Accueil > NOTRE DEVOIR, DIMANCHE ET APRES

NOTRE DEVOIR, DIMANCHE ET APRES

Publie le vendredi 27 mai 2005 par Open-Publishing

De Raoul Marc JENNAR

Il reste quarante-huit heures pour convaincre, gagner et empêcher l’irréparable. Nous n’avons pas le droit de relâcher nos efforts. Tout doit être mis en œuvre, d’ici à dimanche, pour convaincre ceux qui doutent encore de l’impérieuse nécessité de dire « non ».

Notre force de conviction s’appuie sur une analyse rigoureuse de la Constitution européenne proposée et sur une conception de la société qui prend au sérieux le triple objectif de liberté, d’égalité et de fraternité pour tous les peuples d’Europe et du monde.

D’ores et déjà, ce que nous avons entrepris depuis l’Appel des 200
lancé le 19 octobre dernier porte ses fruits :
- nous avons aidé le peuple à se réapproprier la politique et fait
revivre la démocratie ;
- nous avons cultivé une conception du débat citoyen basée sur le
respect auquel chacune et chacun a droit en fournissant une
présentation honnête du contenu de la Constitution et des implications
de ce contenu ;
- face aux insultes et au dénigrement systématique des partisans du
« oui » et de leurs relais médiatiques, nous avons maintenu la dignité
qu’impose le débat démocratique ;
- nous avons, à peu près partout, privilégié la démarche unitaire
inspirée par l’Appel des 200 et généré des centaines de collectifs
composés à l’image du collectif national.

Un grand espoir s’est levé dans tout le pays. Des milliers de
personnes ont, spontanément ou de manière organisée, rédigé ou
distribué des tracts, collé des affiches, préparé et tenu des milliers
de réunions publiques. Un intense travail d’éducation populaire, digne
du mouvement social du 19e siècle et du début du 20e, a rendu
confiance aux femmes et aux hommes dans leur capacité citoyenne. Nous
avons même, Européens convaincus, porté l’espérance d’une Europe de
solidarité au-delà des frontières nationales et suscité, auprès de
milliers de personnes hors de France, l’attente d’un « non » français
à une Europe des inégalités.

D’ores et déjà, ce que nous avons réussi nous impose, à l’égard du
peuple de gauche, des responsabilités qui vont au-delà du 29 mai.
L’esprit et la dynamique de l’Appel des 200, qui sont au cœur de notre
démarche, doivent demeurer et se prolonger.

Il faut inscrire dans la durée les centaines de collectifs qui ont
animé la campagne et qui vont encore travailler dans les heures qui
viennent. Il faut leur donner une expression nationale permanente et
réunir à cette fin une convention nationale de tous les collectifs
pour une France et une Europe démocratiques et sociales. D’abord, pour
apporter notre soutien aux autres peuples d’Europe qui vont se
prononcer dans les semaines et les mois qui viennent et pour jeter les
bases d’un grand mouvement européen qui exigera que le Parlement
européen élu en 2009 soit doté des pouvoirs constituants. Ensuite,
pour mettre ces collectifs à l’écoute des attentes populaires et,
comme l’a proposé José Bové, rédiger des « cahiers de propositions »
qui identifieront, dans chaque coin de France, ce qui rendra la vie
plus belle. De l’Europe au local et du local à l’Europe, il nous faut
privilégier, dans la même démarche unitaire, ce qui crée, nourrit,
élargit les solidarités nationales, européennes et internationales qui
donnent un sens à notre humaine condition.

Nous n’avons pas le droit de décevoir. Ni dimanche. Ni après.

Raoul Marc JENNAR

Appel des 200 - Propositions pour une relance européenne
27 mai 2005

www.urfig.org