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Don quichotte dort à l’Elysée

par Irae

Publie le mercredi 15 mai 2019 par Irae - Open-Publishing

Que ne ferait-on pas pour baillonner ses opposants et instaurer la censure qui sied à toute dictature qui se respecte, jusqu’à se battre contre les moulins à vent.

Sous couvert de bons sentiments, notre monarque pousse, comme à son habitude, des idées de cour d’école encore une fois jusqu’à l’absurde et en espérant qu’on ne s’en rende pas compte. Car que peut donc bien signifier "lutter contre la haine sur les réseaux sociaux" ? Comment comprendre pareille pétition de principe absurde ?

La haine est par définition un sentiment et comme tout autre sentiment échappe à la rationnalité. Il est donc vain de vouloir le faire disparaître, surtout sans donner à ceux qui le ressentent des raisons ou des faits de nature à reconsidérer leur manière de sentir et encore sans garantie de succès. A fortiori par la contrainte légale. Ainsi du sentiment d’insécurité dans les zones non-criminogènes où rien ne se passe. Car le sentiment, alimenté par l’imagination peut parfaitement se passer du réel.

Notre grand timonier toujours aussi simpliste, paré pourtant par la classe merdiatique d’une pensée complexe, paraît-il philosophe à ses heures, comme les très mediatiques, bhl, onfray, enthoven et autres finky, tous parfaitement solubles dans les pouvoirs neolibéraux, ayant selon ses adulateurs cotoyé ricoeur a donc convié le milliardaire zukerberg en son château. Enfin, plutôt le notre, entretenu à grands frais par nos deniers.

C’est à ces menus détails qu’on s’aperçoit soudain du déclin dans lequel notre époque se vautre. Un affairiste, pas même créatif, ayant fait opportunément fortune sur les idées d’un camarade de fac plus ingénieux, reçu comme un homme d’Etat. Avec la trafiquante de stupéfiants ex-taularde faisant le V de la victoire dans le bureau présidentiel on pensait avoir touché le fond, mais non. Et comme il y a encore 3 ans de règne des médiocres attendons-nous à mieux.

Ainsi, comme le bon roi St-Louis guerrissant les écrouelles, le monarque actuel a décidé d’erradiquer le sentiment "haine" défiant toutes les lois de la psychologie humaine. La ficelle de la taille d’un câble de remorqueur de porte-contenairs n’a trompé personne. Comme pour la loi anti-fake-news, quand le monarque se répand dans la presse contre les puissances qui instrumentaliseraient les gilets jaunes c’est parole d’évangile. Pour la haine, quand un ancien ministre sarkoziste appelle au meutre des manifestants, en direct à la tv à une heure de grande écoute, c’est amour de son prochain.

C’est pourquoi, les gueux, derniers de cordée qui ne sommes rien, avons quelques petites idées sans prétention à lui souffler. D’abord on ne combat pas les idées ou les sentiments en prétendant les baillonner. Comme on ne soigne pas la fièvre en cassant le thermomètre. Limiter les sentiments haineux sur le net ou ailleurs passe, j’enfonce des portes ouvertes grave, par l’éducation. Oui mais voilà il semble que le projet neolibéral ne compte pas privilégier un système éducatif performant pour les masses, tout au contraire, moins les esprits seront aguerris à la réflexion et à l’esprit critique mieux ils seront soumis.

Remettre au centre les valeurs de partage, de coopération, de solidarité, de tolérance voilà qui serait à même de lutter contre la haine. Alors qu’au contraire le monarque et madame, pourtant nourris intellectuellement au sein des meilleures institutions cathos, amour du prochain quand tu nous tiens, ne manquent jamais une occasion de deverser la leur de haine sur ceux qui ne sont rien et ne jurent que par l’argent, la concurrence et le chacun pour soi qui ne font qu’attiser la haine dans toutes les sphères de la société.

De bien belles perpectives.