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VIVE LA LIBERTÉ DE MIGRER !

par BERNARD DUPIN

Publie le vendredi 19 avril 2019 par BERNARD DUPIN - Open-Publishing

LA CONFÉRENCE-DÉBAT ORGANISÉE PAR LE COLLECTIF CITOYEN "DÉCIDONS JACOU", "LES RENCONTRES MARX" ET LA LIGUE DES DROITS DE L’HOMME SUR LE THÈME DE LA LIBERTÉ DE MIGRER A SUSCITE BEAUCOUP D’INTÉRÊT A L’ESPACE RÉPUBLIQUE A JACOU.

TOUTES LES TENTATIVES D’OBSTRUCTIONS DU MAIRE POUR EVITER LA TENUE DE CETTE RÉUNION AURONT ÉTÉ VAINES.

Dominique Noguères, Vice Présidente nationale de la Ligue des Droits de l’Homme a pu affirmer que parler de l’immigration relève d’une gageure tant les idées reçues sont fortes comme les ­manipulations et l’utilisation à des fins politiciennes.

La part de la population immigrée augmente, mais de façon très modérée. De ce point de vue, il n’y a pas de menace pour la cohésion nationale.

En revanche, la manière dont la France gère la régularisation des étrangers est inacceptable. Comment ne pas trouver absurde que l’on demande à un étranger de rester des années en situation irrégulière avant de pouvoir être régularisé ?

Dans ce contexte, la « forteresse » européenne ne fera qu’augmenter l’hécatombe et ne résoudra rien.

En France, demander l’asile relève du parcours du combattant. La multiplication des textes, qui oblige le demandeur d’asile à demander la protection dans le pays par lequel il est arrivé et non pas dans le pays de son choix, et la liste des pays dits sûrs établie et mise à jour régulièrement par l’Ofpra mettent de lourdes barrières aux demandes d’asile.

Seulement un quart des demandes sont acceptées au sein de l’UE et pourtant, il y a des solutions !
Le migrant ne représente pas un coût pour le pays dans lequel il se trouve sauf à le priver de tous ses droits. Le régulariser, c’est lui faire payer des impôts, des cotisations sociales, participer à la vie économique et sociale du pays.

Le laisser dans la clandestinité ou la précarité du séjour, c’est non seulement le mettre en danger, mais c’est se rendre complice des prédateurs mafieux et/ou terroristes.

Il faut redonner au droit d’asile sa véritable fonction de protection, cesser de faire la différence entre les migrants économiques et les migrants « politiques », et éviter ainsi de créer deux catégories de migrants.

Il est indispensable de réorienter les crédits des politiques européennes sécuritaires vers des politiques d’accueil et d’intégration, de cesser d’externaliser le contrôle des frontières à des pays peu respectueux du droit, qu’ils soient limitrophes de l’UE ou non. Il faut donc que les immigrés puissent circuler librement.

Plus on fermera les frontières, plus ils feront tout pour ne plus repartir par peur de ne plus pouvoir revenir, dans un cercle ­infernal incessant.

Le droit de migrer est essentiel dans un monde interdépendant comme tous les travaux d’experts et d’économistes et ceux des grandes organisations internationales consacrés aux migrations l’ont rappelé, études à l’appui.

Ils soulignent aussi que les politiques migratoires doivent s’attacher à sécuriser les parcours, dans le respect des droits de l’homme, en assurant la fluidité de l’offre et de la demande de main-d’œuvre, dans l’intérêt des pays de départ comme des pays d’accueil.

C’est un défi essentiel à relever dans l’intérêt de l’humanité tout entière.

A Jacou, le 17/04/2019

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