitaliste au Brésil ou encore en Chine, Inde ou Russie. Cette tradition qui voit dans l’impérialisme un obstacle absolu au développement se perpétue de manière chaque fois plus absurde.
Dire que sur l’échelle industrielle des nations, ces pays occupent une position inférieure à celle des vieilles nations capitalistes est tout à fait exact, mais nier que ces même pays ne grimpent pas plus vite que les vieilles nations et de ce fait amorcent un rattrapage tout en déstabilisant les positions de ces vieilles nations sur le marché mondial serait faire preuve d’une profonde cécité.
Cette analyse repose particulièrement sur l’idée que la productivité et par suite la compétitivité des nations les plus développées est élevée parce que la valorisation du capital repose sur la prédominance de la production de plus-value relative tandis qu’au Brésil, Chine, etc. la valorisation du capital repose de manière prédominante sur la production de plus-value absolue. Il s’ensuit que leur productivité et compétitivité y est basse.
Une telle conception repose sur la plus grande confusion quant aux concepts fondamentaux du marxisme et sur l’ignorance de la loi de la valeur à l’échelle internationale."
(...)

Nous n’irons pas plus loin dans ces questions complexes, qui ne peuvent non plus se réduire à des concurrences entre états nations. Les entreprises multinationales à la fois dépassent les états en préparant les bases d’une planification mondiale de la société, planification qui devient d’autant plus nécessaire, du propre aveu de la bourgeoisie, que les forces productives qu’elle a mis en branle et qui lui glissent des mains menacent de se retourner contre le développement de l’humanité. La bourgeoisie cherche à dépasser ce cadre national mais elle ne le peut pas ; les entreprises multinationales le dépassent et le mettent en cause mais en même temps elles visent à le conserver pour jouer de ses différences afin d’optimiser leurs profits. La nécessité d’une révolution communiste est un besoin toujours plus pressant, le mouvement ouvrier a conquis la république démocratique au Brésil, en Inde, en Russie, c’est a dire le champ de bataille où peut se dérouler le combat final entre la bourgeoisie et le prolétariat (ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas à lutter pour son approfondissement). Son avènement, en Chine, serait un événement de la plus grande importance. De la crise du dollar ou de la révolution chinoise, lequel adviendra en premier ?

Enfin, l’opposition entre la production de plus-value relative au « centre » et la production de plus-value absolue à la « périphérie » n’a aucun fondement. La recherche du maximum de plus-value dans les BRICS et les pays similaires se fait selon deux méthodes : plus-value relative et plus-value absolue, certes dans le cadre d’une composition technique moyenne du capital de chacun de ces pays encore inférieure à celle des pays plus développés. Après avoir démontré, à travers l’illustration des tendances générales, que la production de plus-value relative existe au Brésil et en Chine, nous devrions renoncer ici à cette démonstration et nous détacher en même temps du marxisme ? Or, les données présentées sur le Brasil montrent que, du point de vue des grandes tendances, la part des salaires dans la valeur ajoutée, en dépit des hauts et des bas, est relativement constante dans la période analysée. Si la part des salaires diminue, il y a indiscutablement croissance de la plus-value relative, mais si elle ne diminue pas, la théorie marxiste nous dit qu’il est nécessaire de considérer les classes improductives et le travail qui ne crée pas de plus-value. Pour le marxisme, en même temps qu’augmente le travail productif de plus-value, se développe encore plus rapidement une classe moyenne moderne improductive et le travail non créateur de plus-value. Le résultat de ce phénomène analysé par Marx est que la valeur générée par chaque travailleur productif, c’est-à-dire, par chaque prolétaire, es bien supérieure que celle calculée en prenant en compte l’ensemble des travailleurs salariés. C’est ainsi que le marxisme affirme sa supériorité scientifique sur l’économie politique.

https://defensedumarxisme.wordpress.com/2015/01/04/sur-la-plus-value-relative/