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LA RECOMPOSITION DES MONDES

par Ernest London

Publie le dimanche 21 avril 2019 par Ernest London - Open-Publishing
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Considérant que le concept de « nature » est une récente création occidentale qui permet d’organiser le monde en la considérant comme ressource ou sanctuaire, Alessandro Pignocchi lui oppose la plupart des autres peuples qui ne la distinguent pas de la culture. Les indiens d’Amazonie, par exemple, développent des relations sociales avec les plantes et les animaux, identiques à celles entretenues avec les humains. « Au prisme de l’anthropologie, la protection de la nature apparait comme le prolongement, indissociable, de l’exploitation. » « Notre concept de Nature favorise cette relation de sujet à objet (qui se focalise sur l’utilisation) et occulte les riches relations de sujet à sujet (fondées sur la prise en compte empathique de l’autre) que nous pourrions nouer avec les non-humains. » Découvrant qu’existent en France des endroits où cette « révolution cosmologique est déjà en cours », il décide de se rendre sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes et raconte sa rencontre avec « des gens qui ont conscience d’habiter un territoire commun, un territoire qu’ils cherchent à partager au mieux, entre humains et non-humains. »
(...)
C’est avec des livres comme celui-ci qu’on peut expliquer, donner à comprendre, convaincre qu’au-delà du combat contre l’aéroport, c’est un véritable projet de société qui est défendu ici, avec sa gestion collective du territoire, ses réseaux d’entraide, une superposition des usages, comme le résume parfaitement le slogan : « Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend. » Il s’agit ni plus ni moins que de recomposer le monde. Et c’est pour cela que l’État y voit un vrai danger.

Article complet sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451 : https://bibliothequefahrenheit.blogspot.com/2019/04/la-recomposition-des-mondes.html#more

LA RECOMPOSITION DES MONDES
Alessandro Pignocchi
106 pages – 15 euros
Éditions Seuil – Collection « Anthropocène » – Paris – Avril 2019

Portfolio

Messages

  • Non ! Nous ne sommes pas "la nature" et depuis très longtemps. L’espèce humaine surtout dans sa forme actuelle (sapiens-sapiens) n’est pas adaptée à la survie "naturelle" car la nature nous est hostile, elle ne nous inflige que de pénibles épreuves à surmonter. D’après MARX nous produisons et reproduisons nous mêmes les conditions de notre survie et de notre essor, pas parce que nous sommes méchants.

    Rien ne me parait plus idéaliste et creux que la déification de la nature qui s’autodétruit elle même et nous détruira inéluctablement.