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En remontant la source de la honte en bateau

par Jean-Yves Peillard

Publie le mercredi 18 février 2015 par Jean-Yves Peillard - Open-Publishing

son nom : Bugaled Breizh ;

Dans La grande hypocrisie et la grande aliénation

"Les peuples, bandes organisées en armes, ne pourront jamais vivre en paix que s’ils déposent les armes."

"Il faut déposer le pouvoir sans le prendre" ou "commander en obéissant"

Quelques définitions du dictionnaire :
 Honte
déshonneur humiliant abjection bassesse indignité opprobre turpitude humiliation confusion
6) Sentiment de gêne éprouvé par scrupule de conscience, timidité, modestie, crainte du ridicule,etc ==> pudeur, scrupule, vergogne ;éhonté CONTR. Gloire, honneur, audace.

 Hypocrisie
1) attitude qui consiste à déguiser son véritable caractère, à manipuler des opinions, des sentiments, et spécialement des vertus qu’on a pas.==> dissimulation, duplicité, fausseté, fourberie.

 Aliénation
2) Trouble mental, passager ou permanent, qui rend l’individu comme étranger à lui-même et à la société où il est incapable de mener une vie sociale normale.
3) Aversion, hostilité collective envers quelqu’un. Aliénation des esprits, opinion hostile.
4) FIGuré Fait de céder ou de perdre (un droit, un bien naturel). Ce serait une aliénation de ma liberté.
PHILOS. état de l’individu qui, par suite des conditions sociales (économiques, politiques, religieuses), est privé de son humanité et est asservi. Par EXT. Tout processus par lequel l’être humain est rendu comme étranger à lui-même.

 Étranger
1)adj Qui est d’une autre nation.
3) Qui n’appartient pas ou qui est considéré comme n’appartenant pas à un groupe (familiale,social)
4) Chose. Qui n’est pas propre ou naturel à quelqu’un.
5) personne. Qui n’as pas de part à quelque chose se tient à l’écart de quelque chose.
6) chose. Qui ne fait pas partie de, qui n’a aucun rapport avec.
II N 1) Personne dont la nationalité n’est pas celle d’un pays donné ;
2) personne qui ne fait pas partie ou n’est pas considérée comme faisant partie de la famille,du clan ; personne avec laquelle on a rien de commun.

Se rappeler toujours que la nation n’est qu’un montage et qu’il n’existe que des frontières géographiques, les autres sont à abolir comme les nations ; car elles sont en grande partie cause de l’étranger ;
Nous sommes tous des étrangers ou personne n’est étranger. « Etrange étranger »...
L’étranger n’existe pas, celui qui n’a pas de sang étranger dans les veines en a de toute façon sur les mains.

Le 15 janvier 2004 (1), cinq marins-pêcheurs ont disparu en mer au large du Cap Lizard avec leur chalutier de Loctudy en Finistère. Un marin sait toujours qu’il prend des risques lorsqu’il embarque, ce qu’il n’aime pas c’est qu’on le prenne pour un imbécile lui et les siens. Pire, qu’on salisse sa mémoire, qu’on ne dise pas la vérité, bref qu’on ne rende pas justice. Alors il revient toujours dans les mémoires comme un fantôme et il ne lâche pas le morceau, car il faut dire qu’en plus d’être marin-pêcheur, c’est qu’il est aussi breton.
C’est que la plus longue résistance est souvent bretonne.

« Dimanche 18 janvier 2015. Commémoration de la 11e année du naufrage
 à Loctudy Rassemblement à la stèle des Péris en mer, cimetière.
Mme Le Loch, députée du Finistère, affirme sa solidarité à l’égard des familles et du monde maritime. L’assistance qui ne doute pas de sa sincérité, n’est toutefois pas convaincue : la réponse de M. Le Drian se fait attendre depuis le 26 mars.

 à Brest Cérémonie devant l’épave du Bugaled Breizh, Port militaire
Ce dimanche 18 janvier, les petites filles de Georges Lemétayer,
chef mécanicien disparu, ont été autorisées à déposer une gerbe, accompagnées par leur mère, devant l’épave. » (suite et source http://www.bugaledbreizh.org/)

Ce scandale, noyé dans le flot des injustices, comment le maintenir hors de l’eau si ne n’est le relier avec une bonne partie des autres injustices d’hier et d’aujourd’hui, les embarquer tous et remonter le courant vers la source même si il y en a de multiples, on sait au moins que la principale c’est l’homme et sa volonté de puissance.
Comment raconter, faire « un récit » pour faire comprendre cette complexité de façon clair comme on le ferait pour des enfants ; ceux des marins pêcheurs disparus comme ceux des écoles où on les somment de faire une minute de silence d’un 11 Septembre ou d’un 7 janvier. Là est la grande aliénation, là est la grande hypocrisie. Tout est devenu « grand » pour signifier le dépassement de l’entendement, le dépassement de la mesure ; « Le grand merdier » « le très grand crime » etc et afin de rappeler que ce qu’écrivait Karl Polanyi il y a 71 ans dans « La grande transformation » est toujours effectif. Il affirmait que « Permettre au mécanisme du marché d’être l’unique directeur du sort des êtres humains et de leur environnement naturel aurait pour résultat la démolition de la société. » ou encore que dans un « système politique et économique menacé de paralysie totale"[...]"Les temps étaient mûrs pour la solution fasciste"[...c’était la ]"Solution à l’impasse où s’était mis le capitalisme libéral.[...]
Elle proposait une manière d’échapper à une situation institutionnelle sans issue qui était, pour l’essentiel, la même dans un grand nombre de pays, et pourtant essayer ce remède ; c’était répandre partout une maladie mortelle. Ainsi périssent les civilisations. »(a).

Comment raconter, par la répétition, l’ironie : « Braves français dormez tranquilles »... ou comme l’avait fait un guide de haute montagne ;
il utilisait le thème de l’oeuvre de Haendel « L’Allegro, il Penseroso ed il Moderato »
« lHomme Gai et lHomme Mediatif, sont les deux pôles de l’esprit humain : l’homme, tel un pendule, oscille d’un côté à l’autre. Bien que les deux caractères soient personnifiés et chantent en aria et en récitatif, ils ne sont pas définis, car ils oscillent entre le soprano, le ténor, et la basse, et ceci afin de clairement marquer les différentes personnifications de l’esprit. Le point essentiel de la troisième partie est de proposer une certaine réconciliation, rationnelle , en joignant modérément ces deux extrêmes » ...

Il y a beaucoup de crimes de part le monde ici et ailleurs, maintenant et hier, il n’y a pas de hiérarchie pas de chefs non plus dans l’abject , mais celui ci, ce crime là pointe assez bien la nausée que doivent ressentir ces familles. C’est encore un crime d’Etat de l’OTAN et des gouvernements, et tous leurs crimes ne datent pas d’hier.
Ce qui est arrivé aux cinq marins-pêcheurs du Bugaled-Breizh est symptomatique de la crise systémique mais aussi éthique qui affecte un pays. France, un pays qui manque de sens car en grande partie aliéné.

Car tout est lié, tout se recoupe toujours sur la source : la volonté de puissance, « la gloire des nations », l’imposture d’une société de marché et de son dogme : le capitalisme prédateur, « la grande transformation » qui laisse grossir jusqu’à l’éclatement, l’abcès de la grande hypocrisie et la grande aliénation. On ne veut pas voir (b) que le développement matériel s’est construit sur le pillage des pays du sud et l’aliénation des populations du nord.

On ne veut pas voir que le crime sur les marins du Bugaled-Breizh est à rapprocher au « tandem bien involontaire » des parcours du jeune résistant René Vautier de Camaret décédé ce 4 janvier (2) et du jeune collabo de Landernau Edouard Leclerc. (www.soutienbertrandgobin.com). L’un harcelé par les gouvernements puis étouffé et minimisé, invisible, et l’autre glorifié par l’argent, le commerce roi, « l’esprit d’entreprise » le fameux libre échange, « la concurrence libre et non faussée » etc plutôt très visibles surtout son nom sur des façades de tôles criardes .

Le lien n’est pas seulement qu’ils viennent tous de la « fin de la terre » le Finistère.
Peut-être pour que l’on s’interroge réellement sur sa fin et la faim sur la terre.
Des marées noires an Armor et des marées vertes an Arvor.
Des caillebotis où s’entassent des cochons justement dénoncés par André Pochon.
Le lien avec des poulets fric-assez, issus de batteries, qui n’ont jamais vu le jour.
Nourris aux Ogm qui arrivent par centaines de tonnes tous les jours.
Non sans interpellations et actions de faucheurs souvent bretons.

« L’homme, tel un pendule, oscille d’un côté à l’autre » comme un bateau qui tangue « gai et médiatif » autour des récifs, pensif.

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