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"RACISME PARTOUT ?" (Propos en décalage, sans sous-estimé le problème).

par Raymond H

Publie le jeudi 11 juin 2020 par Raymond H - Open-Publishing
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« RACISME PARTOUT ? » (Propos en décalage, sans sous-estimé le problème).

C’est ce que nous pourrions croire au travers du traitement médiatique et des manifestations autour de la mort de G Floyd aux Etats-Unis d’ Amérique, manifestations étendues, en France, à la mort de Traoré.
Certains allant même plus loin : « tous les blancs… » (1) (« Par essence », serions-nous même en droit de penser à ce qu’ils disent), donc « tous les blancs sont racistes » (1) ; des propos tenus y compris par des « blancs » (1) eux-mêmes. Une sorte de culpabilité rémanente intrinsèque pèse donc sur la supposée race blanche ; quelque chose de génético-culturel en sorte.
C’est la même lecture qui fait dire que « les arabes sont des fourbes » ; « que les noirs ont la danse dans la peau, la peau sur les os et les os dans le nez » ; « que les gens du sud sont fainéants » ; etc.… Bref, tout le bréviaire du racisme ordinaire et mortifère n’est pas prêt de disparaître, il est même en phase de mise à jour augmentée avec cette histoire de « blancs » (1).
Attention :
  je ne nie pas le caractère raciste de ce meurtre, pas plus que d’autres en France et partout dans le monde y compris ceux perpétrés par des « non blancs » (1) ;
  je ne nie pas qu’il y a des racistes dans les corps d’état (police, justice, enseignement, …) en France et de par le monde ;
  je ne nie pas non plus qu’il y ait des racistes en dehors de ces corps d’état dans la population française et mondiale.
Je pense, comme tout militant du communisme qui a le projet de lutter pour l’émancipations de l’humanité, je pense donc qu’il faut s’atteler à ce fléau du racisme qui divise les peuples, tout comme les fléaux de l’homophobie, du sexisme, de la misogynie, du patriarcat, … Ceci doit se faire par l’éducation permanente, en même temps qu’une politique de recrutement sévère et disciplinaire sans faille vis-à-vis de ces agents qui tiendraient des propos et/ou auraient des attitudes racistes et/ou homophobes et/ou sexistes et/ou … Là-dessus, pas de problème. Mais, également, ceci doit se faire sans tenir compte de l’origine géographique et/ou de la couleur de peau et/ou de la religion des personnes incriminées ; sauf à être alors raciste soi-même.
Pour autant :
  je nie que toutes les violences faites par des policiers à des « non blancs » (1) soient automatiquement des violences racistes (ou homophobes, ou sexistes, ou …). Ces violences (comme celles faites aux gilets jaunes) sont intrinsèques à leur fonction et c’est cela qu’il faut revoir. Elles n’ont pas un caractère raciste et/ou homophobe et/ou sexiste, d’emblée, elles font partie de leurs prérogatives, intégrant de fait tout débordement de certains qui sont racistes et/ou homophobes et/ou sexistes …. C’est avant tout, une police politique et sociale qui est là pour maintenir un ordre politique et sociale. Accessoirement, pour nous défendre des terroristes (ce qui compte aussi et qui est paradoxale dans notre rapport avec cette police) ;
  je nie que tous les agents des corps d’état soient racistes (ou homophobes, ou sexistes, ou …) ;
  je nie que toute la population française soit raciste (ou homophobe, ou sexiste, ou …) ; sinon, nous aurions depuis longtemps des lois discriminatoires sous la poussée populaire.
Tout cela c’est l’argumentaire sur lequel s’appuient les partisans du communautarisme à l’américaine en France comme les indigénistes du PIR.
Leur objectif est clair : c’est de créer artificiellement en France (comme cela existe aux EUA) un assemblage de communautés avec des cadres reconnues qui géreraient ces communautés (2), quitte à assigner (contre son gré) chacun/une dans sa case communautaire en fonction de sa couleur de peau et/ou de son origine géographique et/ou de sa religion (jamais en fonction et uniquement de son origine sociale) (3) ; une adaptation de la Société Ouverte défendue par Soros.
Ces communautés reproduisant en interne les rapports de classes sous l’emprise idéologique et la direction sociale de leur petite-bourgeoisie.
Ainsi les bourgeois et petit-bourgeois « non blancs » (1) viseraient par ce biais, à acquérir une dimension économique et sociale (et donc, implicitement politique) qu’ils estiment (4) ne pas avoir en France. Ce, au détriment de leur prolétariat réduit, par assignation communautaire, à un rôle de troupe pour faire nombre et solidarité contrainte en oubliant, bien sûr sa condition sociale.

Notre travail à nous, militants du communisme, est peu aisé dans ce cadre que nous subissons.
Parce que :
  le communisme ne fait plus autant recette qu’avant et, en plus des expériences négatives, les capitalistes (dont Soros d’ailleurs) s’emploient à le discréditer avec le poids de leur capacité idéologique et médiatique ;
  le parti des communistes qui permettrait de faire front plus efficacement à cette adversité est à construire ;
  la rhétorique révolutionnaire a été récupérée et appauvrie à mauvais escient par toute une frange petite-bourgeoise dont les seules pratiques se limitent aux faits sociétaux (c’est-à-dire qui ne remettent pas en cause la base sociale et économique du capitalisme, seulement les excroissances idéologiques et culturelles indigestes de ce capitalisme qui sont un obstacle à son développement linéaire), discréditant encore plus le recours à la révolution et au projet communiste auprès du prolétariat, toutes origines confondues ;
  certaines organisations gauchistes qui, n’ayant plus de pratiques militantes de terrain et une base sociale prolétaire insuffisante sinon même inexistante, se rabattent sur tout ce qui bouge (en croyant que c’est obligatoirement rouge) faisant alliance avec les mouvements communautaro-indigénistes ;
  si nous voulons militer avec notre drapeau ailleurs que dans notre poche dans certaines zones, nous ne pouvons pas le faire facilement car nous sommes vite confronter aux tenants du communautarisme qui nous voient comme un élément de division de leur communauté ;
  le discours dominant (médias, femmes et hommes politiques, artistes, …) sur le racisme et/ou l’homophobie et/ou le sexisme reprend (jusqu’à la caricature), le discours des partisans de l’intersectionnalité c’est-à-dire des communautaro-indigénistes qui ont imposé leur vision des choses à tous et toutes (5). La grille de lecture ML n’est pas la référence en la matière.

Malgré tout, nous ne devons pas abandonner le terrain d’une unité de classe des prolétaires, toutes origines confondues, y compris si cela doit se faire contre la petite-bourgeoisie, toutes origines confondues également. Car c’est elle qui fait tampon dans l’affrontement avec la bourgeoisie et le capitalisme, elle est un ennemi objectif.
C’est donc sur la base de nos mots d’ordre, de notre analyse, que nous devons combattre le racisme, l’homophobie, le sexisme, … Nous ne devons être à la remorque de personnes, même si nous partageons la rue avec d’autres. Nous ne devons pas être muets, même si cela déplaît à d’autres.
Pour être crédibles et donc vus comme une alternative, nous devons exister.

RH le 11/06/2020
(1) Je ne suis pas adepte de l’usage du vocabulaire communautaro-indigéniste qui divise l’humanité en races ; je ne connais que la race humaine dans sa diversité, point barre. Mais pour positionner mon discours dans le paysage géopolitique je m’en sers ; désolé. Certains, par une pirouette intellectuelle, vous explique que « blanc » veut dire en fait capitaliste. Mais alors pourquoi racialiser l’ennemi plutôt que de simplement le socialiser, comme cela serait logique et donc, plus facilement compréhensible ? Simplement parce qu’on veut, par cet usage racialiste, protéger les capitalistes et les petit-bourgeois « non blancs », pour ne pas diviser la communauté. De ce fait, un capitaliste ou un petit-bourgeois « non blanc » devient plus important qu’un prolétaire « blanc ».
(2) C‘est une expérience menée de longue date à Marseille, mise en place par G Deferre et continuer par Gaudin, pour contrecarrer (avec succès jusqu’à ce jour) l’implantation des communistes dans les quartiers populaires. Chaque communauté est constituée de par l’origine géographique et/ou religieuse de ses membres. Elle a des responsables reconnus qui défendent leurs intérêts auprès du maire. Tous les ans, au nouvel an, ces représentants sont invités par le maire pour donner une cohésion à la ville et reconnaître son rôle de grand chef sur cet ensemble. En contrepartie de cette gestion intra-communautaire laissée à ses membres, ces responsables communautaires garantissent (dans la mesure du possible car, il y a de la rébellion de certains) la paix sociale ; ça fonctionne tant bien que mal pour une ville aussi cosmopolite et peuplée que Marseille, malgré des frictions souvent liées au gangstérisme. Les rôles des chefs de ces communautés sont tenus, en général, par des hommes ayant un poids économique et/ou de représentation religieuse ; nulle élection à ces postes, bien sûr. Bref, ce n’est pas un exemple de démocratie populaire.
(3) C’est du racisme qui ne voudrait pas dire son nom en quelque sorte et qui n’a rien à envier à celui du RN/FN. C’est de l’auto-racialisation qui répondrait à un racisme fantasmé en ce qu’il serait générale et systémique en France alors qu’il n’est que partiel et interdit par les lois. L’art et la manière de grandir le danger, pour mieux endormir et faire passer son programme. Et ça marche, surtout auprès de la petite-bourgeoisie blanche, urbaine et éduquée, dont le seul militantisme se limite aux faits sociétaux ou, parfois, à se vêtir tout en noir pour faire violence gratuitement ; comme un exutoire à une auto-culpabilité savamment entretenue par les gourous indigéno-communautaristes ou des politiciens.
(4) Les statistiques ethniques sont interdites en France, à contrario de ce qui se fait aux Etats-Unis d’Amérique (EUA). Pour autant, cela n’empêche pas les tenants du communautarisme de sortir des chiffres (ce que fait le FN/RN pour d’autres raisons) pour dénoncer un racisme « systémique » qui n’existe pas. Car, que je sache, il y a bien des « non-blancs » (1) parmi les agents de l’état, parmi les professions libérales, parmi les patrons d’entreprises, parmi … Il n’y a pas de lois ségrégationnistes interdisant certaines professions, comme il en existe ou en a existé dans des pays. Il y a des activités où ils sont sous-représentés (mais est-ce un objectif en soi d’être représenté partout en fonction d’un poids supposé ?) tout comme les prolétaires, toutes origines confondues, comme il y a des activités où ils sont surreprésentés (mais est-ce un problème en soi ?). Ce qui pose problème c’est la sélection raciale (cachée ou non) que certains patrons font et qui est interdit par la loi.
(5) Vision qui nous vient des milieux universitaires des EUA dans la fin des années 1980-1990. A tel point que lorsqu’un évènement comme celui de la mort de G Floyd survient, nous pouvons deviner d’avance ce qui va être dit et écrit par tout ce groupe de personnes et journaux affidées à ces partisans. En plus, comme ces personnes sont, pour beaucoup, très égocentrées il faut que cela se fasse par un coup de gueule médiatique et/ou réseauté, avec une dose de culpabilité sur son origine raciale : « j’ai hontre d’être blanc » ; « … les privilèges des blancs » ; … En regardant de plus près, on ‘aperçoit que ce sont toujours les mêmes phrases qui reviennent (il doit y avoir un lexique de « bon blanc coupable ») et le même type d’actions coup de poing.

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