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Cuba apporte son soutien au Venezuela, que l’Amérique sanctionne financièrement

Publie le jeudi 10 août 2017 par Open-Publishing

Le président cubain Raul Castro a assuré mercredi 9 août à son homologue et allié vénézuélien Nicolas Maduro qu’il ne « sera pas seul » dans son combat politique.

La Havane prétend ne pas vouloir laisser le pouvoir, seul, à Caracas face au « harcèlement international » dont il est victime, selon La Havane.

Dans une lettre le félicitant avec « une immense joie révolutionnaire » pour l’élection et l’installation récente d’une Assemblée constituante controversée, Raul Castro a assuré à M. Maduro que « les Cubains seront à l’avant-garde de la solidarité militante » du bloc socialiste latino-américain et resteront « engagés en faveur de (sa) cause ».

« Des jours de lutte acharnée, de harcèlement international, de blocus et de privations sont à venir, mais tu ne seras pas seul », a-t-il insisté à l’adresse du président socialiste dans ce courrier lu sur l’antenne de la télévision d’Etat cubaine.

Soutien inconditionnel du successeur de Hugo Chavez (président de 1999 à 2013), le Cuba de Raul Castro avait rejeté fin juillet toute participation à une médiation au Venezuela, arguant de la légitimité du président Maduro.

Sanctions financières américaines

De leur côté, les Etats-Unis ont infligé de nouvelles sanctions financières au Venezuela, accroissant la pression. Huit responsables, dont un frère du défunt Hugo Chavez (président de 1999 à 2013), impliqués dans la récente mise en place de l’Assemblée constituante sont visés par ces mesures annoncées mercredi.
« Ce régime est inacceptable et les Etats-Unis se tiendront au côté de l’opposition (qui se bat) contre la tyrannie jusqu’à ce que le Venezuela restaure une démocratie prospère et pacifique », a assuré dans un communiqué le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin. « Tous les biens de ces individus sont gelés aux Etats-Unis et les citoyens américains ont pour interdiction de commercer avec eux », a précisé le Trésor.

Le 31 juillet, Washington avait déjà imposé des sanctions juridiques et financières sans précédent contre le président Maduro, alors qualifié de « dictateur ».

« Quand a-t-on vu dans l’histoire des relations internationales qu’une puissance condamne des citoyens pour avoir organisé des élections ? », a réagi le ministre des Affaires étrangères vénézuélien Jorge Arreaza. « Ils ne respectent aucun principe élémentaire du droit international. Ils se ridiculisent devant le monde entier. Le Venezuela ne peut être sanctionné par rien ni par personne », a-t-il ajouté

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Climat de défiance

La Constituante a approuvé mardi une « commission de la vérité » chargée de se pencher sur les cas de violences politiques depuis 1999 et appelée par M. Maduro à lever l’immunité des députés du camp adverse pour pouvoir les envoyer en prison.

Découragement

Ces dernières semaines, les Etats-Unis, le Vatican, l’ONU et l’Union européenne ont fustigé la radicalisation du gouvernement vénézuélien. Mais rien n’y fait : le président Maduro, élu en 2013, reste sourd à ces mises en garde, s’appuyant sur le soutien crucial de l’armée et de ses quelques alliés comme la Russie et la Chine, ses créanciers, ainsi que Cuba, la Bolivie ou encore l’Equateur.

.... L’opposition peine désormais à organiser de grandes manifestations. Mardi, ils n’étaient qu’une petite centaine à participer à son blocage des rues, signe sans doute d’un certain découragement après avoir échoué à empêcher la Constituante.

Extrait du Monde

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