A gauche, les partisans du non préparent la contre-offensive face au "matraquage institutionnel"

de Sylvia Zappi

Après la contre-offensive du oui, celle du non de gauche est annoncée. A moins de quatre semaines du référendum sur la Constitution européenne, les opposants au traité ne veulent pas se laisser impressionner par le "matraquage institutionnel" en faveur du oui.

Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, a ainsi annoncé, mardi 3 mai, que le Parti communiste allait demander un "effort militant exceptionnel" à ses troupes. Dix millions de dépliants devraient être diffusés dans les prochains jours. A l’image des documents officiels "à détacher selon les pointillés", le quatre-pages, intitulé "Ce qu’il vaut mieux savoir avant de voter", développe les "preuves" du caractère libéral du traité.

"Il s’agit de répondre aux accusations de mensonge" , explique Mme Buffet. Et aussi de ne pas laisser se développer "la stratégie de la peur" organisée par les partisans du oui qui utilisent l’épouvantail Le Pen pour culpabiliser les électeurs de gauche, insiste-t-elle : "Nous voulons faire réfléchir sur ce qui se passera si le oui l’emporte : une victoire durable de toutes les forces libérales en Europe et en France."

Le moment de la "contre-offensive" n’est pas choisi au hasard. La campagne officielle commence le 16 mai. Le camp du non ne sera représenté que par le PCF et ses 12 minutes de temps de parole qu’il a décidé de partager avec ses alliés. Jean-Luc Mélenchon pour le non socialiste, Georges Sarre pour le Mouvement républicain et citoyen et Olivier Besancenot pour la LCR auront 1 minute chacun pour défendre leurs propres thèmes. "Face à la campagne d’Etat orchestrée pour essayer de passer en force, nos moyens sont modestes" , reconnaît-on place du Colonel-Fabien. Alors la direction communiste a décidé d’aller plus loin dans sa démarche unitaire. Après les meetings communs avec les autres ténors du non de gauche, la secrétaire nationale veut collectiviser ses rendez-vous de campagne. Diffusions de tracts à la sortie des entreprises, dans les gares ou les centres commerciaux, banquets républicains ou simples rencontres avec "les gens" , le PCF va organiser des "journées populaires et citoyennes" avec ses compagnons de campagne. "Il s’agit d’une nouvelle étape pour conforter la mobilisation et faire gagner le non" , insiste Mme Buffet.

"LES MENSONGES DU OUI"

Une nouvelle étape, c’est ce que souhaite aussi Henri Emmanuelli, héraut du non socialiste. Après une première phase essentiellement tournée vers les électeurs socialistes, le député des Landes a décidé de faire campagne avec l’"ancienne gauche plurielle" . Les premiers contacts avec Mme Buffet pour le PCF et Francine Bavay pour les Verts ont été pris lors de la manifestation parisienne du 1er mai. Le soir même, le député socialiste téléphonait à Emile Zuccarelli et Christine Taubira pour les radicaux de gauche. Mme Buffet et M. Emmanuelli devraient se retrouver, mardi 10 mai, à Flixecourt (Somme) pour une réunion publique. Pour répondre aux "mensonges du oui" , un document commun sur l’après-29 mai en cas de victoire du non devrait être rendu public mercredi. Et, le 21 mai, tous se retrouveront place de la République à Paris pour une "grande fête du non" .

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