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Particularité du moment de renforcement patriarcal : venu de femmes, choquant des hommes !

par Christian DELARUE

Publie le dimanche 14 janvier 2018 par Christian DELARUE - Open-Publishing
3 commentaires

Particularité du moment de renforcement patriarcal : venu de femmes, choquant des hommes !

Trois mois après « Balance ton porc » un débat français fait la une des grands médias. Et on en parle à l’étranger. On évoque, dans un appel récent, signé par Catherine Deneuve et 99 autres femmes, publié dans Le Monde, le « droit des hommes d’importuner les femmes ». Des féministes y répondent. Des femmes répondent !

Mais il importe de souligner au passage, de façon incidente, la particularité du moment avec cette tribune. On voit que des femmes sont plus masculinistes ou plus en défense d’un pouvoir masculin et patriarcal que des hommes eux-mêmes, pas tous évidemment mais un nombre non négligeable passé à l’idée d’égalité hommes-femmes et liberté des femmes. Car - il faut le dire en ce moment-là - on trouve assurément des hommes - dont je suis - choqués de voir des femmes les autorisant à faire ce qu’ils s’interdisent (pour eux et pour leurs fils).

Je ne me souviens d’ailleurs pas d’une telle tribune de femmes (une centaine) défendant à ce point (c’est fort ici) le pouvoir masculin contre les femmes. Il y en a déjà eu mais pas à ce point.

De ce jour, il faudra retenir qu’il risque d’être faux de mettre tous les hommes dans le meme sac honni des agresseurs et violeurs car de nombreux hommes s’abstiennent d’agresser et de violer et même de dénigrer les femmes en tant que femmes, de les importuner parce qu’elles sont des femmes.

CF Violence : Mépriser sans toucher ou toucher sans mépriser

Christian DELARUE

Lire aussi

 la tribune de Pamela TAMBY qui a le mérite de dire des non-dits relatif à la sexualité et à la séduction. Le titre semble moins pertinent (à mon avis).

Ces tribunes qui nous fatiguent - P Tamby

xx

Voici une réponse de Leïla SLIMANI,

 « Un porc, tu nais ? » Extrait :

Marcher dans la rue. Prendre le métro le soir. Mettre une minijupe, un décolleté et de hauts talons. Danser seule au milieu de la piste. Me maquiller comme un camion volé. Prendre un taxi en étant un peu ivre. M’allonger dans l’herbe à moitié dénudée. Faire du stop. Monter dans un Noctambus. Voyager seule. Boire seule un verre en terrasse. Courir sur un chemin désert. Attendre sur un banc. Draguer un homme, changer d’avis et passer mon chemin. Me fondre dans la foule du RER. Travailler la nuit. Allaiter mon enfant en public. Réclamer une augmentation. Dans ces moments de la vie, quotidiens et banals, je réclame le droit de ne pas être importunée.
sur
http://www.liberation.fr/france/2018/01/12/un-porc-tu-nais_1621913

Pour terminer, lire :

 « Nous haïrions les hommes et la liberté sexuelle ». Que non dit Osez le Féminisme !

Messages

  • Un truc simple à enseigner aux hommes importunateurs et aux autres : "Quand c’est clairement pas oui, c’est non ; un point c’est tout. Et si tu insistes c’est la baffe ou pire".

    Donc quand l’accord n’est pas donné consciemment, c’est que c’est non.
    Il y a du boulot car cette culture de la drague contraignante et violente est un héritage du patriarcat repris à son compte par l’idéologie bourgeoise dominante qui voit là un élément de division supplémentaire de la population en même qu’un moyen de s’attirer les bonnes grâces des machos et donc de se maintenir en place.

    • Il n’y a pas qu’aux hommes à enseigner la prise de parole à la place de signes de gestes !

      Mais c’est toute la séduction qui fonctionne sur le jeu du dit et du non dit ! Et ce n’est pas une science ! Parfois on se trompe, homme ou femmes, et on tombe sur un non... ou sur un os ! Et on peut craindre ce non si l’imaginaire a investi l’autre de l’auréole de l’amour naissant !

    • CES TRIBUNES QUI NOUS FATIGUENT !

      Pamela TAMBY - 10 janv 2018

      L’atmosphère commence à devenir anxiogène. Je lis ici et là des expressions comme « collabottes » au sujet de la centaine de femmes qui ont co-signé la tribune publiée dans Le Monde. Bien entendu, chacun(e) est libre d’utiliser l’expression qu’il/elle veut - c’est le principe même de la liberté d’expression - mais j’ai trouvé cette expression excessive et inappropriée, qu’on soit d’accord ou pas avec le contenu de ladite tribune. Les excès de langage de l’un ou de l’autre camp desservent la cause des femmes qui se disent victimes de harcèlement et d’agressions à caractère sexuel (ou pas) et ne contribuent aucunement à améliorer la relation entre hommes et femmes.

      Un peu de mesure et de raison serait salutaire si l’on veut réellement que les choses avancent, je veux dire dans la vraie vie, pas sous les projecteurs d’Hollywood, pas sur le tapis rouge de la Croisette ou pas sur le papier glacé des magazines people.

      Pour détendre cette ambiance pesante et respirer un bon coup avant que l’autre camp dégaine par tribune interposée, quelques évidences :

      1. Quand une femme veut se faire chatouiller le minou, elle sait se faire comprendre et elle sait faire passer le message. Oui oui, ne me dites pas que vous découvrez en 2018 que certaines femmes aiment séduire. La séduction féminine a toujours existé et existera toujours et fort heureusement. Et quand elle veut que le minou soit préservé de toute tentative de chatouillement, elle sait aussi se faire comprendre, et dire non. Le hic survient quand l’aspirant chatouilleur refuse d’entendre le non ou ne sait pas entendre le non.

      2. Quand un homme veut faire chanter son oiseau, il sait se faire comprendre et il sait faire passer le message. Et quand il ne veut pas aussi. Oui oui, certains hommes disent non face aux sollicitations des femmes. Pas la peine de jouer les saintes nitouches, hein. Le jeu de séduction n’est pas la chasse-gardée des hommes et fort heureusement.

      3. Est-il besoin de le préciser ? Mais puisqu’il le faut, allons-y. Bien évidemment que tous les hommes ne sont pas des harceleurs, violeurs, agresseurs, malades ou obsédés sexuels en puissance. Bien évidemment, il existe des hommes admirables et formidables et ils sont nombreux. Bien évidemment, se faire mater par un homme - beau (c’est subjectif) et intelligent (c’est subjectif aussi) - est plaisant et flatteur. Peut-être pas pour toutes les femmes. Mais pour nombre de femmes. Idem pour les hommes. Savoir qu’on plaît rassure. Qui dira le contraire ? Et oui, on vous aime Messieurs. Que serions-nous sans vous ? Et vous, sans nous ?

      4. Non, toutes les femmes - et toutes les féministes, j’en suis - ne sont pas des « hystériques » qui détestent les hommes, qui veulent nuire aux hommes. Non, toutes les féministes ne sont pas des « mal baisées », pour ne pas dire pas baisées du tout, et ne sont pas des « coincées de la culotte (me concernant) ou du string (pour les autres) ». Oui, certaines féministes aiment les blagues coquines et salaces. J’avoue rire beaucoup quand je lis certains d’entre vous. Les coquins se reconnaîtront hein...

      Ceci étant dit, il y a aujourd’hui une confusion, intentionnelle ou pas, entre séduction, harcèlement et agression. J’ai soutenu le hashtag #Balancetonporc. Ce hashtag n’est pas le meilleur des hashtags, j’en conviens volontiers, mais il a eu le mérite de libérer la parole des femmes. Comme toujours les réseaux sociaux décuplent les effets et l’excès finit par nuire à toute bonne initiative. Le déferlement qui s’est ensuivi s’est transformé en du grand n’importe quoi. Tout y est passé. Ainsi au milieu de vrais cris de détresse provenant de femmes, et dans une moindre mesure, d’hommes en souffrance, on a aussi assisté - ça me coûte de le dire, mais soyons honnêtes - à des lynchages en public, des calomnies, des règlements de compte pour ternir la réputation d’un collègue qu’on n’aime pas etc.

      Et dans ce grand bruissement, aucun discernement. Une main baladeuse au cul, une remarque désobligeante sur des nichons qui avaient doublé en volume après un accouchement, une caresse sur l’épaule, un compliment sur un fessier rebondi, un viol avec pénétration, tout était mis sur le même plan et jeté en pâture sans le moindre souci des conséquences que cela pouvait engendrer. Et voilà comment ce qui devait être une louable initiative pour libérer la parole des femmes a fini par devenir une retentissante polémique et a fini par irriter certains hommes et femmes, ce qui, si j’ai bien compris, a donné lieu à cette tribune dans Le Monde.

      S’agissant de ladite tribune, même si elle a le mérite de soulever certains questionnements quant à cet emballement du débat public sur le harcèlement et les agressions à caractère sexuel dont sont victimes les femmes, elle me gêne car elle brouille les frontières entre séduction et harcèlement/agression. Certains passages sont caricaturaux comme celui sur les frotteurs et sont coupés de la réalité quotidienne que l’on peut vivre dans les transports en commun face à certains comportements déplacés et inacceptables. Ce sont mes deux principaux reproches.

      Il y aura toujours des désaccords sur un tel sujet. Il y aura toujours des pour et des contre, des oui et des oui mais...
      Mais ce qui me semble important aujourd’hui, c’est l’éducation au respect de la dignité des êtres. Des hommes comme des femmes. Et en la matière, il y a du boulot...!!