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M. Kofi ANNAN est décédé quelques jours après M Samir AMIN.

par Christian DELARUE

Publie le dimanche 19 août 2018 par Christian DELARUE - Open-Publishing

Ce mois d’aout 2018,

M. Kofi ANNAN est décédé quelques jours après M Samir AMIN.

http://amitie-entre-les-peuples.org/M-Kofi-ANNAN-est-decede-quelques-jours-apres-M-Samir-AMIN-Christian-DELARUE

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On a là deux personnalités internationales d’origine africaine et de même génération puisque :

Kofi Atta Annan est né le 8 avril 1938 à Kumasi au Ghana et mort le 18 aout 2018 à Berne à 80 ans, alors que Samir Amin est né le 3 septembre 1931 au Caire et mort le 12 août 2018 à Paris à presque 87 ans.

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Assurément les médias mainstream vont glorifier le premier et pas le second . Non pas que le premier n’ait pas de mérite - il en a - mais il fut plus compatible avec le système capitaliste.

Samir AMIN, fut un éminent marxiste internationaliste et altermondialiste, toujours aux côtés des peuples-classe, du Sud (périphérie) d’abord, mais aussi du Nord (centre).

Comme militant durablement engagé du côté des peuples (au point d’avoir repris et construit la notion de peuple-classe) et des émancipations (pas populiste quoique dimension nécessaire, mais en projet de pluri-émancipation-s) je me sens plus proche du second, pour lequel j’éprouve une vive admiration, que du premier, que je connais beaucoup moins, comme beaucoup de monde.

Ce dernier était au coeur des Institutions internationales, plus l’ONU que le FMI ou la BM et c’est mieux pour les peuples. Pour autant son travail ne peut qu’être limité dans son apport réel. Sous le capitalisme financiarisé mondial ce sont les organisations comme l’OMC, le FMI et la BM qui impriment l’orientation néolibérale du monde au profit des 1% d’en-haut. Et on va en périr !

Sans doute faut-il aussi, dirait certains stratèges gramsciens, des individus qui avance dans les lieux de pouvoir ou ils ne sont pas toujours écoutés et quand ils le sont ce n’est suivi d’effet que pour partie, juste dans la mesure ou cela ne va trop gêner les pouvoirs des puissants et dominants de toute sorte.

Une certaine stratégie, dite combinaison d’un axe interne-externe préconise l’usage combiné des deux modes d’agir . Ceux et celles travaillant dans les lieux de pouvoir ne doivent pas rester seuls. Question d’intégrité maintenue et d’efficacité. Mais de tout manière si l’on veut une autre orientation pour le monde c’est bien toujours et encore d’altermondialisme-internationalisme qu’il faut débattre.

De plus il ne s’agit pas d’abandonner le marxisme mais au contraire de le rendre toujours plus accessible aux gens du peuple-classe. Car il s’agit d’une méthode critique porteuse d’émancipations faite pour eux.

Christian DELARUE