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"JE SUIS SAÏD"

par alain chancogne

Publie le vendredi 23 janvier 2015 par alain chancogne - Open-Publishing
5 commentaires

Précision

je ne partage pas tous ce qu’on pu être des engagements de ce Camarade

La majuscule pour moi va de soi

Militant associatif et politique de nationalité algérienne résidant en France depuis son enfance, il compte actuellement parmi les fondateurs et animateur du « Front uni des immigrations et des quartiers populaires », il est également affilié à la CGT, un des portes parole du Comité de Soutien aux Sans Papiers de Lille,

Nombreux textes de SaÎd m’ont aidé à chercher à comprendre le phénomène complexe de ce qu’on apelle parfois des"replis communautaires" là ou j’ai entendu des repères de chaleur humaine , de solidarités, d’humanisme bigarré ;

Un vrai problème qui peut, selon moi accoucher du meilleur..et du P.I.R

Ce dernier, je combats !

Comme je me suis refusé à voir dans"INDIGENES" un film antiraciste et anticolonialiste(contrairement à "Hors-la- loi "du m^me auteur)

Vu que pour moi, avoir été tirailleur sénégalais à Monte Cassino..puis chasseur de"Viets" en INDO..avant parfois d’avoir accompagné les flics deMOCH dans la guerre aux mineurs de47..., que ça te conduise à n’^tre que sergent etjamais lieutent, je m’en ..b..e !

Ceci bien précisé, il ya trois jours, c’est dans un climat puant que mon Camarde SAID était face aux juges..

Alors oui mille fois oui,

« Je suis"SAID" »

lu sur ROUGE MIDI

http://www.rougemidi.org/spip.php?article8759

Procès d’opinion contre notre camarade Saïd Bouamama.

Alors que la « manif » pour la défense de la liberté d’expression est à peine terminée, demain, 20 janvier 2015, Saïdou du groupe ZEP et notre ami Saïd Bouamama, sociologue et militant, sont convoqués au TGI de Paris, suite à une mise en examen pour « injure publique » et « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence » sur une plainte d’une association d’extrême droite.

Suite à la plainte d’un groupe d’extrême-droite nostalgique de l’Algérie française (l’AGRIF), le sociologue Saïd Bouamama et le rappeur Saïd, dit Saïdou, de Z.E.P. (Zone d’Expression Populaire), comparaîtront le mardi 20 janvier 2015 au Tribunal de Grande Instance de Paris (4 boulevard du Palais, Métro Cité) pour « racisme anti-blanc » et « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence ».

L’objet du litige est un livre-disque intitulé "Nique la France (raciste, colonialiste et impérialiste) ! Devoir d’insolence".

Le fait même d’enregistrer cette plainte est une inquiétante atteinte liberticide à la liberté d’expression au regard des traditions démocratiques Françaises de l’humour insolent littéraire, artistique, poétique, etc. Même les partisans de "l’intégration-assimilation" colonialiste doivent en être surpris.

Soutien procès Saïd ZEP et Saïd Bouamama
La France Républicaine dont la devise est "liberté, égalité, fraternité" est-elle entrain de succomber aux sirènes de l’inversion du racisme contre les victimes du racisme dont certaines expressions les plus illustratives sont : les propos de Finkielkraut, Frêche, de Villiers et Le Pen sur l’équipe de France de football qui aurait notamment "trop de noir", de l’académicienne Hélène Carrère d’Encausse en 2005 sur la "polygamie" qui serait à l’origine "des émeutes de banlieues", de Pascal Sevran, animateur de France Télévision, qui a déclaré : "La bite des noirs est responsable de la famine en Afrique ... Il faudrait stériliser la moitié de la planète !", ceux qui pullulent dans les médias et les campagnes électorales comme "les immigrés volent le travail, les femmes, le pain, les allocations des français", "l’immigration, c’est la délinquance, l’insécurité, la toxicomanie", "l’immigration, c’est la cinquième colonne en cas de guerre", "les immigrés sont des Merah", "l’islam, c’est le terrorisme", de Zemmour suggérant "la déportation des 5 millions de musulmans", etc. Même les ministres de la République n’échappent pas à cette inversion des "valeurs", c’est le cas de Mme Taubira qui a été comparé impunément à une "guenon".

Propos insultants et racistes qui n’ont jamais fait l’objet d’aucune comparution devant la justice mais qui banalisent la stigmatisation, les amalgames racistes qui ont permis à J.M. Le Pen lui-même de fanfaronner : "C’est ça la politique, peser sur son temps, sur les décisions du pouvoir, sur la pensée politique. Je pèse en m’exprimant, j’oblige toute la politique française à se droitiser et à se déterminer par rapport à moi. C’est démocratique parce que ce que je pense, c’est ce que pense le pays" (Le Monde du 21/11/84).

En fait, c’est devenu coutumier en France d’insulter et d’attenter à la dignité des Français récents et des immigré(e)s parce qu’originaires des anciennes colonies ou des Rroms en toute impunité.

Mais dès que les victimes dénoncent sous différentes formes artistiques ou littéraires les racisme, la rromophobie, l’islamophobie d’État en pointant de surcroît le passé ou le présent colonialiste ou néo-colonialiste, la démocratie, la liberté d’expression ou d’opinion montre ses limites, voire se transforme en dictature sous couvert de procédure judiciaire.

Ce procès ne peut servir qu’à conforter les mouvements fascistes parce qu’il "est triste que souvent pour être bon patriote on soit l’ennemi du reste des hommes... (Voltaire)

Portfolio

Messages

  • Moi aussi je suis les 2 Saids et à l’heure de la défense de la liberté d’expression je dis oui, ils ont le droit de dénoncer la France de SARKO en 2010, celle de l’Identité Nationale. Nique la France Colonialiste, répressive etc. Implicitement oui à la France de l’Egalité, de la justice et du respect envers les minorités.
    Le procès était passionnnant et nos deux Saids parfaits !
    j’espère que le procureur ne retiendra aucune peine contre eux, en tout cas elle n’a rien proposé.
    acheter leur DVD et livres, ils ont besoin de notre soutien !
    fou

  • Vous ne supportez pas qu’ils aient le droit d’écrire ou de chanter leur refus d’une France raciste, néocolonialiste ? Promenez-vous avec votre badge Charlie et laissez Saïdou et Saïd exprimer leur devoir d’insolence.

    Pour les autres, écoutons ou ré-écoutons :

    https://www.youtube.com/watch?v=KdA2j4oU7v8

    Et aussi "Pas de baratin" :

    https://www.youtube.com/watch?v=xDJBzy1kJAw

  • Compte rendu des camarades communistes du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais, présents au procès intenté par une association d’extrême-droite contre Saïd et Saïdou, le mardi 20 janvier au Tribunal de Paris.}

    « Moi le nègre je vous emmerde ! »

    C’est par cette phrase d’Aimée Césaire, lancée à la figure de la partie civile, que l’avocat de Saïd et Saïdou a terminé sa plaidoirie.

    Que dire de ces 5 heures d’audience, devant une salle pleine, malgré les fouilles au corps (2 fois) et la présence de 14 gendarmes, si ce n’est dire que ce fût une audience d’anthologie pour dénoncer le colonialisme, la « préférence nationale », et la déviation des fascistes dans leur attitude souchière, gauloise, xénophobe, raciste et intolérante. L’extrême-droite a été prise à son propre piège !

    Rappels historiques, analyse sémantique de la langue, rappels des propos de personnalités « blanches » à l’encontre du pouvoir mais aussi à l’encontre des « non blancs non catholiques », dénonciation du racisme ordinaire fomenté par des politiques de ségrégation de classe mais aussi d’appartenance… et rappel du droit d’expression, d’insolence et de résistance dans une période confuse quant aux droits des citoyens de toutes origines et de toutes confessions… furent les bases de ce procès intenté par une association ultra-catholique dirigée par des militants d’extrême-droite frontistes, (dont des ex élus), proche de l’OAS, qui se revendiquent « français de souche »…

    Un cours d’histoire, un cours de sociologie et un cours politique pour dénoncer les dérives politiques et l’injustice sociale qui minent cette société qui discrimine et ghettoïse, mais aussi les dérives politiciennes qui depuis des siècles agissent en sacrifiant des peuples, des cultures et des populations au nom de la « race blanche pure »… (Ça nous rappelle de tristes années de l’histoire contemporaine…)

    Que dire de cette procureure qui après avoir rappelé des jugements passés, ose déclarer en public « aujourd’hui j’ai appris des choses que j’ignorais », c’est-à-dire un magistrat qui reconnaît que l’école ne fait plus son travail pour apporter les connaissances nécessaires à la compréhension et aux débats d’idées. Que dire de cette juge qui demande à la partie civile de rappeler son parcours politique à l’extrême-droite, comme pour faire comprendre que cette mascarade judiciaire était l’œuvre d’un groupe intégriste et extrémiste. Aussi, comment, avec des questions de fond et pertinentes, « elles ont « niqué » cette bande de « fous furieux » partis en croisade au nom du St Sépulcre » !

    Et quel éclairage des « deux accusés » quant à leur parcours séparé et uni dans les quartiers populaires, l’un artiste auteur, compositeur et musicien engagé, l’autre Docteur en sociologie, engagé et proche du peuple des quartiers… quel leçon de vie, de résistance et d’espoir quand Saïdou dit « si c’était à refaire, je le referais » à la manière du refrain d’Aragon dans « Ballade de celui qui chanta dans les supplices » : « Et s’il était à refaire - Je referais ce chemin - Une voix monte des fers - Et parle des lendemains… »

    Nous, camarades communistes du Bassin Minier Ouest, de Divion et d’ailleurs, nous y étions, et nous sommes fiers d’y avoir été pour soutenir Saïd et Saïdou, porte-parole des quartiers populaires, et pour représenter nos valeurs historiques, de fraternité et de lutte des classes contre l’injustice, le colonialisme, le racisme et la xénophobie, l’inculture et les mensonges….des maux qui voudraient nous ronger et que nous combattons.

    La décision de la Justice sera donnée le 19 mars, 53 ans après le cessez-le-feu en Algérie ! C’est un signe qui n’est pas un hasard !

  • Repris de ROUGEMIDI

    http://www.rougemidi.fr/spip.php?article8762

    Au terme d’un procès qui a duré 5 heures ce mardi devant la 17echambre correctionnelle à Paris, et qui a été suivi par une salle comble de militants antiracistes, la procureure n’a requis aucune peine contre les auteurs d’un livre et d’une chanson accusés « d’inciter à la haine et à la violence » par l’Agrif

    .

    Pour le droit à l’insolence

    PAR ERIC FASSIN

    Enseignant-chercheur, sociologuie

    http://blogs.mediapart.fr/blog/eric-fassin/190115/pour-le-droit-linsolence

    __________

    À l’heure où la France célèbre le droit au blasphème, il est pour le moins paradoxal de devoir défendre devant la justice le droit d’écrire : « Nique la France ! » La nation n’est pas, elle ne doit surtout pas devenir une religion d’État, sauf à trahir les principes républicains. La patrie ne saurait nous contraindre au patriotisme. Avoir la nationalité française, ce n’est pas être condamné au nationalisme. Car sacraliser la France, ce serait trahir la laïcité. Il faut au contraire revendiquer, haut et fort, la liberté de la critique, qui est la condition de possibilité de la démocratie. On ne peut pas se réclamer de Voltaire contre le fanatisme et en même temps rejeter l’esprit voltairien d’insolence – sauf à confirmer le soupçon que ces beaux mots et ces grands noms sont vides de sens, pire, qu’ils ne sont utilisés que pour exclure. Bref, ce serait paradoxalement donner raison à Saïd Bouamama et à Saïdou, mais en leur faisant payer le prix fort pour avoir dit la vérité.

    Il faut donc y insister, l’État démocratique n’a pas vocation à faire respecter le sacré, quel qu’il soit. Mais bien sûr, il est responsable de protéger les personnes : c’est la limite de la liberté d’expression. En particulier, l’injure sexiste, homophobe ou raciste doit effectivement être réprimée, puisqu’elle est une attaque fondée sur l’appartenance, réelle ou supposée, à un groupe défini par le sexe, l’orientation sexuelle, l’origine ou la couleur de peau. Cependant, il en est qui tentent actuellement de retourner l’arme du droit contre ceux qu’il est censé protéger : ils proposent d’étendre la lutte contre les discriminations, voire d’en inverser la logique, des minorités à la majorité. Ainsi, les mêmes qui accusent les minoritaires de céder à l’idéologie victimaire voudraient aujourd’hui nous faire croire que les majoritaires sont les véritables victimes des discriminations.

    Mais en tant que sociologue qui travaille sur le racisme, les discriminations raciales et les politiques de racialisation depuis de nombreuses années, aux États-Unis comme en France, j’affirme avec force que parler de racisme anti-blanc, ou anti-français, est un non-sens, pire, un contresens qui vise à effacer la réalité du racisme. L’étymologie nous le rappelle, on ne saurait « dénigrer » les Blancs – les Français, les Gaulois, les BBR (Bleu-blanc-rouge) : c’est qu’ils sont la majorité, et non une minorité. Or le racisme ne vise pas n’importe quel groupe ; il s’appuie sur un rapport de domination qui traverse la société. C’est bien pourquoi crier « sale homo » mérite des poursuites, pas « sale hétéro » : le droit reconnaît l’homophobie, pas l’hétérophobie. De même, le racisme n’est pas symétrique (non plus que le sexisme) ; s’il est dangereux, c’est qu’il légitime (en même temps qu’il est légitimé par) les hiérarchies qui structurent l’ordre social.

    Si Saïd Bouamama n’a pas le droit d’écrire « Nique la France ! », alors je n’ai pas le droit, moi non plus, de dénoncer dans mes publications ce qu’avec d’autres nous avons nommé « Cette France-là ». Il s’agit pareillement, dans l’esprit sinon dans la lettre, de la France de la xénophobie et du racisme, de la France antirépublicaine et antidémocratique qui se pare des plumes de la République et de la démocratie, de la France qui s’arme du droit antiraciste contre les antiracistes. C’est pourquoi, quand Saïd Bouamama est poursuivi et pas moi, alors que nous faisons tous deux un travail comparable qui relève de ce qu’il appelle un devoir d’insolence, et qu’en tant que sociologue, professeur des universités et donc fonctionnaire d’un État démocratique, je revendique comme une responsabilité critique, nos pires craintes s’avèrent justifiées : en effet, comment ne pas attribuer cette différence de traitement à l’origine, à l’apparence et au patronyme ? Telle serait alors la morale de cette fable judiciaire : selon que vous serez blanc ou non, les jugements de cour vous blanchiront ou pas…

    Une fois encore, c’est justifier l’analyse de Saïd Bouamama dans Nique la France : il montre bien comment les Blancs sont « produits et construits par un système social raciste qui les met à une place différente de la nôtre par la distribution d’avantages ou de privilèges aux uns, et de désavantages et de traitements inégalitaires aux autres. » Pour ma part, si j’ai signé l’appel de soutien « aux deux Saïd », c’est précisément que je refuse de cautionner ces privilèges raciaux ; je ne souhaite pas bénéficier d’un ordre raciste qui me constitue comme « Blanc ». Après tout, ce que demande Nique la France, c’est simplement « l’égalité de traitement ». Je demande en conséquence que la justice exonère Saïd Bouamama et Saïdou, ou sinon qu’elle s’en prenne également à moi-même. Si les poursuites contre eux n’étaient pas abandonnées, je tiendrais à la disposition de la justice tous les documents prouvant qu’à ma manière, j’ai également essayé de mon mieux de respecter, non pas la France, mais la haute exigence d’insolence ou de critique dont notre société se réclame et doit se réclamer aujourd’hui plus que jamais.