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« Il faut que Macron sache que ce pays est fait de rebelles »

par Rachid Laïreche, Photo Boris Allin

Publie le jeudi 13 juillet 2017 par Rachid Laïreche, Photo Boris Allin - Open-Publishing
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Les députés de la France Insoumise se sont invités sur la place de la République pour s’opposer à la loi travail. Ils promettent une rentrée sociale bouillante.

Un pied dans l’hémicycle, un autre sur le bitume. Mercredi soir, place de la République, la France insoumise organisait un rassemblement pour s’opposer à la loi travail. Les députés ont pris la parole les uns après les autres. Parmi eux, la nouvelle tête rousse prend le dessus, le député du Nord Adrien Quatennens, 27 ans  : son nom est dans toutes les bouches. Au milieu de deux mille sympathisants et curieux, Paul Vannier, dirigeant du Parti de Gauche, ne cache pas sa joie. Mieux, il montre ses muscles. Selon lui, la France insoumise n’est pas un simple mouvement d’opposition, pas un « simple groupe de combattants », mais une « alternative de masse ». Au fil de la discussion et des témoignages, une vérite éclate : la France insoumise se voit très belle, presque la plus belle. A ses yeux, les autres forces de gauche n’existent pas.

On slalome entre les âmes, un peu plus loin, on tombe sur Emmanuel Maurel, membre de la direction provisoire du PS, venu écouter incognito les différentes prises de parole. Ces dernières années, le député européen a loué un lien d’amitié avec Jean-Luc Mélenchon, lorsque ce dernier siégeait à Strasbourg et Bruxelles. Dans le train, ou les couloirs du parlement, ils avaient des débats sans fin sur la politique. « Toute la gauche devrait s’unir sans hésiter pour combattre la loi travail », regrette Maurel. Il pense aux députés socialistes qui préfèrent rester en retrait pour le moment.
« Il est pire que les autres »

Le micro tourne entre les mains des députés, des syndicalistes invités par la France insoumise, et les regards se tournent déjà vers la rentrée. Ils espèrent la naissance d’un mouvement social bouillant, d’une révolte, afin de barrer la route au gouvernement et à la loi travail. « Nous ne lâcherons rien et votre présence nous apporte de la force », s’enflamme le député de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière, sous les applaudissements et les « résistances ». Même style pour Clémentine Autain et Michel Larive. Parfois, les mots donnent un sentiment étrange. L’impression que les députés reviennent du front pour donner des nouvelles à la famille restée au village, avant de retourner au combat. On imagine le Palais-Bourbon assiégé par La République en marche (LREM) et les dix-sept députés de la France insoumise qui résistent malgré la violence du combat.

Jean-Luc Mélenchon a pris la parole un peu après 19 heures. Le silence s’est installé. Une foule attentive à chaque mot du tribun. D’emblée, il a prévenu, il faudra s’habituer à ce type de rassemblement. Il n’a pas oublié de filer des consgines pour l’été à ses militants : « Notre devoir est d’instruire, d’informer les gens autour de nous. Car le code de travail est remis en cause de manière très habile. C’est-à-dire d’un seul coup, comme si c’était un détail et si l’on rétorque que ce président nous roule dans la farine comme tous les autres, dites leur que non, il est pire que les autres. » Le chef devait parler quinze minutes, son intervention a dépassé la demi-heure et elle s’est conclue de cette manière : « Il faut que Macron sache que ce pays est fait de rebelles, que c’est un pays qu’il ne se laisse pas faire. » Le décor est planté.

http://www.liberation.fr/france/2017/07/12/il-faut-que-macron-sache-que-ce-pays-est-fait-de-rebelles_1583505

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