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Une poignée de casseurs ? Tu parles…

Publie le jeudi 5 juin 2003 par Open-Publishing
4 commentaires

"...quelques radicaux excités, peu nombreux, qui ont malgré notre vigilance
et en désaccord avec tout le reste du mouvement (...) saccagé sauvagement
(...) nous prenant par surprise (...) images de désolation...

Une poignée de casseurs ? Tu parles…

Je reviens du rassemblement contre la réunion du G8. Quelques jours autour
d’un lac, à partager avec quelques milliers de personnes des impressions
rares comme marcher ensemble, aller avec eux dans un même sens, comme le
plaisir de faire ensemble, de s’écouter, de s’entendre.
Un plaisir qui
nourrit l’intelligence, l’imagination de vivre et de survivre et met en
veille ces sentiments qui prédominent dans la solitude et l’isolement ;
l’orgueil, la mesquinerie, les envies de réduire l’autre, de prendre sa
place, de passer en premier… Si ces rassemblements ne font plus rien reculer
dans l’adversité pourvu qu’ils persistent à faire poindre ce qu’il peut y
avoir de sublime dans l’humanité.

J’ai marché dans les rues de Genève, dans la foule bigarrée et le cœur a
frappé fort quand la tension montait.
Comme beaucoup j’ai senti ce qu’il
pouvait y avoir de force possible dans ce cortège noir et dans leur rage.
Oui, nous avons marché avec eux, dans le même groupe, j’ai vu la CGT, j’ai
vu ATTAC, j’ai vu les pinks et les cagoules noirs scander ensemble les mêmes
slogans, lever ensemble les mêmes poings menaçants. J’ai vu les décisions se
prendre dans un même mouvement des centaines de personnes, des rouges, des
roses, des noirs et des verts courir ensemble vers les mêmes bâtiments ou
s’arrêter ensemble devant les mêmes vitrines.

Qui n’a pas rêvé comme moi
être cagoulé à cet instant-là pour s’offrir enfin la possibilité d’achever
un geste, d’aller au bout d’une idée pour une fois, de montrer vraiment dans
ce concept cher au droit français de " parallélisme des formes", à violence
ressentie, violence démontrée. Parce qu’il s’agit de cela. Non, je ne l’ai
pas fait, peu ont osé, parce que peu étaient préparés.
Mais ayons au moins
un petit courage et ne laissons pas à la bêtise du monde la satisfaction
d’avoir compté ses casseurs, d’avoir isolé les plus durs d’entre nous alors
que nous étions tant à applaudir et à hurler de joie lorsque les vitrines
tombaient. Les médias font l’histoire et arrangent la victoire du système de
répression mis en place. Ils comptent plus sur notre lâcheté que sur les
forces d’autorité en présence.

Aujourd’hui j’entends qu’une centaine de
casseurs a sévi, dans le mécontentement général et en désaccord avec le
reste du mouvement.
MENSONGE ! Moi, j’ai vu le reste du mouvement protéger
les jeunes cagoules noires des caméras, parce que nous avons compris
qu’elles sont bien plus nuisibles qu’eux, j’ai vu le reste du mouvement
reprendre les cagoules noires dans son sein, parce qu’il nous semble évident
que nous marchons simplement ensemble. J’ai vu le reste du mouvement
attendre les activistes noirs pour ne pas les isoler parce qu’au contraire
de ce qui en ait raconté, une certaine complémentarité est apparue. Plus
évidente cette fois que dans les rassemblements précédents.

IL n’y avait peut-être qu’une centaine de casseurs à Genève mais il y avait
des milliers de cœurs avec eux.

Messages

  • COMME DE BONS PETITS NAZIS !!!
    ... la rue ça éxite... hummmm...
    c’est beau étre violent...

  • ça a fait quoi aux dirigeants ? toi tu sais où est ta place crier dans la rue mais il y en avait beaucoup d’autre scomme toi avant et ils sont toujours là ça n’a rien changé donc il faut casser là où ça peut leur faire mal personnellement et économiquement pour l’intérêt du peuple bien sûr et si la populas doit faire des concessions est-ce qu’elle est prête à vous suivre ?

  • Parle pour toi espèce de connard. Moi j’ai fais les mêmes cortèges dans Genève et je n’y ai pas vu la même chose. Ce que j’y ai vus c’est une société parrallèlle à celle de ce système que tu honnis tant, divisée par classes d’age et d’origine. Un joyeux bordel d’associations différentes, de causes différentes et de gens différents, des jeunes couples avec leurs enfants, des parents et des adolescents venus séparément au même défilé, des pauvres cloches d’étudiants comme moi venus faute de faire autre chose de plus constructifs, leurs amis qui militent depuis des mois voir des années dans les nouvelles associations de gauches pour bourgeois comme Attac ou le fameux Forum Social Lémanique, des vieux de la vieille dont on se demande s’ils n’étaient pas déjà là lors des grèves générales de 1919 et 1937. Mais j’y ai aussi vu tous ces acharnés du bulbes qui croyaient vraiment changer le monde, totalement déconnectés de la rálité, l’un hurlant "action directe" comme une prière ( rappelons que les membres d’action directe qui se meurent aujourd’hui en prison après avoir commis un meurtre lamentable comme "acte politique" n’ont que ce qu’ils méritent ), d’autres qui tout en étant probablement incapable d’expliquer la portée politique du G8 passaient leurs temps à chasser tous les signes d’autorités, insultant copieusement les seuls individus la représentant : les flics, et taguant tous les batiments publics et internationaux. Des punks, des babas cools, des illuminés tout une masse de gens ne comprenant la marche du monde qu’à travers des concepts simplistes, traversants les rues de genèves dans des cortèges bariolés et bruyant, transformant de simples manifestations en de véritables flux d’énérgie humaines dont la portée symbolique fut mondiales l’espace de quelques jours.
    Finalement nous voilà au coeur du problème ; qu’est -ce qu’une manifestation ? C’est l’acte par lequelle plusieurs citoyens peuvent exprimer publiquement un ou plusieurs avis sur des problèmes de société au autorités compétentes, les problèmes soulevés dans notre cas étant mondiaux les manifestations s’addressent donc à toutes les formes d’autorités mondiales ( G8, WEF, OMC, FMI,etc... ). En d’autres termes une manifestations ça sert ä dire si on est content ou pas des choses. Cela ne concerne donc que la communication, et rien d’autre. On ne se rend pas à une manifestation pour changer les choses mais pour dire que l’on voudrait qu’elles changent , donc qu’elle qu’en soit la taille ou la portée elle ne changent pas la marche du monde.
    Cela étant dis on se rend vite compte que même durant une manifestation il existe des limites ä ne pas franchir, celle d’une certaine forme de courtoisie. Lorsque l’on dialogue avec quelqu’un on peut lui faires des reproches ou critiquer sa manière de faire ou de voir, mais on se doit 1. de lui accorder le même droit 2. ne pas utiliser la violence. Si ces deux condition ne sont pas remplie il n’y a pas de communication et c’est la même chose lorsque des masses de gens communiquent.
    A Genève durant le premier week end du mois de juin la première condition fut respectée des deux cotés. Le G8 étant l’organe de communication des "puissants" tandis que les rassemblements associatifs de Genève Lausanne et Annemasse furent celui des "nettement moins puissants". Le premier admettant l’existence du second lui même bien obligé d’admettre le premier.
    Mais pour la violence on repassera. Je ne veux pas m’attarder sur les erreurs des policier ou des autorités locales car on sait que généralement lorsque l’on laisse à des politiciens le droit d’utiliser la violence dans une situation de crises ils l’utiliseront plus mal que bien et ne sortiront de la crise que par la peur qu’ils inspirent ä leurs adversaires ( c’est toute l’histoire des guerres ). Non je trouve bien plus sidérant l’attitude d’une partie des manifestants. Systématiquement insulter les flics et leurs pauvres mères n’est pas d’une attitude très noble mais après tout ces derniers doivent pouvoir garder leur sang froid, c’est leur travail. Par contre manifester cagoulé est une connerie, venir exprimer des idéaux tout ä fait valables dans la rue , dans un pays comme la suisse , peut se faire sans problèmes ,j’en suis l’exemples vivant et de loin pas unique. Détruire les rares vitrines dont les commerçant ont eu le courage de les exposer ä ces jours de troubles n’est pas non plus d’une grande sagesse, et est même la preuves d’une certaine lacheté. Ce que j’ai vu de plus débile c’est un jeune cagoulé qui interromp l’interview d’un des siens en couvrant l’objectif de la caméra d’une main en criant "nous on n’aime pas les journalistes !" offrant ainsi au cameraman une image susceptible de prouver la sauvagerie des manifestants, et démontrant par la même son imcompétence en matière d’image, compétence nécessaire ä tout militant digne de ce nom. Quant au soutien au casseur il est beaucoup plus souvent venus des badauds tout content de voir arriver des choses leurs changeant le quotidien que de gens présent lors des manifestation.
    Pendant trois mois les autorités lémaniques ont cédé ä la panique et à la surenchère sécuritaire demandan l’aide policière à tous lers cantons suisses ainsi qu’à l’Allemagne. Durant tout ce temps je me suis dit "ils exagèrent, putain ! Tout ça ne servira à rien, ils vont gaspiller des millions pour tout ces hommes engagés et tout se passera bien". Quel con !. En fait la présence d’abrutis dans ton genre ont finalement donné raison aux politiciens, et l’image des altermondialiste n’en est devenue que plus paradoxales pour l’opinion publique. On passe aujourd’hui pour des gens qui d’un coté luttent contre la guerre et pour une meilleure distribution des richesses donc des libertés et qui d’un autre coté utilisent la violence, les insultes et la casse lors de leurs rassemblements. Beau résultat tu trouve pas ? Le pire c’est les connards dans ton genre qui justifient ce gachis par un stupide folklore gauchiste qui rappelle méchament certain partis politiques s’appuyant eux aussi sur le folklore ( FN, UDC ) Tout ça pour te dire, camarade, que je ne suis pas du tout d’accords avec toi que je te trouve même dangereux, et je sais que je ne suis de loin pas le seul à penser comme cela, j’ai trouvé qu’il était bon que tu le sache.